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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Des soldats israéliens ont utilisé deux mineurs palestiniens comme boucliers humains

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Les témoignages récoltés par BTselem indiquent que pendant l'opération de l'armée à Naplouse en février, les soldats ont utilisé deux enfants palestiniens, un adolescent de 15 ans et une petite fille âgée de 11 ans et un homme de 24 ans comme boucliers humains.

Des soldats israéliens ont utilisé deux mineurs palestiniens comme boucliers humains


Photo : Le jeune homme palestinien est vêtu d'un pantalon et d'un T-shirt un matin froid d'hiver alors qu'il marche devant les soldats israéliens lourdement armés au cours d'une rafle dans trois appartements dans un secteur très peuplé de la Cisjordanie .

L'utilisation des boucliers humains constitue une infraction flagrante de la loi humanitaire internationale et est explicitement et clairement interdite par des ordres militaires israéliens.

BTselem a écrit au juge avocat général et a exigé qu'il ordonne immédiatement une enquête de police militaire sur le sujet.

L'opération militaire, qui a été baptisée "Hiver Chaud" a commencé le 25 février, et avait pour but "d'ébranler l'infrastructure terroriste" à Naplouse, en partie en arrêtant les personnes recherchées et en détruisant les laboratoires d'explosifs.

L'armée a imposé un couvre-feu complet pendant plus de deux jours consécutifs dans la Vieille Ville (la Casbah), où vivent des dizaines de milliers de Palestiniens.

Une personne, qui était montée sur son toit pendant le couvre-feu a été tuée par les soldats et son fils a été blessé.

Selon les témoignages, le premier jour de l'opération, des soldats sont entrés vers 5h du matin dans la maison de la famille Amirah située dans la Vieille Ville, ils ont fait sortir tous les occupants de la maison et ils les ont emmenés dans une maison voisine, où d'autres Palestiniens étaient également détenus.

Alors les soldats ont ordonné à l'un des membres de la famille âgé de 15 ans de les accompagner dans leur fouille de trois autres maisons.

Selon le témoignage d'Amid, les soldats l'ont poussé avec le canon de leurs armes et l'ont forcé à entrer devant eux dans des pièces de la maison, à ouvrir les meubles et à en sortir le contenu, et à ouvrir les fenêtres. Par exemple, selon le témoignage, un soldat a tiré à plusieurs reprises dans la pièce.

D'autres soldats ont emmené le cousin d'Amid, Samah Amirah, 24 ans, et l'ont utilisé lui aussi comme bouclier humain.

Une partie de l'incident a été enregistrée par des caméras d'Associated Press et a été diffusée à la télévision israélienne et sur des télévisions étrangères.

Amirah a été forcé d'entrer dans chaque pièce de sa maison, alors que les soldats le suivaient. Après, un soldat a tiré des salves de balles dans chaque pièce.

Dans un autre incident, qui s'est déroulé le 28 février au matin, également dans la Vieille Ville, des soldats ont pris le contrôle de la maison de la famille Dadush et ont enfermé les six membres de la famille dans une pièce de la maison.

Tout au long de la journée, les soldats ont interrogé tous les membres de la famille au sujet de la localisation des Palestiniens armés qui ont tiré sur des soldats dans le secteur pendant l'opération.

Vers 20h, des soldats ont forcé la jeune Jihan Dadush âgée de onze ans – à les emmener deux fois dans l'une des maisons voisines qu'elle avait mentionné aux soldats en réponse à leurs questions.

La seconde fois, quand ils sont arrivés à la maison, les soldats l'ont forcée à ouvrir la porte et à entrer devant eux. Après avoir ratissé l'intérieur de la maison, les soldats l'ont ramenée dans sa maison.

Dans son témoignage à BTselem, Jihan a déclaré qu'après le départ des soldats, "Je tremblais de peur. J'avais peur qu'ils me tuent ou qu'ils me mettent en prison. La seule chose que je voulais faire, c'était dormir… J'ai peur que les soldats reviennent et m'emmenent."

L'image qui ressort des témoignages, et en particulier de la description des tirs à l'intérieur des pièces dans les témoignages d'Amid et de Sameh Amirah, indique que les soldats craignaient que les maisons fouillées cachent des militants armés ou que des explosifs y aient été placés.

