Bethléem - 30 août 2004

Arun Gandhi : "Ce mur me rappelle... L'Afrique du Sud, "

Par IMEMC

"Que se produirait si l'armée ouvrait le feu sur les manifestants et tuaient 100 ou 200 personnes ? Cela choquerait le monde et il se poserait des questions au sujet de cet acte." a expliqué Gandhi.
"La situation ici en Palestine est dix fois pire que la situation d’Apartheid en Afrique du Sud de l’époque,"

Arun Gandhi à Bethléem – Photo : Ghassan Bannoura pour IMEMC



Arun Gandhi, le petit-fils du Mahatma Gandhi, est venu à Bethlehem et a été accueilli par une foule immense sur la place de la Mangeoire en face de l’Eglise de la Nativité.



Le Patriarche de l’Eglise Catholique romaine palestinien de Jérusalem, Michael Sabbah, l’Archimandrite Attallah Hanna de l'Eglise Orthodoxe et le Cheik Ikrema Sabri, le Cheik de la Mosquée d'Al-Aqsa ont accueilli Gandhi à Bethlehem.



Avant de rejoindre le reste du clergé et la foule dans une prière pour la paix où étaient allumées des bougies, Gandhi a prononcé un discours dans lequel il a appelé les réfugiés palestiniens à revenir sur leur terre.



Inspiré par son grand-père et de l'expérience non-violente en Inde, Gandhi a suggéré que si les 50.000 réfugiés palestiniens, menés par par des Parlementaires, revenaient de Jordanie en traversant le fleuve du Jourdain et demandaient à revenir sur leur terre, ils créeraient une pression sur Israël, et cela pousserait Israël à tirer sur la foule et à tuer certains d'entre eux , ce qui provoquerait un choc mondial.

"Que se produirait si l'armée ouvrait le feu sur les manifestants et tuaient 100 ou 200 personnes ? Cela choquerait le monde et il se poserait des questions au sujet de cet acte." a expliqué Gandhi.


À la fin de son discours, Gandhi a comparé la situation actuelle dans les secteurs palestiniens occupés avec l’Apartheid d’Afrique du Sud.

"La situation ici en Palestine est dix fois pire que la situation d’Apartheid en Afrique du Sud de l’époque," a dit Gandhi.

Gandhi avait visité plusieurs endroits en Cisjordanie et s’est joint à plusieurs manifestations pacifiques organisées par les Palestiniens et a visité les tentes de la solidarité aux prisonniers.

Vendredi, environ 2.000 manifestants Palestiniens et Israéliens ont protesté devant le mur de séparation dans la ville d'Abu Dis, en soutien à la résistance non-violente existante qui se bat pour la fin de l’occupation israélienne en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Le petit-fils du leader Hindou le Mahatma Gandhi, Arun Gandhi, et le Premier Ministre palestinien Ahmed Qurei ont participé au rassemblement.

Gandhi a invité les parties en conflit au Moyen-Orient à résoudre ce conflit par des moyens pacifiques.

"Il est temps maintenant que le monde s’implique pour trouver une solution à ce problème," a dit Gandhi, avec, en guise d’écharpe, le traditionnel keffieh noir et blanc palestinien et le drapeau palestinien.

"Ce mur me rappelle... L'Afrique du Sud, " a ajouté Gandhi, en montrant derrière lui les blocs de béton gris qui séparent les habitants d'Abu Dis de Jérusalem.

A la fin de la manifestation, des centaines de personnes se sont rassemblées pour chanter sur de la musique arabe que les hauts-parleurs diffusaient.

Les manifestants sont également passé de l’autre côté du mur de béton qui s’élève près de la maison du premier ministre palestinien.

"Cette terre Sainte a besoin de ponts de paix, de ponts d'amour, ds ponts de coexistence, et n’a pas besoin de murs de la haine, d’un mur d'agression, comme ce mur," a dit Qurei aux manifestants.




Jeudi, Gandhi s’était également joint à une manifestation où 10.000 Palestiniens s’étaient rassemblés après avoir rendu visite au President palestinien, Yasser Arafat, à son siège dans la ville.



"Nous souhaitons la bienvenue dans notre pays à Gandhi, et nous considérons sa visite comme un soutien à notre droit de resister à l’occupation, comme cela est reconnu par le Droit International. » a expliqué l’un des manifestants

Source : www.imemc.org/

Traduction : MG pour ISM-France