Gaza - 11 juin 2006

Le Prix à Payer

Par Bahia Amra

Pendant quelques heures au moins, les images terribles de Huda Ghalia, 12 ans, sanglotant de façon incontrôlable au-dessus du corps sans vie de son père ont attiré les yeux du monde sur la tragédie quotidienne de la vie à Gaza sous permanente occupation israélienne.
Pourtant quand le Hamas a annoncé la fin de son cessez-le-feu de 16 mois en réponse aux massacres de Ghalia, c'est devenu l'histoire la plus intéressante et la catastrophe personnelle de Huda est devenue invisible.

La famille entière de Huda, y compris son père, sa mère, et ses cinq frères et sœurs - Ali, 25 ans, Ilham, 15 ans, Sabreen, 4 ans, Hanadi, 1 an, et Haythem, 6 mois - ont été tués quand un bateau israélien a tiré sept obus successifs sur des familles qui pique-niquaient sur la plage.


Huda a elle-même été sauvée seulement parce qu'elle nageait en mer quand les obus sont tombés.

Les images diffusées sur les télévisions du monde entier ont montré les conséquences de la dévastation : une tente détruite, des couvertures de pique-nique ensanglantées et des jouets d'enfants éparpillés et Huda qui hurlait "papa, papa" au-dessus du corps sans vie d'un homme.

Ce n'est pas la première fois que la tragédie frappe la famille de Ghalia. Il y a moins de deux ans, quatre membres de sa famille ont été tués quand un obus de l'armée israélienne a frappé leur ferme dans la ville de Beit Lahiya au nord de Gaza.

La situation difficile de Huda est peut-être la plus tragique des événements décrivant la réalité de la vie quotidienne à Gaza.

Dans cette prison pauvre et surpeuplée, la vie quotidienne est caractérisée par des bombardements continus et des bangs sonors imposés à la population de Gaza par l'armée israélienne.

Les fermetures prolongées des frontières israéliennes et la décision par quelques membres de la communauté internationale de stopper le financement à l'Autorité Palestinienne, qui payait autrefois les salaires de 37% de l'ensemble de la main d'oeuvre de Gaza, ont eu comme conséquence une aggravation des niveaux de pauvreté et du chômage.

Pourtant quand le Hamas a annoncé la fin de son cessez-le-feu de 16 mois en réponse aux massacres de Ghalia, c'est devenu l'histoire la plus intéressante et la catastrophe personnelle de Huda est devenue invisible.

Il semblerait que même l'extermination d'une famille innocente n'est pas suffisante pour galvaniser la communauté internationale apathique et la pousser à agir en invitant Israël à mettre un terme immédiat à de telles atrocités quotidiennes, et à mettre fin à son occupation de la Palestine qui dure depuis 38 ans.

Dans un tel contexte, nous, les Palestiniens, n'osons même pas penser au désastre que nous devrons subir avant que le monde se réveille enfin face à notre situation difficile.


Nous invitons tous nos amis et partisans dans le monde entier à agir immédiatement pour faire connaître la situation de Huda Ghalia, et de tous les Palestiniens, à vos gouvernements respectifs.

Seule une action décisive et concertée de la part de la communauté internationale pourra mettre fin aux 39 ans de souffrance que les Palestiniens subissent sous l'occupation israélienne.

Source : http://www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM