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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Hébron : Un ami en cage

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Fait aussi partie de cette ombre, la grisaille du futur. Dans la colonie de Kyriat Arba, au sud de la ville, il y a un monument à la mémoire de Goldstein sur lequel on peut lire : "A notre saint Baruch Goldstein qui a donné sa vie pour le peuple juif, la Torah et la nation d’Israël".
Dans les accords d’Hébron signés par Arafat et Netanyahu en 1997, il y avait un arrangement selon lequel ce monument serait abattu. A ce jour il est toujours là.

Hébron : Un ami en cage


Rue Shehada dans la Vieille Ville d'Hébron : Un colon jète ses ordures par la fenêtre sur les passants palestiniens


Il y a un mythe selon lequel les coqs ne chantent que quand le soleil se lève.
Au marché de la vieille cité d’Hébron, connu aussi comme "Al Souk", vous risquez de les entendre chanter à n’importe quel moment de la journée, à s’arracher les poumons.

Il n’y a pas plus de cinq ans leurs cris étaient masqués par les bruits de marché dans les rues, les enfants jouant ou faisant la course pour rentrer de l’école à la maison et même les voitures conduites dans les rues qui ressemblent à des grottes.

Aujourd’hui le marché ne compte plus qu’une trentaine de boutiques, qui survivent. Avant, il y en avait au moins 300.

On dit des gens d’Hébron qu'ils sont très entêtés. Quand on marche dans leurs quartiers, pas de doute, ils ont besoin de l’être pour résister à la vision de leur affaire familiale réduite en miettes autant financièrement que physiquement.

Un commerçant disait simplement l’autre jour qu’il gardait sa boutique ouverte, même si ce n’était pour vendre que quelques tomates voire rien du tout pendant des semaines, parce que c’est sa manière de résister à l’Occupation.

Les boutiques et les gens eux-mêmes ont été transférés dans la zone nord de la vieille ville où ils n’ont pas à faire face aux provocations des colons et de l’armée.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec Hébron, c’est que les colons et l’armée au lien d’encercler la ville, s’y déplacent simplement à l’intérieur et en haut des murs de pierres de la communauté palestinienne qui y vit.

Il est deux heures passées de l’après-midi et les huit minarets qui se répondent, en phase les uns avec les autre, nous rappellent à qui la ville appartient pour de bon.

Le présent est assombri par la tragédie historique, depuis le massacre de la population juive qui vivait dans la ville en 1929 sous le Mandat Britannique jusqu’au massacre de 29 Palestiniens par Baruch Goldstein pendant le Ramadan de 1994 à l’intérieur de la mosquée Ibrahim.


Fait aussi partie de cette ombre, la grisaille du futur. Dans la colonie de Kyriat Arba, au sud de la ville, il y a un monument à la mémoire de Goldstein sur lequel on peut lire : « A notre saint Baruch Goldstein qui a donné sa vie pour le peuple juif, la Torah et la nation d’Israël ».

Dans les accords d’Hébron signés par Arafat et Netanyahu en 1997, il y avait un arrangement selon lequel ce monument serait abattu. A ce jour il est toujours là.

Le vendredi et le dimanche, la ville d’Hébron respire un grand coup et attend la marche traditionnelle des colons qui descendent «le chemin des Fidèles».
C’est inhabituel qu’ils viennent le jour du Shabbat avec des armes et des cris d’insulte comme ils ont l’habitude de le faire en semaine.

Une des organisations qui travaillent dans cette région est le CPT (Christian Peacemaker Team). Avec le CPT nous avons visité une école de filles. L’école était en bon état sauf les escaliers qui vont de la colline jusqu’à l’entrée de l’école : Il y avait un nouvel escalier plus proche du bâtiment mais il est bloqué par une rangée de barbelés qui le rend inaccessible.

Le CPT a expliqué que les colons israéliens qui vivent en face de l’école ne veulent pas que les enfants palestiniens marchent dans leurs rues, aussi ont-ils exigé que les escaliers soient fermés.

Les barbelés pourraient facilement être déplacés, mais ce qui les rend encore plus inhumains c’est toute la peur et tout le contrôle auxquels ils sont associés. Dans un endroit où chacun des 400 colons est protégé par trois soldats, les actes palestiniens de résistance demandent des semaines de préparation et beaucoup d’amour propre.

En revenant à notre appartement dans la vieille cité, un gamin du voisinage nous a fait signe de marcher sous le toit, près du mur et pas au milieu de la rue.

Une grille a été posée à l’horizontale comme un plafond entre les toits de chaque côté de la rue pour protéger les piétons des doses quotidiennes d’ordures, de pierres, d’eau de vaisselle et même d’urine que les colons qui vivent en haut de la vieille ville jettent, en utilisant les rues comme d'une décharge.

De retour dans notre appartement nous montons sur le toit et discutons au sujet de la manière de faire entendre la voix de cette communauté. Mais tout ce qu’on entend, c'est le cri intense d’un coq

Equipe d’Hébron
Décembre 2004

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS pour ISM-France

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