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Gaza -

Les forces israéliennes tirent sur des agriculteurs palestiniens et des internationaux dans la région d'Al Faraheen (VIDEO)

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Des soldats israéliens ont à nouveau tiré sur des agriculteurs palestiniens et des militants internationaux des droits de l'homme le jeudi 5 février, alors qu’ils tentaient de récolter du persil dans les terres agricoles situées près de la Ligne Verte.

Les forces israéliennes tirent sur des agriculteurs palestiniens et des internationaux dans la région d'Al Faraheen (VIDEO)


De retour dans les champs d’une ferme du village d'Al Faraheen, dans le secteur d’Abassan Jedida, à l'est de Khan Younis, où les soldats avaient ouvert le feu le mardi 3 février, des agriculteurs palestiniens et des militants internationaux ont réussi à récolter le persil pendant seulement une demi-heure, avant que les soldats recommencent à tirer. Plusieurs coups de feu ont été tirés en l'air, puis les soldats ont commencé à viser en direction des agriculteurs et des accompagnateurs internationaux. Ces derniers ont entendu siffler des balles au-dessus de leurs têtes.

Les soldats ont continué à tirer sur le groupe, malgré le fait que de nombreux membres du groupe levaient les bras en l’air et portaient des gilets fluorescents pour les rendre très visibles et les identifier comme étant des militants des droits de l'homme.

Ils avaient également planté une banderole indiquant que les agriculteurs et leurs accompagnateurs étaient des civils et contacté l'armée israélienne pour les aviser que des civils palestiniens et internationaux allaient travailler dans le secteur.

Ils avaient également informé diverses ambassades au sujet du projet d'accompagnement et les internationaux avaient annoncé leur présence grâce à un mégaphone – en demandant aux soldats d’arrêter les tirs sur des civils non armés.

Avec des internationaux comme boucliers humains, les agriculteurs - après s’être initialement couchés pour éviter d'être touchés par des tirs - ont tenté de continuer la récolte. Cependant, au bout de quelques instants, les tirs se sont intensifiés et les agriculteurs ont décidé de quitter la zone plutôt que d'être tués.

Les internationaux ont annoncé par mégaphone que le groupe allait quitter le secteur et demander aux soldats de cesser leurs tirs. Mais alors que le groupe commençait à partir, les tirs se sont encore intensifiés et rapprochés.

Même après que le groupe se soit réfugié dans une maison, à environ 1 km de la Ligne Verte, les soldats ont continué à tirer sur les maisons voisines qui ont été démolies au cours de la récente opération israélienne « Plomb Durci ».




Ce comportement des soldats israéliens était une répétition quasi similaire de leur réponse à la présence des agriculteurs et d’internationaux dans le même secteur deux jours auparavant. Toutefois, mardi dernier, le groupe avait été en mesure de procéder à la récolte pendant deux heures avant que les soldats commencent à tirer.
Alors que les agriculteurs avaient espéré pouvoir attendre la fin des tirs avant de continuer la récolte, il est rapidement devenu clair que la situation était trop dangereuse pour que cela soit possible.

Les agriculteurs d’Al Faraheen sont particulièrement conscients de l'importance du danger auquel ils sont confrontés lorsqu’ils entrent dans leurs champs situés à 1 km de la Ligne verte - après avoir vu leur ami et collègue, Anwar Il Ibrim, 27 ans, de Benesela, se faire tuer d’une balle dans la nuque alors qu'il ramassait du persil dans la même zone, il y a une semaine.

Le propriétaire du terrain, Yusuf Abu Shaheen, a déclaré après les tirs de mardi : "Si vous [les étrangers] n'aviez pas été avec nous aujourd'hui, les soldats nous auraient tous tués".

Alors qu'il est devenu de plus en plus dangereux pour les agriculteurs d'entrer sur leurs terres situées près de la Ligne Verte, surtout depuis les récentes attaques israéliennes, pour les agriculteurs comme Yusuf, la récolte est un impératif économique.

