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Jérusalem - 18 mars 2010
Par Baladi
Ci-joint un appel que la coalition des associations de soutien à la résistance palestinienne lancé en direction de l'UNESCO pour réclamer à cette organisation internationale d'assumer ses responsabilités envers le patrimoine historique de la ville arabe d'al-Quds, en interdisant aux autorités de l'occupation de poursuivre sa guerre contre l'humain et l'histoire.
Il serait important que des associations en France s'associent à cette campagne initiée dans le monde arabe, et notamment au Liban, comme un geste pouvant contribuer à dénoncer les pratiques illégales et criminelles de l'Etat d'Israël.
Toute association souhaitant participer à la campagne peut nous joindre à ce mail (rim9969@yahoo.fr) pour poursuivre la coordination de l'action.
A propos des excavations et destructions en cours dans al-Quds, sous et autour de la mosquée al-Aqsa
Depuis l’occupation israélienne de la partie Est d’al-Quds (Jérusalem) en juin 1967, les autorités politiques israéliennes ont adopté une politique systématique et exhaustive, qui se traduit par des mesures dans la vieille ville et les lieux saints qui s’y trouvent, y compris la mosquée al-Aqsa, pour modifier ses traits historiques et occulter son caractère arabo-musulman et chrétien, visant à imposer une nouvelle réalité sur le terrain où la partie Est d’al-Quds, comme la partie ouest, deviendrait une ville juive dépourvue de toute trace historique ou religieuse arabe, soit au niveau de sa population qui est en train d’être expulsée, et dont les maisons et la ville sont en train d’être détruites, ou au niveau des lieux saints qui sont en cours de destruction.
L’occupation essaie de construire un temple juif sur les ruines de la mosquée al-Aqsa après avoir longuement prétendu qu’un temple se trouvait sur ce lieu, avant la mosquée. Mais malgré les fouilles illégales que l’occupation a menées dès l’occupation d’al-Quds, elle n’a trouvé aucune trace de ce temple, et pourtant, elle poursuit jusqu’à présent ses excavations sous et autour de la mosquée, menaçant cette dernière d’effondrement.
Les autorités de l’occupation essaient de construire un temple surnommé « le troisième temple » sur les ruines de la mosquée al-Aqsa. C’est ce que confirment les excavations et les travaux qu’elles entreprennent. Elles visent également à instaurer une ville juive à la fois souterraine et au-dessus du sol, sur une superficie s’étendant du quartier Sheikh Jarrah jusqu’à Silwan, en passant par la vieille ville. Des groupes de colons protégés par l’entité israélienne se sont emparés et s’emparent des maisons palestiniennes et chassent ses habitants palestiniens, sous la surveillance de la police israélienne, tout comme l’Etat, par son bras local, la municipalité de Jérusalem, détruit les maisons palestiniennes dans le quartier de Silwan.
Toutes ces mesures de destruction de la vie des Palestiniens ne peuvent être expliquées que comme un prélude à vider la ville arabe de sa population pour instaurer une ville juive dans ses traits et au niveau de sa population. Ce qui constitue une large épuration ethnique et religieuse.
Au cours de la période récente, les opérations de destruction systématique, sous l’auspice des autorités de l’occupation, sont entreprises à grande vitesse par la municipalité de Jérusalem ou des groupes de colons. Les excavations sont également menées à grande vitesse, sous et autour de la mosquée al-Aqsa, en vue de la détruire, précipiter la judaïsation de la ville d’al-Quds, et imposer un état de fait à la communauté internationale.
Parmi ces excavations, celles qui ont eu lieu récemment dans les palais omeyyades jouxtant les murs méridionaux de la mosquée al-Aqsa, et la troisième porte qui mène à la mosquée al-Marwani, à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa.
Les autorités de l’occupation se sont emparées d’une quantité importante des anciennes pierres des palais omeyyades pour les transporter, comme l’affirme le communiqué de l’Institution d’al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine, vers des dépôts contrôlés par l’autorité archéologique de l’occupation, dans ce qui a été appelé « le musée Rockfeller », qui est à l’origine le musée palestinien, en vue de faire passer ces vestiges islamiques en vestiges hébreux. De même, les autorités de l’occupation ont, en avril dernier, volé un bloc de pierre imposant des palais omeyyades pour le déposer dans le jardin de la Knesset, où se trouvent d’autres vestiges islamiques, les autorités de l’occupation prétendant qu’il s’agit de pierres datant de l’époque du prétendu second temple.
Tout ceci constitue une violation flagrante de tous les accords et de toutes les coutumes internationales qui interdisent d’attaquer les lieux historiques et culturels.
Puisque L’Unesco est une organisation internationale qui s’occupe de la protection du patrimoine mondial,
Puisque la ville d’al-Quds a été placée dans la liste du patrimoine mondial en danger,
Il est du devoir de l’Unesco de prendre les mesures nécessaires et d’empêcher les autorités de l’occupation israélienne de poursuivre leurs opérations de destruction et d’épuration ethnique et religieuse dans la ville d’al-Quds.
Nous réclamons des actions rapides de la part de l’Unesco pour mettre fin aux violations israéliennes, protéger les lieux saints et les sites archéologiques de la ville d’al-Quds, appliquer les lois et les coutumes internationales, qui interdisent l’agression sur les lieux historiques et culturels, et obliger l’autorité de l’occupation à rendre les pierres omeyyades volées à leur lieu d’origine à proximité de la mosquée bénie d’al-Aqsa.
Nous réclamons également que l’Unesco prenne des mesures punitives à l’encontre du département archéologique israélien qui associe les groupes de colons, aux excavations et à l’administration de lieux tels que le jardin archéologique situé sur Tallat al-Dohour, confié au groupe de colons El’ad.
Nous réclamons de l’UNESCO de prendre les mesures punitives à l’encontre de l’Etat de l’occupation, Israël, qui ne respecte pas les textes spécifiques de l’UNESCO, ces textes incitant « les autorités de l’occupation à s’interdire tous travaux mettant en cause l’authenticité et l’intégrité du patrimoine culturel de l’ancienne ville d’al-Quds et de ses remparts » (article 8 de l’annexe 182 EX/15, 11 août 2009).
D’autre part, nous nous étonnons de la décision injuste et complice qui a été prise par l’UNESCO de faire participer Israël au sort de la mosquée al-Aqsa, où le communiqué du conseil exécutif de l’UNESCO (n° 179 EX/9 du 7 mars 2008) spécifie entre autres que le centre du patrimoine mondial dépendant de l’UNESCO tiendra une « réunion professionnelle au niveau technique, entre experts israéliens, jordaniens et experts du département des awqaf islamiques, pour discuter des propositions détaillées en vue de concevoir un plan définitif pour la pente de Bab al-Magharba, avant de prendre toute décision à ce propos ». Il est très étonnant que la partie occupante qui essaie de modifier les traits de la ville historique soit associée à la planification ou la restauration de lieux islamiques, sous l’auspice des Nations-Unies, ces lieux dépendant avant tout des Awqaf islamiques d’al-Quds.
Nous demandons expressément à l’UNESCO d’écarter la partie occupante de tous les travaux de restauration, concernant les lieux saints islamiques et chrétiens dans la ville d’al-Quds, puisqu’il s’agit d’une ville sous occupation, et de demander à l’Etat occupant de cesser immédiatement tous les travaux destructeurs sous et autour de la mosquée al-Aqsa, ainsi que ses travaux pour modifier le caractère arabe palestinien dans la ville d’al-Quds.
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