En d'autres termes, la mission que les deux mineurs et l'adulte ont été forcés de mener comprenait indubitablement un élément de danger et il semble clair que les soldats s'en rendaient compte.

Dans sa lettre au juge avocat général, BTselem a précisé que c'était la quatrième fois depuis juin 2006 (quand s'est déroulée l'opération "Pluies d'Eté" à Gaza), que l'organisation documentait l'utilisation par les soldats israéliens de civils palestiniens comme boucliers humains.

Pour autant que le sache BTselem, dans un seul de ces cas, le juge avocat général a ordonné une enquête de police militaire. Cette enquête n'est pas encore achevée.

À la lumière de ces cas, B'Tselem a exprimé ses inquiétudes que l'ordre militaire interdisant cette pratique n'ait pas été communiqué de façon correcte aux soldats, et que le retard dans l'enquête sur ces incidents envoie un message de clémence dans le traitement des soldats de l'armée qui s'engagent dans de telles pratiques.



Contexte juridique

La Loi Humanitaire Internationale, qui établit les règles s'appliquant pendant un conflit armé, exige des deux côtés de distinguer les combattants des civils, et exige d'eux qu'ils protégent la vie et la dignité des civils.

La Quatrième Convention de Genève indique que "Les personnes protégées ont droit, en toutes circonstances, au respect de leur personne, de leur honneur, ... Elles seront traitées, en tout temps, avec humanité et protégées notamment contre tout acte de violence ou d'intimidation, …" (article 27)

En raison de ce devoir de protection de la vie et de l'honneur des civils, la Convention interdit explicitement l'utilisation des civils en tant que boucliers humains pour mettre, par leur présence, certains points ou certaines régions à l'abri des opérations militaires (article 28).

Le commentaire officiel de la Convention fait référence à cette pratique, qui était commune pendant la Seconde Guerre Mondiale, comme étant "cruelle et barbare". La Convention interdit également l'utilisation de la contrainte physique ou morale des civils, et de les forcer à participer à des tâches militaires (articles 31 et 51, respectivement)

En outre, la Loi Humanitaire Internationale détermine que, durant un conflit armé, les enfants de moins de quinze ans ont droit à une protection spéciale de la part des parties dans le conflit, en plus de ceux fournis à tous les civils.

L'utilisation d'enfants de moins de quinze ans pour effectuer des tâches militaires est un crime de guerre en vertu du droit pénal international.

En dépit de ces interdictions, longtemps après que le deuxième Intifada ait commencé, en septembre 2000, et en particulier pendant l'opération "Bouclier Défensif" en avril 2002, les soldats israéliens ont par habitude utilisé des civils palestiniens comme boucliers humains en les forçant à effectuer des tâches militaires représentant un danger pour leur vie.

C'est seulement suite à une pétition contre cette pratique qui a été déposée par des organisations des droits de l'homme en mai 2002 devant la Cour Supreme, que l'IDF a publié un ordre interdisant l'utilisation des Palestiniens comme "boucliers humains contre les tirs ou les attaques des Palestiniens". Suite à l'ordre, l'utilisation des boucliers humains a chuté brusquement.

Cependant, l'armée n'a pas interprété en tant que bouclier humain l'utilisation de Palestiniens s'ils étaient consentants, "pour délivrer un avertissement" à une personne recherchée retranchée dans un certain lieu.

L'armée a maintenu une large utilisation de cette pratique, à laquelle elle se réfère comme "une procédure du voisin".

Suite à une autre pétition déposée par des organisations des droits de l'homme, la Cour Suprême de Justice a décidé que cette pratique, violait aussi la loi humanitaire internationale et que c'était donc illégal.


Voir le témoignage de la jeune Jihan Dadush âgée de onze ans qui a été utilisée comme bouclier humain le 28 février dernier à Naplouse




A VOIR également :

Plusieurs vidéos enregistrées à Naplouse lors de la dernière invasion. Il s'agit d'une co-production de Research Journalism Initiative (RJI) et “a-films”, un collectif de réalisateurs membres des Anarchistes.


1er Jour : durée 4mn 21s


2ème Jour : durée 4 mn 46 s


3ème Jour : durée 3mn58s

Source : http://www.btselem.org/

Traduction : MG pour ISM

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