Ramallah - 30 juin 2005

Discussion avec le Shabak

Par Ran

Il y a environ 1 semaine, j'ai reçu un appel de la police de Giv'at Ze'ev, me demandant de venir pour "clarifier quelques détails techniques au sujet de mon arrestation dans une manifestation dans le village de Bil'in il y a quelques semaines.
Avant d'arriver au commissariat de police, le dimanche 26 juin, j'avais deviné que cet entretien n'aurait rien à voir avec la police.
Le shabak (l'équivalent du FBI en Israel) voulait "avoir une discussion".

C'était, en fait, l'expression exacte qu'ils ont utilisée : "Ce n'est pas un interrogatoire. Nous voulons juste avoir une discussion et vous transmettre un message".


Quand je suis arrivé au commissariat de police, j'ai été installé dans une pièce avec un homme en civil, qui a déclaré que son nom était El'ad.

Après la fouille corporelle habituelle, mon téléphone et mon sac ont été emportés, bien que j'aie été (généreusement) autorisé à garder une boisson j'avais acheté plus tôt. Un autre homme en civil est arrivé et `El'ad' lui a passé une note.


`El'ad' a commencé à me dire qu'ils me connaissaient en tant que membre de l'ISM et que j'étais en contact avec des "Extrémistes" Israéliens, internationaux et Palestiniens.


Il m'a demandé de réponse, et j'ai déclaré qu'en effet, j'étais un activiste, mais que je ne'étais pas associé à un groupe particulier. Apparemment, les superbe-génies du Shabak avaient tapé mon nom sur google et ils avaient découvert qu'il en était autrement. J'étais impressionné.


J'ai été alors informé que j'étais "au bord du précipice" (plus tard ils ont corrigés "vous avez un pied dans le précipice"), et que j'étais à la limite de devenir "un danger pour la sécurité de l'Etat".

Ils semblaient penser que j'allais bientôt porter des bombes et emmener des hommes recherchés en Israël. Ils m'ont raconté le cas d'une femme à qui son petit ami palestinien avait donné une bombe. C'était en 1986. J'avais six ans à l'époque...


A un moment, l'autre homme dans la pièce m'a crié dessus en répétant plus ou moins ce qu'"El'ad" avait dit, mais avec une voix beaucoup plus forte.

Il 'a ensuite regardé pendant tout l'entretien. Bien que l'effet était censé m'intimider, j'ai trouvé plutôt amusant. La routine du gentil flic/méchant flic était amusante et prévisible. J'ai semblé déséquilibrer le "méchant flic" quand je lui ai demandé son nom, qu'il a donné comme étant Eyal.

Ils m'ont dit que maintenant ils me prenaient très au sérieux, que je n'étais plus un activiste ordinaire, que j'avais "monté plusieurs marches d'un coup", que j'avais un "grand projecteur" dirigé sur moi, que ce n'était pas tous les activistes qui étaient invités à discuter avec le "shabak", que jusqu'ici j'avais joué avec la loi, mais qu'ils ne le permettraient plus. Ils m'ont conseillé d'"aller à la plage pendant un moment".

Cela a pris moins de vingt minutes. L'air plutôt nerveux, `El'ad' m'a montré la sortie du commissariat de police. Je ne me suis pas dirigé vers la plage...

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM