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ISM France - Archives 2001-2021

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Beit Ommar -

Jeux de Guerre à Beit Ummar

Par

Après avoir rendu visite à la famille de Yusuf Abumariya, nous nous sommes dirigés vers la maison d'une autre famille.
On nous a servi le thé et des jus de fruits frais et avant même que nous puissions recueillir l'histoire du monsieur, Ahmed, l'un de nos contacts locaux a reçu un appel nous prévenant que la maison de Musa avait été gazée et que son frère avait eu un accident de voiture.

Nous avons présenté nos Shukrans (Remerciements) et nous sommes immédiatement sortis en courrant.

Nous avons trouvé la soeur de Musa et d'autres, les yeux en larmes, qui nettoyaient frénétiquement la maison à l'eau et au savon et l'odeur du gaz imprégnait fortement l'air.

Apparemment, la famille était assise dans le jardin à côté de la maison quand des Jeish (soldats) sont passés et ont tiré deux boîtes métalliques de gaz lacrymogène dans la maison. L'un des volontaires qui était dans la maison a courru après eux.

Nous avons pensé à nous séparer, un groupe qui resterait à l'arrière et un autre qui irait jusqu'à la route principale documenter toutes les actions militaires, mais nous avons voté et nous nous sommes tous retrouvés sur la route principale.

Ce que l'on y a découvert est toujours aussi inexplicablement absurde. La rue principale de Beit Ummar était assiégée par un Hummer, deux jeeps plus petites, et un peloton de jeunes soldats. Cela ressemblait à une scène d'un film de guerre.

Ce qui se passait n'était pas très clair. Les soldats laissaient passer quelques voitures et en refoulaient d'autres. Des femmes âgées serraient encore plus fort les mains des enfants en marchant dans la rue. Une chose était sûre, les soldats étaient en ville et leur présence rendait les gens très inquiets.

L'un des Humvees s'est écrasé contre un taxi causant des dégats pour une valeur de 1000 Shekels. Le taxi appartenait au frère d'Ahmed et il était avec certains de nos copains et essayait d'obtenir quelques réponses. Nous sommes parvenus à surmonter notre peur et à venir près des Jeishs pour faire le point sur la situation.

Devant des véhicules de Jeishs avaient pénétré plus profondément dans la ville et incitaient les Shebabs à venir se confronter. Les jeunes soldats ont pris leurs positions, repliés bien à l'abri dans leurs jeeps blindés.

Ils sont passés à côté de vieilles dames qui étaient assises sous leur vérandas et regardaient cette mini-invasion avec des yeux fatigués.

Cela a duré environ deux heures. Les Jeishs ont changé des positions, parlaient avec leurs talkies-walkies et se tenaient près des bâtiments et dans de petites ruelles. Par groupes de quatre ou parfois par deux. Ils me rappelaient moi et mes amis jouant au G.I.Joe quand j'étais gosse à Riverside Park.

Leurs adversaires, forts comme des souris, étaient les Shebabs. Ces adolescents défiaient leurs parents qui leur ordonnaient de rentrer à l'intérieur et de rester à l'écart des ennuis.
Ceux-ci trouvent de la dignité en ne reculant jamais devant l'ennemi qui possède un équipement bien supérieur et donne l'ordre de tirer.

Pendant deux heures, les Jeishs ont délibéré sur combien de fois ils tireraient des balles en caoutchouc sur les enfants, attirés dans des jeux de guerre et qui détalaient dans tous les sens, montrant un sentiment douteux de virilité face à la haine.

Ensuite, les Jeishs se sont retirés. Ils ont peut-être reçu l'ordre de le faire, ou peut-être qu'ils ont réalisé l'absurdité de leur existence : tirer des balles en métal recouvert de caoutchouc sur des enfants qui leur jetaient des pierres avec des frondes bricolées.
Mais de façon plus réalise, ils ont reçu l'ordre de se retirer, parce que des hommes aussi contonnés dans le travail de l'occupation réalisent rarement son absurdité.

Mes commentaires clairs sur le pathétisme de ce groupe de jeunes hommes qui se positionnent et tirent sur des enfants ont été rejetés dans un Anglais-Américain parfait : "Vous pourriez fermer votre gueule, s'il vous plait."

J'ai entendu dire que de jeunes Américains Sonistes venaient faire leur service militaire forcé en Israël afin d'assurer leur citoyenneté et la gloire.

En fin de compte, les Shebabs ont gagné la bataille de Beit Ummar. A chaque fois que les enfants affrontent les militaires, qu'ils lancent des pierres, et qu'il ne sont pas blessés, ils gagnent. L'occupation devient de plus en plus faible, peut-être pas au niveau matériel, mais certainement au niveau de l'esprit.

Les jeunes Shebabs gagnent un peu de dignité - une dignité qui est en jeu sous les talons de l'occupation.

Soyons clairs, lancer des pierres n'est pas encouragé par la majorité des adultes. Beaucoup d'échauffourées éclatent entre les adultes et les jeunes rebelles, mais les garçons sont des garçons. Et si les Jeishs restent des Jeishs, les Shebabs resteront des Shebabs.


Pendant ce temps, les Jeishs ont détenu le chauffeur de taxi. Nous nous sommes précipités au D.C.O [centre de détention] pour attendre sa libération et nous sommes revenus au village avec lui pour une autre tasse de thé.


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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