Palestine occupée - 3 décembre 2016

Deux grévistes de la faim refusent une proposition israélienne de libération en juin 2017

Par IMEMC

03.12.2016 - Deux prisonniers palestiniens en grève de la faim, Ahmad Abu Fara et Anas Shadid (1), ont refusé une proposition israélienne d’émettre à leur encontre un ordre de détention administrative final de quatre mois et de les libérer début juin 2017. Les deux hommes, qui sont en grève de la faim depuis le 25 septembre, soit 70 jours, sont dans un état critique. Ils sont détenus à l’hôpital Assaf Harofeh, près de Tel Aviv (en Palestine 48) et veulent continue leur grève jusqu’à l’obtention de leur libération.

Selon la Fondation Mohja Al-Quds , cette proposition a été faite par écrit, et elle comprend le renouvellement, une seule fois, de 4 mois de chacun de leurs ordres de détention. La fondation a dit que les grévistes considèrent l’offre comme « ni sérieuse ni faisable » puisque l’objectif de la grève est de gagner leur liberté – pas de renouveler leur emprisonnement sans accusation ni procès.

Leurs ordres de détention administrative, en place depuis le 2 août, ont été « suspendus » en raison de leur état de santé ; cependant, si ils mettent fin à leur grève et récupèrent, leur détention leur sera à nouveau imposée.

Ahmad Abu Fara, 29 ans, a été enlevé dans le village de Surif, près de al-Khalil, le 2 août dernier, lors d’un raid violent avant l’aube par les forces d’occupation. Auparavant emprisonné pendant 2 ans, il a reçu un ordre de détention de six mois de détention administrative sans accusation ni procès.

Anas Shadid, 19 ans, a été enlevé le 1er août par les forces d’occupation à son domicile dans le village de Dura, près de al-Khalil, et il a lui aussi reçu un ordre de détention administrative.

Tous les deux sont emprisonnés sans accusation ni procès, comme environ 700 autres prisonniers palestiniens.

Un certain nombre d’organisations palestiniennes ont averti que les deux grévistes peuvent mourir à tout moment. L’hôpital Assaf Harofeh lui-même a souligné leur état critique, dont une perte de poids importante, des douleurs, une incapacité à voir, l’essoufflement et l’irrégularité du rythme cardiaque. Ils sont menacés de traitement et d’alimentation forcés.

Lors des prières du vendredi, qui ont eu lieu devant l’immeuble du Comité international de la Croix-Rouge à Gaza-ville, des centaines de Palestiniens ont exprimé leur soutien à Shadid et Abu Fara et ont exigé sa libération.



Prenant la parole, Khaled al-Batsh (photo ci-dessous), du Jihad Islamique, a affirmé que l’occupation israélienne est pleinement responsable de tout ce qui pourrait arriver de grave aux deux grévistes. Une autre manifestation aura lieu lundi 5 décembre, devant les locaux du CICR.

Un autre prisonnier palestinien en détention administrative est en grève de la faim depuis 14 jours : il s’agit de Ammar Ibrahim Hmour, 27 ans, qui proteste contre le renouvellement de son incarcération sans accusation ni procès depuis le 16 février 2016, et exige sa libération. Originaire de Jaba, près de Jenin, Hmour est actuellement détenu en isolement dans la prison du désert du Naqab.



(1) « Take Action: 68 days of hunger strike for Shadid and Abu Fara – Bodies on the line against administrative detention », 2 décembre 2016, Samidoun.net

Source : IMEMC

Traduction : MR pour ISM