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Ramallah -

A l'intérieur du checkpoint de Qalandia, vendredi 13 octobre 2006

Par

> machsomwatch@yahoogroups.com

A 9h20, quand nous sommes arrivés à Qalandia, nous avons entendu des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.
J'ai appelé la ligne directe de l'Administration Civile et j'ai obtenu la réponse succincte : "Quand les Arabes font une émeute, l'armée doit tirer."
À l'intérieur de la zone de contrôle, c'était l'enfer.

A l'intérieur du checkpoint de Qalandia, vendredi 13 octobre 2006


Photo diffusée en page 2 du quotidien Al-Quds samedi : L'infâme checkpoint de Qalandia vendredi : Un Palestinien aide un soldat israélien, l'occupant, à vérifier un carton alors que des milliers de gens attendent pour passer. Est-ce cela que l'on appelle l'Humanité ??

Entre 600 et 700 Palestiniens entassés (peut-être plus) et des dizaines de soldats. Il était difficile de respirer dans la foule qui était poussée contre les tourniquets. Les soldats attendaient de l'autre côté des tourniquets et attrapaient tous les hommes qui semblaient avoir moins de 45 ans, vérifiaient leurs papiers d'identité et les repoussaient vers le nord.

J'avais l'impression que c'était un match de lutte gigantesque avec les soldats qui avaient des matraques en plus de leurs armes habituelles. Certains des hommes ont tenté de passer à six reprises et à six reprises, ils ont été repoussés. Même ceux qui avaient déjà 44 ans étaient renvoyés.

Le vacarme était énorme quand les haut-parleurs ont annoncé à 9h30 : "Seuls les femmes et les hommes de plus de 45 ans peuvent passer. Les autorisations ne sont pas valides en raison de la fermeture."

Plusieurs hommes se sont tournés vers moi, en criant, énervés : "Hier, ils ont annoncé aux médias que les hommes de plus de 40 ans et les détenteurs d'autorisations d'entrée en Israël pourraient passer et maintenant, alors que nous avons fait tout le chemin depuis Naplouse et que nous ayons passé 6 checkpoints, ils changent les règles !"

"Est ce votre façon de respecter la liberté de religion ?"

"A quoi me sert une autorisation d'entrée, alors qu'ils ne le respectent pas quand il y a une fermeture. Il y a des fermetures plus de la majeure partie de l'année."
"Nous voulons prier à la mosquée d'Al Aqsa seulement une fois par an et même cela est interdit ! Pourquoi un homme de 30 ans ne doit-il pas aller prier ?"

"Est ce votre façon de vouloir faire la paix ?"

"Nous ne vous pardonnerons jamais de ne pas nous avoir laissés aller prier à la Sainte Mosquée pendant le Ramadan".
Je pouvais ressentir une vague de haine traverser la foule.

D'ailleurs, quand j'ai entendu les informations de midi ce vendredi, je ne pouvais pas en croire mes oreilles : "Les hommes de plus de 40 ans et les détenteurs de permis d'entrée ont été autorisés à entrer dans Jérusalem."

Il y avait plusieurs centaines de personnes dans la "salle d'attente" quand, à 10h, environ 20 policiers des frontières sont entrés, se sont positionnés au fond de la pièce et ont essayé de pousser les hommes plus jeunes hors checkpoint.

Certains d'entre eux ont feint de sortir mais ils ont fait un rapide demi-tour et sont revenus dans le dos des soldats.

Un homme avec un enfant de 8 ans m'a dit que son fils de 10 ans était perdu et qu'il était peut-être déjà de l'autre côté à l'attendre. J'ai essayé d'appeler quelqu'un de la police (bien que cela était inutile dans ces circonstances et qu'il était impossible d'entendre même sa propre voix) mais je me suis rendu compte que maintenant j'avais perdu cet homme dans la foule et que je ne pourrais pas le retrouver.

En raison de la bousculade, les femmes ne pouvaient pas accéder aux tourniquets et elles s'étaient rassemblées sur le côté gauche de la barrière, à l'écart de la file d'attente pour la zone de contrôle.
Nous avons essayé d'attirer l'attention des soldats pour qu'elles puissent obtenir une possibilité de passer.

Des femmes dans des chaises roulantes et des femmes avec des petits bébés avaient peur d'être écrasées par la foule.

Enfin, à 10h10, un passage sur le côté gauche a été ouvert pour les femmes et un certain nombre de femmes ont pu passer. Cependant, leurs fils adolescents étaient renvoyés s'ils semblaient avoir plus de 15 ans !

Plusieurs hommes ont essayé de rejoindre les femmes mais les soldats leur ont hurlé dessus et les ont repoussés brutalement.

Afin d'effrayer les gens avec un terrible bruit perçant, les soldats tapaient sur les murs métalliques du passage avec leur matraques. Cela n'y a rien fait. Tout le monde voulait passer. A 10h30, ce passage était fermé.

Pendant ce temps, des policiers des frontières se sont positionnés à l'entrée de la salle d'attente pour empêcher l'entrée à tous ceux qui semblaient avoir moins de 45 ans.
Le temps passait. Les prières commencent à 12h et le chemin jusqu'à la vieille ville est long et il y a de nombreux autres checkpoints.

Même les hommes qui possédaient des papiers d'identité de Jérusalem ne pouvaient pas accéder aux tourniquets où des centaines de personnes étaient toujours entassées. Ils n'abandonnaient pas l'espoir, qu'au dernier moment, les portes vers Jérusalem seraient ouvertes.

Pour exprimer leur protestation contre l'obstruction, ils ont commencé à scander : "Allah est grand.".

20 policiers des frontières sont venus en menaçant les hommes et ont vérifié leurs papiers d'identité.

Quand ils avaient moins de 45 ans, ils tentaient de les pousser hors de la zone du checkpoint, sans beaucoup de succès. Les hommes étaient résolus.

Dehors, un cordon de soldats à côté du parking empêchait l'entrée aux autres Palestiniens. Néanmoins, il y a eu des hommes qui ont réussi à passer le cordon, le contrôle à l'entrée et même le premier tourniquet avant d'être renvoyés seulement à la dernière étape !

La colère grandissait.

"Israël ne comprend que la force et la violence !"
"Imaginez qu'un seul de ces milliers de gens perde son calme et devienne violent !"


A 11h15, nous avons entendu 3 tirs à l'extérieur. En raison de l'heure tardive, certains étaient frustrés et tristes.

A 11h30, un groupe d'environ 30 soldats a recommencé à taper contre les murs en métal de la salle de attente, en faisant un bruit effrayant et en faisant tournoyer leurs matraques au-dessus de la tête des gens.

Suivis des soldats qui les menaçaient, ils sont sortis en courant par peur des coups.

Tout à coup, le checkpoint était vide.

Vendredi prochain, le dernier du Ramadan, la bataille inégale entre les civils dont le seul désir est de prier à la mosquée Al Aqsa et l'armée israélienne qui veut également contrôler la vie religieuse des Palestiniens, sera encore plus véhémente.
.
Pour ceux qui n'y sont jamais allés, le checkpoint de Qalandia filmé en caméra cachée de l'intérieur

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