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ISM France - Archives 2001-2021

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Syrie -

Un nouveau panel ministériel doit débattre d’opérations de « Tsahal » en cas de guerre avec la Syrie

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C'est le dernier indice en date du fait qu'Israël pourrait bien être en train de préparer une attaque préemptive contre la Syrie, aussi fou que cela puisse sembler. Mais il est encore plus fou d'imaginer que la Syrie pourrait attaquer Israël, comme cela est suggéré par tel ou tel article de la presse hébraïque, sachant qu'Israël possède une puissance infiniment supérieure, en particulier aérienne, grâce à ses avions et à ses missiles, et aussi du fait que l'administration Bush, avec le soutien unanime du Congrès, pèserait de tout le poids des Etats-Unis du côté d'Israël. Jeff Blankfort

Le cabinet de sécurité a décidé, hier mercredi, d’instituer un comité ministériel, composé de onze ministres, chargé de discuter de la menace sécuritaire générée par la Syrie. Ce forum sera briefé par les Forces Israéliennes de Défense, à propos des plans opérationnels de l’armée en vue d’un conflit éventuel (toujours possible) avec la Syrie.

Le cabinet de sécurité s’est réuni, hier mercredi, afin d’entendre les évaluations des services de renseignement militaire sur la situation régnant sur le front syrien.

L’évaluation principale consiste à dire que même si le Président syrien Bashar al-Assad est bien positionné pour effectuer une attaque surprise sur les hauts plateaux du Golan, pris à la Syrie durant la guerre des Six Jours, il est peu probable que celui-ci prenne l’initiative d’un conflit.

Meir Sheetrit, le ministre du Logement, s’est opposé à la constitution du comité, arguant que la simple formation d’un tel panel contredit le message qu’Israël s’efforce d’envoyer aux Syriens, à savoir qu’il est partant pour des négociations diplomatiques, et non pour une guerre.

Le forum comportera les sept responsables ayant eu des rôles cruciaux durant la Seconde guerre du Liban, en été 2006 : le Premier ministre Ehud Olmert ; le ministre de la Défense Amir Péretz, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, le ministre de l’Industrie, du Commerce et du Travail Eli Yishai, le vice-Premier ministre Shimon Peres, le ministre des Transports Shaul Mofaz et enfin, le ministre de la Sécurité publique, Avi Dichter.

Le ministre des Retraités Rafi Eitan, le ministre des Menaces stratégiques Avigdor Lieberman, le ministre de la Justice Daniel Friedmann et le ministre de l’Infrastructure Benjamin Ben-Eliezer y participeront également.

A la fin de la réunion du conseil des ministres, Olmert a déclaré qu’il n’avait jusqu’alors reçu aucune invitation à entamer des négociations de paix de la part de la Syrie, mais il a exprimé le désir d’Israël de mener de tels pourparlers. A une question de Sheetrit, Olmert a répondu qu’il était intéressé à des conversations en direct avec la Syrie, même si, par le passé, ce ministre s’était entendu dire que les Syriens exigeaient une médiation des Etats-Unis.

Durant la réunion du cabinet de sécurité, Olmert a dit qu’Israël était intéressé à la paix avec la Syrie, et non à la guerre, et que le pays agissait par divers canaux diplomatiques afin de faire passer ce message à Damas.

Le Premier ministre a imposé un blackout sur tout détail supplémentaire concernant la réunion, a fait savoir son conseiller chargé des relations avec la presse.

Olmert avait demandé à son cabinet de cesser de faire des déclarations sur la possibilité d’une guerre avec la Syrie, dont il a dit qu’elles risquaient d’augmenter les tensions avec les voisins situés au Nord-Est d’Israël.

S’exprimant avant la réunion, le ministre de la Défense, Amir Péretz, a dit aux médias locaux, mercredi matin, que tandis que les Forces Israéliennes de Défense se préparaient à toute éventualité, y compris une guerre, le pays ne devait pas renoncer à la diplomatie avec Damas.

"Les FDI doivent être prêtes sur tous les fronts, sans égard pour les rapports des services de renseignement concernant ce qui va se produire", a déclaré Péretz à la Radio de l’Armée. "Mais nous devons faire savoir aux Syriens que nos exercices et nos préparatifs sont tout à fait ordinaires, et ne reflètent en aucun cas des projets d’attaquer la Syrie."

"Israël doit explorer toutes les possibilités d’action diplomatique avec la Syrie ", a-t-il déclaré à la radio israélienne.

"Un processus diplomatique avec la Syrie peut modifier la situation sur trois fronts à la fois de manière aussi immédiate que spectaculaire", a poursuivi Péretz, faisant référence à la Syrie, au Liban et aux Palestiniens. "Nous devons explorer toutes les opportunités de véritables négociations avec eux. Nous ne pouvons laisser tomber."

A la question de savoir si Israël pourrait déclencher une guerre en réplique à une action limitée des guérilleros du Hezbollah, soutenus par la Syrie, à la frontière libanaise, Péretz a répondu (à la Radio de l’Armée) qu’il n’existait aucune intention de ce genre.

Les évaluations du renseignement militaire devant être présentées mercredi montrent que l’armée syrienne est déployée aux pieds des hauts plateaux (du Golan), avec des forces renforcées, et qu’elle a amené jusqu'à la ligne de front des stocks de roquettes de gros calibre, semblables à celles que le Hezbollah avait lancées sur Haïfa durant la deuxième guerre du Liban

Le cabinet devait par ailleurs entendre des rapports sur la puissance croissante tant de l’armée syrienne que du Hezbollah. Des rapports de renseignement notent que l’armée syrienne a amélioré ses fortifications et qu’elle a reçu des missiles anti-blindés et anti-aériens modernes, de fabrication russe.

Pendant ce temps-là, l’armée israélienne a poursuivi ses préparatifs, mardi dernier, en procédant à l’attaque puis à l’occupation d’un village « syrien » simulé, au cours d’un exercice militaire de grande ampleur, dans le Néguev.

Y ont assisté le ministre de la Défense Amir Péretz et le chef d’état major Gabi Ashkenazi. Des exercices similaires, au cours des dernières années, avaient comporté l’occupation simulée de villages « palestiniens ».

La structure du village en question était similaire à celle des villes fantômes situées du côté syrien du Golan, dont le renseignement militaire israélien assure qu’elles sont utilisées par l’armée syrienne en guise de positions défensives contre une possible offensive israélienne.

"Nous nous préparons à la possible détérioration à la fois du front palestinien et, si nous devons passer à l’action, du front Nord ", a déclaré Ashenazi à l’issue de l’exercice.

Israël est préoccupée par une possible attaque surprise de la Syrie, visant à obtenir des gains limités, mais rapides. L’objectif serait de conquérir une petite superficie de territoire, qui pourrait jouer un rôle de catalyseur d’un processus diplomatique devant aboutir à un retrait israélien des hauteurs du Golan.

Des sources sécuritaires indiquent qu’il existe une préoccupation que le déploiement syrien ne permette à l’armée syrienne de se lancer dans une attaque surprise soudaine. Une telle action serait accompagnée d’un tir de barrage massif de roquettes à partir des positions du Hezbollah situées au Nord du fleuve Litani.

Les inquiétudes israéliennes ont été avivées par un flot de rapports de renseignement faisant état d’une coordination et d’opérations conjointes améliorées entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah.

Les commandants des trois armées concernées ont en effet procédé à des patrouilles de reconnaissance conjointes, et leurs fournitures d’armement sont similaires, ce qui permet à l’Iran de fournir des munitions et des armes à la Syrie et au Hezbollah, en cas de conflit.

Pour leur part, des organisations activistes palestiniennes, tels le Hezbollah et le Jihad Islamique, dont les dirigeants sont hébergés par la Syrie, ne font pas partie des préparatifs militaires conjoints de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah, et il n’y a aucune information quant à leur éventuelle implication dans une opération au long de la frontière Nord.

La principale évaluation du renseignement militaire, qui a été exposée devant les dirigeants politiques, suggère qu’en dépit des capacités améliorées de l’armée syrienne, et du risque d’une attaque soudaine, Assad n’a pas l’intention, à ce stade, de prendre l’initiative d’une guerre contre Israël.

Un des scénarios mis en avant par le renseignement militaire fait l’hypothèse que, préoccupés par une possible attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes, les Syriens et les Iraniens seraient en train de se préparer à la possibilité d’ouvrir un deuxième front contre Israël, sur les hauteurs du Golan, ainsi que par l’intermédiaire du Hezbollah, en représailles.

Par ailleurs, un avis minoritaire, au sein des services du renseignement militaire israélien, argue du fait que le degré de préparation de la Syrie, ses exercices militaires et son acheminement d’armements signifient qu’Assad est prêt à lancer une offensive, avec l’objectif de recouvrer les hauteurs du Golan, car il est convaincu que l’opinion publique israélienne rejette, à ce stade, toute négociation en vue d’une solution.

Signalons que des officiers supérieurs de l’armée israélienne ont mis en avant un troisième scénario, dans lequel la Syrie réussirait à contraindre Israël à négocier la restitution des hauteurs du Golan, simplement en agitant la menace d’une offensive militaire.

Source : Haaretz

Traduction : Marcel Charbonnier

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