Gaza : En priant pour une réponse

Si les lois internationales et humanitaires devaient être utilisées pour estimer la situation, la ribouldingue permanente de meurtres israéliens correspondrait à une campagne soutenue des crimes de guerre visant à écarter les Palestiniens du chemin d'Israël.

Le dernier bombardement israélien d'une plage de Gaza remplie de civils palestiniens passant un week-end au bord de la mer est la dernière tragédie dans l'effort persistant entrepris par le gouvernement israélien nouvellement élu pour provoquer les Palestiniens, en particulier, le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas.

Le carnage de cette dernière attaque israélienne (l'attaque de l'après-midi, pas celle du matin) a tué 10 personnes et blessé plus de 50 autres.

L'incident, comme des centaines d'autres auparavant, est rapidement devenu une note dans un rapport militaire israélien qui donnera très probablement également des excuses vides pour le grand nombre d'enfants et de femmes parmi les morts.

Le Président Bush a refusé de condamner l'attaque et les Nations Unies, comme une grande partie du public israélien, n'y prêteront très probablement même pas attention.

Dans un monde qui est devenu paralysé face au carnage du Moyen-Orient – sauf si les morts sont Israéliens – ce n'est pas une surprise si, tout au plus, les morts sont seulement comptés, et presque jamais nommés. Le manque de dirigeants au niveau mondial a mené la communauté internationale vers une perte complète de toute boussole morale.

A la base, le fait est qu'une partie, celle qui enterre ses enfants de façon presque quotidienne, est un peuple occupé : les Palestiniens.

L'autre partie, celle qui lance des attaques aériennes et maritimes sur des populations civiles, et bombarde constamment la Bande de Gaza est l'Occupant, Israël.

Ce fait essentiel du conflit s'est perdu dans un certain désir malavisé de créer une symétrie entre les Palestiniens et les Israéliens.

Les lois internationales et humanitaires classifient un peuple occupé comme des "personnes protégées", et chaque signataire de la Quatrième Convention de Genève, y compris les Etats-Unis, a l'obligation d'intervenir pour arrêter cette punition collective cruelle et inhumaine des Palestiniens par les Israéliens.

L'article 147 de la Quatrième Convention de Genève définit les crimes de guerre comme étant : "l'homicide intentionnel, la torture ou les traitements inhumains, y compris … le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter des atteintes graves à l'intégrité physique ou à la santé, la déportation ou le transfert illégaux, la détention illégale, le fait de contraindre une personne protégée … ou celui de la priver de son droit d'être jugée régulièrement et impartialement, … la destruction et l'appropriation de biens non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire."

Le droit international n'exempte pas de sa responsabilité une force d'occupation parce qu'elle présente des excuses pour avoir tué ceux qu'elle occupe, en particulier une force d'occupation qui a inculqué un mode de fonctionnement qui est de tuer systématiquement et ensuite, cyniquement, de présenter des excuses.

Israël tue dans un objectif.

Après l'arrivée au gouvernement palestinien de la ligne dure du mouvement du Hamas, Israël optimise la campagne orchestrée par les Etats-Unis pour mener à l'effondrement du gouvernement palestinien démocratiquement élu, en tuant quotidiennement ce que les médias du monde ont tristement accepté comme des "assassinats ciblés". Il y a un agenda politique clair derrière les dernières attaques israéliennes.

Israël prie pour que le Hamas réagisse dans une sorte de rupture de sa trêve à sens unique que le Hamas respecte depuis plus d'un an, en dépit des provocations continues d'Israël.

Israël sait qu'alors qu'il continue à mettre en cage les Palestiniens dans des poches d'enfer, c'est la nature humaine qui tôt ou tard forcera le gouvernement palestinien ou même des individus palestiniens à réagir en tentant de défendre la population, peu importe que les Palestiniens aient ou non les moyens de nuire à la puissance militaire israélienne.

Néanmoins, si les Palestiniens répondent, et à cette occasion ôtent malheureusement la vie à des Israéliens, Israël pourra alors lancer sa machine bien-huilée de relations publiques pour renverser les rôles concernant l'ensemble de la cause palestinienne pour l'indépendance et l'autodétermination et donc, pourra pousser plus loin la délégitimation et la disparition des Palestiniens.

Les planificateurs israéliens ont oublié un fait élémentaire de la vie. Comme avec l'esclavage, il y avait un bon et un méchant et à la fin , c'est le bon qui a gagné et l'esclavage a pris fin.

Et, comme avec l'Apartheid en Afrique du Sud, il y avait un bon et un méchant, et le système raciste d'Apartheid leur est revenu en pleine figure.

Les Israéliens ont oublié que l'occupation militaire des Palestiniens – qui dure depuis plus de quarante ans maintenant - est aussi erronée, et que leur occupation s'effondrera en temps voulu.

Tristement, alors que les politiciens israéliens font le grand écart pour soutenir leur oppression des Palestiniens, et maintenir leur popularité avec les corps morts des Palestiniens, les Palestiniens et les Israéliens payeront le prix de leurs vies.

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