Israël - 10 mars 2007

Des journalistes blessés lorsque les Forces de Sécurité Israéliennes dispersent les manifestations palestiniennes

Par Associated Press

Les accessoires de contrôle de foules comme les grenades assourdissantes et le gaz lacrymogène ont blessé un certain nombre de journalistes ces dernières semaines, dont deux membres d'une équipe de télévision couvrant jeudi une manifestation de femmes - et les journalistes accusent les Forces de Sécurité Israéliennes de les prendre pour cible.

Au cours des trois derniers mois, au moins cinq journalistes ont été blessés – dont un photographe d'Associated Press qui a eu la jambe cassée par une grenade assourdissante – alors qu'ils couvraient des manifestations ou des opérations militaires israéliennes. Dans l'un des incidents, un photographe d'Associated Press a déclaré que les journalistes avaient reçu une grenade assourdissante pendant qu'ils parlaient aux soldats

L'armée israélienne nie le fait de prendre pour cible les journalistes et declare qu'elle va enquêter sur les incidents.

Les militaires "ne blessent pas intentionnellement les journalistes, et des telles affirmations sur ce sujet sont sans fondement", dit un rapport militaire, en ajoutant qu'il y a"des risques inhérents pour les journalistes" qui couvrent des opérations de combat.

Les accidents ont été provoqués par des moyens non mortels utilisés par les Israéliens en dispersant des manifestations et des émeutes. Cependant, les grenades assourdissantes, qui font beaucoup de bruit peuvent causer des blessures graves quand leurs boîtes métalliques fusent, et le gaz lacrymogène peut également causer des dommages lorsqu'il est fortement concentré.

Jeudi, la police paramilitaire des frontières a tiré des grenades assourdissantes d'une distance d'environ 10 mètres pour disperser une manifestation des femmes au checkpoint de Qalandia entre la Cisjordanie et Jérusalem.

Le cameraman d'Associated Press, Eyad Moghrabi, a été frappé à la jambe par un morceau de de métal. La vidéo a montré qu'une grenade assourdissante éclatait parmi les journalistes, qui se trouvaient à plusieurs mètres des manifestants. Les images montrent les journalistes qui se dispersent, dont un qui se tient la jambe.

“Ce n'était pas la première fois qu'ils tirent en direction des journalistes." dit Moghrabi.

Un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a déclaré que les officiers prévenaient tout le monde, y compris les journalistes, que leur présence était illégale, avant de tirer des grenades assourdissantes, en niant que les journalistes étaient visés.

Dans leur déclaration, les militaires ont dit qu'ils "s'évertuaient à faire en sorte que la presse ne soit pas gênée dans son travail", mais que lorsque les soldats déclaraient un secteur Fermé, ils s'attendaient à ce que les journalistes partent.


Tout en convenant que les soldats n'avaient pas de politique délibérée, Daniel Blumenthal, le vice-président de l'Association de la Presse Etrangère, a déclaré qu'il y a de nombreuses plaintes. "Nous supposons que quelques soldats agissent sur leur propre initiative en raison de leur opinion concernant la position d'un journaliste pendant un événement".

Les victimes de jeudi ne sont que les plus récentes

Mercredi, un technicien d'Al-Jazeera, Maamoun Othman, a été blessé quand des soldats israéliens ont tire des grenades assourdissantes lors de l'arrestation d'un chef radical Islamiste.

"Une grenade assourdissante a été tirée directement sur moi. Elle a atteri sur ma poitrine." dit Othman.

Le 27 février, des journalistes disent qu'ils ont été frappés pendant qu'ils parlaient aux soldats en couvrant une opération de l'armée à Naplouse.

Le photographe d'Associated Press, Emilio Morenatti, a déclaré que les soldats se sont approchés d'eux dans des jeeps, et qu'ils leur ont demandé de partir.

Pendant que nous parlions aux soldats, "une main est sortie de la voiture (de l'armée), et nous a jeté une grenade assourdissante", dit-il. Personne n'a été blessé.

L'Association de la Presse Etrangère a protesté au sujet de l'incident de Naplouse, en le qualifiant "d'obstruction et de mauvais traitement envers des journalistes."

Morenatti a eu la jambe cassée suite au tir d'une grenade assourdissante lancée d'une distance d'environ deux mètres, alors qu'il couvrait une manifestation dans le village de Bilin en janvier dernier.

Le 16 février, le photographe d'Associated Press, Nasser Shiyoukhi, a été blessé quand les soldats ont tiré une grenade de gaz lacrymogène qui a explosé à côté d'un groupe de journalistes près d'Hebron.


Sur le même sujet, à lire "Les agressions israéliennes contre les journalistes à Naplouse visent à tuer la vérité"

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM