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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Les Palestiniens manifestent contre l'apartheid : un bulldozer israélien obligé d'évacuer Nilin et à Far'un, l'armée israélienne tire sur un gamin

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Hier 24 juin à Nilin, environ 200 manifestants ont marché, accompagnés de militants internationaux et israéliens, vers le site de la construction du mur d'apartheid qui va voler encore d'autres terres du village, en plus de celles qui sont déjà occupées par la colonie voisine illégale. L'arrivée des manifestants a obligé un bulldozer à suspendre son travail et à évacuer le secteur.

L'armée israélienne a immédiatement attaqué, à coup de bombes soniques et lacrymogènes. La manifestation a duré trois heures pendant lesquelles les soldats ont pourchassé les gens à travers les oliveraies, tirant des balles caoutchouc-acier. Les grenades lacrymogènes ont mis le feu au milieu des arbres. Les soldats ont empêché les activistes de tenter de contrôler les flammes.

12 personnes ont été blessées, dont 3 sérieusement. Un des manifestants a été blessé à la tête, et un autre a été frappé par une bombe lacrymogène. Ils ont été tous les trois transportés à l'hôpital, à Ramallah.

L'armée israélienne est arrivée avec une jeep, jusqu'en haut de la rue du village, équipée d'une machine qui tire de nombreuses grenades lacrymogènes à la fois. Les soldats ont tiré sur les manifestants et les villageois leur ont jeté des pierres et ont bloqué la route avec des roches pour empêcher le véhicule d'entrer dans le village.

Après que la plupart des manifestants soient revenus à Nilin, les soldats ont attaqué le village en s'approchant aux abords et ont tiré au hasard sur les gens. Ceux qui filmaient et photographiaient depuis les toits ont également été visés. Ils ont tiré des lacrymogènes contre les bâtiments et une grenade a atterri au milieu d'une famille qui s'était rassemblé sur le toit de sa maison.

Récemment, les soldats n'ont pas cessé d'envahir le village, quelquefois la nuit, mais en cette occasion, ils sont partis sans l'envahir complètement.

Des manifestations ont lieu depuis plus d'un mois à Nilin et d'autres actions seront organisées.


Un enfant blessé lors d'une manifestation anti-apartheid près de Tulkarem

Un enfant de 9 ans a été blessé pendant une manifestation à Far'un, près de Tulkarem, mardi 24 juin. Environ 100 militants de Tulkarem ont rejoint les habitants de Far'un lors de leur manifestation contre le mur d'apartheid et les démolitions de maisons ordonnées pour sa construction.

Les manifestants ont marché vers les deux maisons actuellement menacées, portant une banderole "C'est l'apartheid !", ainsi que des drapeaux palestiniens et de partis, et chantant "Non ! Non ! au mur" et "Ce mur doit tomber". Les membres du parti du Front de Lutte ont fait des discours, avant que les manifestants se dirigent vers les maisons qui ont déjà été démolies parce qu'elles étaient situées sur la "zone tampon de sécurité" de 200m arbitrairement appliquée – en dépit du fait que les maisons ont été construites longtemps avant le mur. Les enfants ont fixé des drapeaux à la barrière de fils de fer barbelés du mur, en signe de défi des pancartes israéliennes avertissant d'un danger mortel.

Environ 20 minutes après, une jeep israélienne est arrivée par la route militaire à côté du mur – une double clôture de barbelés à lames à cet endroit – et les soldats ont tiré une balle caoutchouc-acier sur les manifestants vers la maison démolie la plus proche du mur. La balle, tirée à seulement 20 mètres, visait la tête d'un homme âgé, qui s'est écarté à temps. La balle a alors ricoché et a frappé Mohammad Abdel Kareem Salim Bdeir, 9 ans, à la jambe, provoquant une large éraflure à l'intérieur de la cuisse.

Il a été soigné dans l'école du village, après quoi les activistes ont continué leur manifestation – soulignant le caractère d'apartheid du mur et des démolitions. De nombreuses jeeps israéliennes sont arrivées, ainsi qu'un blindé transporteur de troupes (APC) alors que la manifestation était terminée. Les jeeps sont cependant entrées dans le village, bloquant la route à l'autocar qui ramenait les militants à Tulkarem ; les soldats l'ont encerclé, et n'ont pas bougé jusqu'à ce que les militants commencent à les photographier.

Les deux maisons menacées sont situées à 50m du mur d'apartheid, et en dépit du fait qu'elles ont été bâties en 1998, 6 ans avant que le mur soit construit sur le secteur de Tulkarem, elles ont été déclarées "structures illégales" par les autorités israéliennes.

Leurs propriétaires ont reçu des ordres de démolition – leur ordonnant de démolir leurs propres maisons pour le 3 février 2008, ou bien les bulldozers israéliens le feraient. Les ordres ne sont pas une menace en l'air – 8 autres maisons voisines ont été démolies, 2 en 2003 et 6 en 2007. Une autre maison proche a reçu deux lettres d'avertissement, ordonnant au propriétaire de démolir sa maison – la prochaine communication qu'il recevra sera l'avis de la destruction imminente par Israël. Est également sous menace l'école primaire pour garçons, dont la moitié se trouve dans la "zone tampon" de 200m.

Les propriétaires des maisons menacées ont porté plainte, ensemble, en février 2008, pour lutter contre les ordres de démolition, mais ils ont perdu. Des inquiétudes se sont fait jour au sein de la communauté sur l'opportunité de porter l'affaire devant la haute cour – prochaine possibilité dans une bataille juridique légale – de peur de créer un précédent s'ils perdent, comme ce fut le cas du village non reconnu d'Al Aqaba, près de Tubas. Avec un système juridique israélien largement défavorable aux Palestiniens, beaucoup pensent que pour poursuivre une bataille légale, les propriétaires devraient présenter leur cas devant la Cour Internationale de Justice, un tribunal dont ils peuvent plus attendre une décision juste.

De toutes façons, les villageois ne resteront pas les bras croisés à attendre que les bulldozers entrent à nouveau dans leur village. Ils ont juré de se battre contre ce système d'apartheid qui les tient éloignés de leurs voisins du village palestinien de Taybeh, annexé par le mur, qui tire des balles sur des enfants, et qui menace de démolir leurs maisons.

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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