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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Le blocus aggrave la malnutrition à Gaza

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Le blocus économique israélien qui paralyse de la Bande de Gaza a un impact sur les différents aspects de la vie dans la région côtière. Selon le Ministère Hamas de la Santé, 70% des 1,5 millions d'habitants de Gaza souffre d'anémie, dont 44% des femmes enceintes.

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Le blocus aggrave la malnutrition à Gaza

"Peux-tu imaginer que lorsqu'un de mes enfants me demande un shekel (0,2 €), je ne peux même pas le lui donner. C'est pour ça que je me cache de mes enfants du matin au soir."

Naser Al-Batran a 41 ans, il est père de 5 enfants et il habite au centre de la Bande de Gaza. Il travaillait dans une usine locale de tissage mais s'est retrouvé au chômage après le bouclage israélien des passages frontaliers, en juin 2007.

"La vie est devenue misérable, extrêmement misérable", dit-il.

La malnutrition et l'anémie sont en hausse.

Le blocus économique israélien qui paralyse de la Bande de Gaza a un impact sur les différents aspects de la vie dans la région côtière. Selon le Ministère Hamas de la Santé, 70% des 1,5 millions d'habitants de Gaza souffre d'anémie, dont 44% des femmes enceintes.

La malnutrition des enfants a également augmenté au cours des 11 derniers mois, touchant plus de 10% des enfants en dessous de 18 ans.

"L'impossibilité, pour la majorité des ménages palestiniens, d'acheter la nourriture de base a amplifié ce problème de santé", a expliqué le Dr Adnan Abdel Aziz Al-Wahadi, directrice du service des soins de santé de l'organisation sanitaire Ard Al-Insan, à Gaza ville.

Une enquête récente sur la malnutrition, conduite par cet organisme, a révélé qu'environ 10,4% des ménages de la Bande de Gaza souffrent de malnutrition chronique, et beaucoup sont confrontés à des difficultés de croissance en poids et en taille.

"En comparaison avec avant, la demande de soins de santé et nutritionnels a augmenté au cours des 11 derniers mois, comme prouvé par exemple par une enquête conduite en 2003 qui indiquait que seuls 3,4 % des ménages avaient des problèmes de malnutrition cette année-là", a expliqué Al-Wahadi.

Un grand nombre de ménage à Gaza sont actuellement dans l'impossibilité d'acheter la nourriture de base essentielle, à cause du siège israélien continu sur la Bande de Gaza et les restrictions supplémentaires de nourriture et de fuel que le gouvernement israélien a mis en place le mois dernier.

On peut le constater de façon frappante sur les marchés publics partout dans la région côtière, où le poisson est considéré comme l'aliment principal par la population de Gaza.

Mohammad Mohareb, poissonnier au camp de réfugiés de Nusierat, au centre de la Bande de Gaza, se plaint de l'impossibilité des habitants d'acheter du poisson.

"Avant, j'amenais 100 caisses de poisson, mais maintenant, j'en porte 20, et je ne vends pas tout. Je perds plus d'argent que j'en gagne", dit-il.

Nour Eldin Abu-Saqer, vendeur de fruit, (photo ci-dessus) fait la même remarque, assis derrière son étal de fruit du marché local du camp de réfugiés de Maghazi.

"Au cours des deux derniers mois, les gens n'ont presque plus acheté de fruits, et sur les derniers 11 mois, nous avons vendu moins de fruits qu'avant", dit Abu-Saqer.

"Nous ne vendons de fruits que pendant la première semaine du mois, lorsque les fonctionnaires touchent leurs salaires, mais pendant le reste du mois, la plupart des fruits pourrissent parce qu'il n'y a pas de vente. Les prix sont trop élevés par rapport au pouvoir d'achat des gens, en particulier pour ceux qui sont au chômage", explique-t-il.

Pas de ressources naturelles

Le Programme Alimentaire Mondial indique que 80% des ménages, dans la Bande de Gaza, dépendent du programme d'aide, car le taux de chômage dépasse les 80%.

Plus de 95% du secteur industriel de Gaza, dont les usines textiles, de conserves et de tissage, ainsi que les ateliers de métaux ont cessé le travail, mettant au chômage 32.000 ouvriers locaux.

Le mois dernier, Israël a encore réduit les livraisons de diesel, de gaz et de nourriture, aggravant les conditions de vie déjà détériorées à un niveau tel que beaucoup de conducteurs ont été obligés de se servir d'huile de cuisine au lieu du diesel pour que leurs véhicules continuent de rouler.

"Notre société n'a pas de ressources naturelles ; la seule que nous ayons, c'est la ressource humaine, alors, sans nourriture et santé convenables, comment pouvons-nous développer notre nation ? ", s'interroge Al-Wahadi.

Il semble que pour l'instant, la question reste sans réponse.

Source : IMEMC

Traduction : MR pour ISM

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