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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

“Nous entendions leurs corps brûler”

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Tout était en feu : les maisons, les granges, les arbres. Les bombes aussi étaient partout, et avec elles sont arrivés les nuages blancs. Du phosphore blanc, disent maintenant les médecins, mais Israël le conteste. Mais ce fut à coup sûr une nuit de terreur. Nous étions terrifiés. Nous pensions que nous allions mourir brûlés.

Pas de greffon vidéo disponible...

Des bombes partout, ne cesse de dire Fadia Al-Najjar, 27 ans. Elle est de Khaza’a ; elle nous racontait la nuit épouvantable qu’elle et sa famille venaient de vivre.

Pendant qu’elle nous expliquait ce qui s’était passé, Fadia se tenait prêt de son mari Ghanem, secouriste, maintenant entourés d’autres secouristes, luttant désespérément pour essayer de lui sauver la vie après qu’il ait été pris dans une attaque aérienne différente de celle qu’il avait vu avant.

Ghanem a été touché alors qu’il était en service, essayant de transporter des Palestiniens blessés à l’hôpital. Il y avait eu des appels parlant d’une mystérieuse fumée blanche lors de la dernière attaque, et Ghanem avait été désigné pour s’occuper des blessés. Il était au travail lorsqu’il a inhalé un peu de la fumée.

« Les bombardements aux bombes au phosphore ont commencé à Khaza’a. Deux de ces bombes sont tombées sur le secteur autour de notre maison, » explique Fadia. Elle se souvient comme le feu s’est propagé rapidement dans toute la maison, et de la fumée blanche tournoyant par les fenêtres.

«Les voisins criaient, appelant à l’aide» se rappelle-t-elle. «J’ai réveillé mes enfants, je les ai emmenés chez mes parents, dans l’espoir de trouver un endroit plus en sécurité.»

«Mais la véritable catastrophe fut deux heures après que nous ayons dû partir chez mes parents ; les bombes ont frappé leur maison aussi et le feu s’est propagé partout. L’étage supérieur a été complètement brûlé.»

Il n’y a pas que son mari dont Fadia s’occupe. En fait, la jeune mère doit partager son temps entre les nombreuses salles de l’hôpital. Ses enfants aussi ont dû être hospitalisés.

« Ils voulaient nous brûler vifs à l’intérieur de la maison. Nous étions 40 personnes. Hommes, femmes, enfants, » dit-elle lorsqu’elle raconte le deuxième bombardement. « Nous pouvions entendre leurs corps brûler. »

« Nous ne savions pas où aller. Chez nous, chez mes parents, chez mes beaux-parents ? Toutes les maisons étaient brûlées, abimées, détruites. Mais où aller par ce temps ? Il fait très froid. »

Zakaya

Une autre cousine, Zakaya, 51 ans, dit qu’elle s’est battue pour arriver à retrouver, dans le chaos et la confusion, les membres blessés de sa famille à l’hôpital Naser, au nord ouest de Gaza ville.

Zakaya a dit à Ma’an qu’elle se souvient à peine de ce qui s’est passé, « mais vers 22h, nous avons entendu des explosions dans plusieurs quartiers de Khaza’a, de plus en plus proches. »

« Nous vivons près du mur frontalier (visé par Israël), aussi nous avions tellement peur ; notre niveau de peur était au maximum. »

« Les enfants dormaient, alors j’ai essayé de réveiller certains d’entre eux parce que je sentais que notre maison n’était plus en sécurité », dit-elle. « Et tout d’un coup, les bombes sont tombées sur notre maison de deux étages. »

« De la fumée blanche a rempli la maison, et soudain les incendies ont commencé à l’intérieur, » explique Zakaya, près de ses enfants dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital.

« Nous nous sommes mis à hurler, nous étions tellement effrayés. J’ai commencé à faire sortir les enfants, mais le bombardement a continué et six autres bombes sont tombées sur notre maison. »

Après que la 6ème bombe ait frappé la maison, Zakaya et ceux de sa famille capables de sortir de la maison ont été obligés d’abandonner ceux qui étaient restés dans le bâtiment. L’incendie était trop brûlant, la fumée trop épaisse et personne n’a pu revenir à l’intérieur.

« La fumée se répandait si vite, nous ne pouvions voir au travers. Nous ne pouvions pas voir, mais nous pouvions entendre. » Par les fenêtres de la maison en flammes, les cris de ses enfants et de ses cousins emplissaient les rues. « Les cris ne venaient pas seulement de notre maison, mais aussi de chez les voisins. »

Les secouristes sont arrivés et ont évacué certains des derniers à pouvoir être secourus. Ils ont bravé la fumée et ont pu sauver quelques autres avant que le bâtiment tout entier soit envahi par les flammes.

Adel

Adel Kdeih, 48 ans, raconte que la nuit était calme avant les frappes. Maintenant que nous savons ce que c’était, que c’était du phosphore, « ça rend la situation encore plus horrible. »

Kdeih s’est précipité à l’hôpital pour prendre des nouvelles de ses enfants blessés par le phosphore, mais il se souvient aussi combien il était épuisé. Il était en état de choc, hagard, lorsqu’il a raconté à Ma’an comment « des dizaines de bombes incendiaires sont tombées sur les maisons des civils. »

«On entendait les femmes et les enfants hurler de peur,» dit-il.

Plusieurs des bombes sont tombées dans la cour de sa maison. «Je me suis précipité dans la maison pour réveiller mes douze enfant. J’ai pu évacuer la maison avec l’aide des secouristes et d’autres de l’équipe de défense civile [gérée par le Hamas]»

«Pendant que j’évacuais la maison, j’ai vu beaucoup d’autres maisons et des champs en flamme,» se souvient-il.

Le médecin

Le docteur Yousef Abu Ar-Reesh, directeur médical du Centre Médical Nasser Medical Center, a dit que plus de 90 patients ont été emmenés pour des brûlures dans la nuit de dimanche.

« La plupart d’entre eux avaient des brûlures, des lacérations et des blessures profondes. Beaucoup d’entre eux sont arrivés en état de choc, incapables de respirer », explique-t-il.

Il explique que pour autant qu’il puisse dire, l’armée israélienne utilise deux sortes de bombes, «la première cause des brûlures cutanées graves qui provoquent la mort, comme pour Hanan Al-Najjar, 41 ans, ici, et d’autres.»

«La seconde sorte provoque la suffocation, la congestion, l’incapacité à respirer.»

Le docteur Ar-Reesh dit qu’il ne peut pas confirmer que les bombes sont au phosphore blanc, puisqu’il n’y a pas de laboratoire spécialisé à Gaza. Ce que racontent les témoins oculaires et le type de blessures qu’il a vues à l’hôpital, cependant, l’inquiètent.

«Ce qui est certain» dit-il, «c’est que le gouvernement israélien utilise une nouvelle sorte de bombe et d’explosifs dont les médecins palestiniens n’ont jamais entendu parler auparavant.»

«Même les équipes médicales arabes qui viennent d’arriver ne peuvent nous aider» dit-il.

Le docteur souligne que les blessures et les brûlures sont «terribles et horribles. Elles conduisent à la mort, comme pour Hanan Al-Najjar, qui est mort brûlé lorsqu’une bombe a frappé directement son corps

A la question de savoir si Israël utilise délibérément des armes illégales selon les lois internationales contre des civils, le Docteur Ar-Reesh choisit ses mots avec précaution : «Je ne peux pas l’écarter.»

Source : Maan News

Traduction : MR pour ISM

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