Yusuf explique que, pour planter ses cultures, les arroser et les fertiliser, cela lui coûte 2.000 dollars par mois - argent qu’il a déjà dépensé. Le manque d’eau est également un facteur supplémentaire qui augmente le sentiment d'urgence à récolter ses cultures plantées à proximité de la Ligne verte.

Les forces israéliennes ont cassé ses canalisations d’approvisionnement en eau pour le secteur une semaine avant le début de la guerre contre la bande de Gaza. Lorsqu’il y a de l’eau, le persil planté dans les zones les plus dangereuses pourrait rester pendant une semaine ou deux sans être récolté - dans l'espoir que les soldats deviennent moins agressifs avec le temps. Sans eau, le persil devient de plus en plus dur, doux et salé. S’il n’est pas récolté rapidement, il ne vaudra plus rien.

Les ouvriers employés par Yusuf pour récolter les cultures se mettent également en danger de mort à chaque fois qu’ils entrent sur les terrains à proximité de la Ligne Verte. Comme la plupart des gens dans la bande de Gaza, ils sont obligés, en raison de leurs problèmes d’argent, de risquer leur vie pour gagner la maigre somme de 20 shekels (5 dollars) par jour.

Avec un taux de chômage de 40%, et près des deux tiers (900.000) des résidents de Gaza dépendant de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA), les niveaux de pauvreté existant dans la bande de Gaza signifient que pour beaucoup de familles, l'argent gagné par les fils et les agriculteurs au péril de leur vie, près de la Ligne Verte, est peut-être le seul argent en leur possession.

La mère d’Anwar explique que son fils n'avait pas travaillé dans la région d'Al Faraheen depuis 6 mois - pas depuis la vaste agression israélienne dans le secteur en Mai 2008 – car le travail agricole dans le secteur était devenu très dangereux. Anwar, le seul fils de la famille, s’était senti obligé d'essayer de gagner de l’argent par tous les moyens pour soutenir la famille - en particulier pour acheter des médicaments pour son père malade et paralysé.

La capacité des agriculteurs à gagner de l'argent en travaillant sur ces terres n'est pas seulement menacée par les tirs quotidiens de l'armée israélienne, mais aussi par l'impossibilité d'irriguer les cultures. Mardi, Yusuf avait profité de l'occasion pour retirer des valves de raccordement onéreuses de ses tuyaux d'irrigation.

Jeudi, un fermier âgé a enlevé la totalité des tuyaux d’irrigation car ils sont désormais inutiles, puisqu’il est impossible d'obtenir de l'eau dans la région. Cette récolte que les agriculteurs ont tenté de ramasser au cours de ces deux jours, semble être la dernière qui sera plantée là pendant un certain temps.

Ces actions – les tirs sur des agriculteurs qui tentent de travailler leurs terres et la destruction des systèmes d'irrigation - font partie d’une plus large oppression économique systématique envers les Palestiniens.

Parallèlement aux sanctions et au siège qui empêchent les Palestiniens d'importer et d'exporter des marchandises, et leur refusent la liberté de mouvement pour aller travailler dans d'autres pays, les forces militaires israéliennes ont également tenté d'empêcher les Palestiniens de gagner leur vie dans d'autres secteurs d’activités comme la pêche et l'agriculture – en utilisant des niveaux extrêmes de force militaire.

En effet, pendant les 23 jours de guerre contre la bande de Gaza, l'armée israélienne a détruit plus de 10.000 maisons et endommagé des milliers d'autres dont beaucoup sont inhabitables, elle a intentionnellement tué des centaines de milliers de têtes de bétail, et rasé au bulldozer des milliers de dounams de terres agricoles.

Afin d'être solidaires avec les agriculteurs dans leur lutte contre cette oppression économique, les militants des droits de l’homme internationaux continueront à accompagner les agriculteurs sur des terrains dangereux – en défiant l'armée israélienne qui tente d'imposer des "zones militaires fermées" dans des secteurs qu’elle prétend ne plus occuper.

Pas de greffon vidéo disponible...

Source : http://palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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