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Israël - 17 juin 2006
Par Amos Harel
Une enquête de Haaretz révèle que les Forces de Défense Israélienne ont augmenté leur utilisation des démolitions de maison pendant les raids d'arrestation en Cisjordanie depuis une interdiction des entrées forcées des civils palestiniens dans les maisons où se sont barricadés des fugitifs.
Quand la Cour Suprême a interdit "la procédure du voisin" il y a huit mois, les hauts responsables des Forces de Défense Israélienne ont averti que cela mettrait probablement en danger la vie des soldats.
Haaretz a appris que les nouvelles procédures d'arrestation ne sont pas plus dangereuses pour les soldats, mais c'est parce que l'IDF utilise une stratégie plus agressive pendant les opérations.
Des sources de l'IDF indiquent que l'interdiction diminue les options stratégiques des officiers. "Le résultat est que très rapidement nous grimpons dans les moyens, en d'autres termes, nous utilisons les bulldozers," a déclaré un officier.
Début octobre 2005, les juges de la Cour Suprême ont accepté la pétition des organisations des droits de l'homme contre "la procédure du voisin". Cette stratégie utilisée des centaines de fois dans les territoires pendant le premier Intifada, impliquait de forcer les voisins palestiniens des militants recherchés à entrer dans les maisons où s'étaient barricadés les fugitifs afin de les convaincre de se rendre, et par conséquent, donnait également des informations à l'armée sur les conditions à l'intérieur de la maison.
Cette obligation des civils palestiniens à agir en tant qu'"agents" de l'IDF avait provoqué une intense critique parmi le public, en particulier quand un Palestinien d'un village du nord de la Cisjordanie a été tué par son voisin barricadé pendant l'application "de la procédure du voisin".
L'interdiction de la Cour Suprème a forcé l'armée à adopter des nouvelles méthodes d'arrestation, qui ne mettent pas en danger la vie des soldats comme l'avaient précédemment averti les sources militaires, dit un haut responsable de l'IDF servant en Cisjordanie parce que "elles ne laissent aucune chance. Aucun d'entre nous enverra un soldat vérifier une maison dans laquelle nus savons qu'il y a barricadé à l'intérieur un fugitif, avant que nous ayons effectué une action très agressive."
Il s'avère que le résultat final de la décision est différent de l'intention originale : l'armée et les groupes des droits de l'homme, qui suivent de près les développements dans les territoires, conviennent que le risque pour les vies des civils palestiniens est plus grand aujourd'hui. En outre, les nouvelles procédures ont comme conséquence des dégâts plus larges aux maisons palestiniennes dans les territoires.
L'opération se passe comme suit : Si le fugitif refuse de sortir, des tirs d'avertissement sont tirés autour de la maison et puis sur les endroits de la maison qui semblent suspects. Si le fugitif continue à refuser de se rendre, on fait venir un bulldozer qui commence à marteler les murs de la maison. L'étape finale est que le bulldozer rase la maison avec tout le monde à l'intérieur. C'est seulement alors que les troupes sont envoyées à l'intérieur pour rechercher des survivants.
Dans un incident, une femme âgée de 43 ans a été tuée quand les tirs sur une maison d'un fugitif ont atterri dans sa maison. Les soldats disent que les conditions sur les lieux ont rendu difficile la précision des tirs. Une enquête interne a conclu que les soldats avaient violé des règlements de sûreté, mais aucune enquête de police militaire n'a été lancée.
La Stratégie des "armes déployées"
Après l'interdiction initiale de la Cour Suprême, l'IDF a utilisé une version plus compliquée de la "procédure du voisin", procédure appelée "détection précoce", dans laquelle le voisin pourrait ne pas être forcé à entrer dans la maison en question sans son consentement, et pareillement le voisin pourrait ne pas être forcé à porter un gilet à l'épreuve des balles et un casque de l'armée.
Au mécontentement de l'IDF, les juges ont aussi interdit cette procédure.
Les hauts responsables de l'Etat-Major ont essayé de convaincre la cour de la nécessité de la stratégie, et même le ministre de la Défense, Shaul Mofaz, s'est proposé de témoigner devant la cour, mais les juges sont restés imperturbables.
La stratégie actuelle s'appelle "arme déployée". Elle permet à l'armée d'utiliser un interlocuteur, quelqu'un qui vit normalement dans la maison, et seulement s'ils sont toujours dans la maison quand les soldats arrivent. Dans la plupart des cas, les fugitifs permettent aux civils à l'intérieur de sortir de la maison, et dans ce cas, l'armée peut demander à un membre de la famille d'utiliser un haut-parleur pour demander au fugitif de se rendre, à condition que cela soit fait depuis une distance sûre.
Dans les conversations avec Haaretz, les officiers maintiennent à ce jour que la décision de la cour reflète un certain éloignement des réalités opérationnelles dans les territoires, et que l'argument moral admis par la cour a eu comme conséquence un danger plus grave pour les vies des civils palestiniens et de leurs biens.
Mais il y a ceux dans l'Etat-Major qui disent que : "A plusieurs reprises, (le président de la Cour Suprême) Aharon Barak nous a sauvés de nous-mêmes. Contre le terrorisme effréné, il y avait des périodes où nous avons perdu notre sens du jugement et où nous avons pris des moyens excessifs.
La Cour Suprême, en intervenant sur des sujets tels que le tracé de la barrière de séparation et la procédure du voisin, nous a ramenés à une situation raisonnable, même si les officiers sur le terrain peuvent ne pas l'aimer."
Source : http://www.haaretz.com/
Traduction : MG pour ISM
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