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Naplouse - 30 juin 2005
Par ISM
De nombreux véhicules de l'armée israélienne ont envahi Naplouse aujourd'hui.
Il ne peut vraiment plus y avoir de revendications de cessez-le-feu du côté israélien maintenant.
Les véhicules de l'armée israélienne sont entrés dans Naplouse juste avant 13h en conduisant à toute vitesse et en tirant au hasard.
Les hélicoptères Apache grondaient au-dessus de nos têtes et leur présence bien visible préparait les habitants à un assassinat.
Les visiteurs internationaux nouvellement arrivés qui ne sont pas habitués aux échos assourdissants venant des flancs des collines rocheuses de la ville ont pensé qu'ils étaient soumis à une attaque militaire à grande échelle.
Les avions de combat F-16 rugissaient dans le ciel (Combat ? Les Palestiniens n'ont aucune arme anti-aérienne, encore moins d'Armée de l'Air).
Les visiteurs internationaux étaient stupéfiés dans cette atmosphère surréaliste de film de guerre. Mais nous avons bientôt ressenti aussi une véritable crainte. Cette ville a subi auparavant des bombardements aériens.
Alors que nous tentions de traquer les déplacements des jeeps et des Hummers dans les secteurs résidentiels, des appels téléphoniques nous arrivaient en provenance d'amis qui se tenaient dans d'autres secteurs.
L'armée tirait dans le camp de réfugiés de EL Ein.
Les jeeps étaient arrivées au camp de réfugiés de Balata.
Des maisons étaient occupées sur les flancs des collines.
Et avant que nous ayons pû pour joindre les médecins, l'armée était partie, comme une poursuite de dessin animé.
Nos amis palestiniens des bénévoles médicaux habituellement impertubables sont devenus nerveux, speculant sur la raison de l'énorme présence militaire. L'avion, les hélicoptères, un drone et des dizaines de véhicules de terrain ne sont pas làpour rien, raisonnaient-ils.
Peut-être que la ville est déjà remplie de Forces Spéciales en civil pour arrêter ou tuer des personnes, ou peut-être que c'est juste la première phase d'une attaque militaire énorme de la ville comme les invasions de 2002.
Quelques stations radio signalaient que deux Israéliens en civil, des Forces Spéciales, étaient entrés dans la ville et étaient perdus, présumés enlevé par des combattants Palestiniens. Apparemment, l'armée israélienne avait donné deux heures aux Palestiniens pour qu'ils les libèrent avant de lancer une attaque militaire globale de la ville. Les combattants de la résistance habituellement vantards niaient toute participation à cette action ou même seulement être au courant.
L'histoire semblait invraisemblable.
Nous avons parlé à un capitaine des Forces de l'Autorité Palestinienne qui n'y croyait pas non plus.
"Si deux Israéliens étaient là, l'armée israélienne nous contacterait pour que nous demandions aux combattants de les libérer."
Aucun contact de ce genre n'a eu lieu.
Quand nous avons atteint le camp de Réfugiés de Balata, dix jeeps et hummers étaient à l'extérieur de la rue principale, et d'autres étaient positionnés sur les côtés du camp.
Personne n'avait entendu dire que l'armée de l'occupation israélienne avait réellement annoncé un couvre-feu mais cela faisait peu de différence.
Les routes étaient fermées à tous les véhicules palestiniens, les magasins avaient été obligés de fermer aussi, et la plupart des habitants s'étaient enfermés à clef à l'intérieur de leurs maisons. Les enfants erraient autour du camp avec des boites de gaz lacrymogène et des balles "en caoutchouc" (cylindres en métal recouvert de caoutchouc) comme souvenirs.
Les médecins et les journalistes essayaient de traverser la ligne de l'armée dans le camp mais les soldats pointaient leur M16 pour les arrêter et ne donnaient pas d'explication.
Sans aucun doute la machine des médias israéliens ignorera les événements d'aujourd'hui et des agences plus neutres diminueront de la signification puisqu'il n'y a aucune reportage vidéo de sang et de destruction.
Ne pensez pas que les forces israéliennes n'ont pas excercé de contrainte aujourd'hui.
Pour une raison inconnue, en réponse à aucune action palestinienne, des centaines de troupes sont entrées dans une ville au centre de la Cisjordanie et ont soumis des civils qui souffrent déjà depuis des années des attaques, à une journée de peur et d'inquiétude. Les secouristes ont été harcelés et gênés dans leur travail.
Les ambulances n'ont pas été autorisées à entrer dans le camp.
Les gens ont dû porter les habitants très malades jusqu'à la porte et les passer par-dessus aux secouristes sous la surveillance des jeeps et des hummers de l'armée.
Même lorsque les médecins et les pacifistes internationaux ont accompagné un malade amputé jusqu'à sa maison dans une rue à l'extérieur du camp, les soldats les ont suivi et harcelé pendant tout le chemin.
Sans avoir été provoquée, l'armée israélienne a lancé des grenades de gaz dans le camp. Les adolescents palestiniens ont ri losque que les pacifistes internationaux inexpérimentés se sont dispersés en abandonnant téléphones, sacs, et appareils-photo très chers.
Les gosses attentionnés ont rendu les affaires et ont offert des oignons (cela aide à soulager les effets du gaz) etde l'eau tandis que les visiteurs s'en remettaient.
Les petits enfants se sont penchés aux fenêtres pour crier des saluts aux visiteurs étrangers, bien plus intéressant et moins commun qu'une autre attaque de l'armée.
Une génération entière a grandi en pensant que se faire tirer dessus est plus normal que de voir un étranger au teint pâle.
Plus tard deux Étrangers et l'un des journalistes internationaux ont été bloqués devant un magasin par une grenade de gaz qui leur avait été lancée.
Emprisonné dans un nuage plus épais et plus fort que le gaz lacrymogène tiré avec des boîtes métalliques, un Étranger souffre de légères brûlures au visage.
Vers 17h30, le drone et l'hélicoptère étaient toujours au-dessus quand les véhicules de terrain ont commencé à se retirer sans que l'opération ait atteint un objectif clair.
Que s'est-il passé ici aujourd'hui? Aucune arrestation ou assassinat n'a été relaté et rien n'a été saisi.
Bien que nous rendions compte fréquemment de ces abus, nous entendons de l'extérieur des personnes dirent que les choses semblent aller mieux ici maintenant, comme si les seules difficultés étaient des petites disputes entre deux adversaires égaux.
Quand est-ce que les médias couvriront ce conflit de façon juste?
Quand est-ce que le monde comprendra qu'Israël est l'agresseur ici?
Ce soir, peu de gens à Naplouse et à Balata dormiront bien et beaucoup craindront le début d'une nouvelle campagne contre eux.
Il est de la responsabilité de la Communauté internationale de réfréner l'agression israélienne.
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : MG pour ISM
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