Bilin - 19 octobre 2009

Manifestation à Bil’in du vendredi 16 octobre

Par Hamdi Aburahma

Le Comité populaire contre le mur a également condamné la menace de l’armée israélienne aux fermiers palestiniens près de Naplouse de leur infliger des amendes allant jusqu’à 6.000 shekels (1.100€) s’ils avaient recours aux bénévoles internationaux pour aller sur les terres situées près des colonies israéliennes. Cette décision autorise les colons à terroriser les fermiers palestiniens tandis que la solidarité des internationaux révèle au monde le terrorisme des colons.

Le 16 octobre, après la prière du vendredi, les habitants de Bil’in se sont rassemblés pour protester, accompagnés d’activistes internationaux et israéliens. Un groupe français et un groupe norvégien se sont joints à la manifestation en solidarité avec le village et sa lutte contre le mur et les colonies.

Les manifestants, brandissant des drapeaux et des pancartes, demandaient que les fermiers palestiniens puissent aller récolter leurs olives, le démantèlement du mur et des colonies illégales, l’arrêt des confiscations de terre et des attaques contre les lieux saints islamiques à Jérusalem, le retrait des checkpoints et des barrages routiers et la libération de tous les prisonniers palestiniens.

Dans un nouvel acte de créativité, le Comité Populaire de Bil’in a construit une énorme balance. C’est une action très symbolique. La balance, on le sait, est le symbole de la justice utilisé dans le monde entier. Celle de vendredi à Bil’in était un peu différente des autres. Un de ses plateaux était plus lourd que l’autre. Bien sûr, le plus lourd représentait Israël, le plus léger la Palestine, pour dire que la justice n’est pas vraiment équitable.

Israël ne respecte pas les décisions internationales (aucune des résolutions des Nations Unies par exemple). La population de Bil’in veut la justice. Israël a volé 60% de ses terres pour y construire, en toute illégalité, des colonies. Deux compagnies canadiennes (Green Park International et Green Mount International) travaillent dans ces colonies illégales. Bil’in a lancé une procédure devant les tribunaux canadiens mais l’affaire a été refusée.

La délégation française a réalisé elle aussi une action créative. Ils ont créé huit gros personnages en carton portant des morceaux d’olivier (symbole de la terre que la population de Bil’in a perdu). Six d’entre eux portait le drapeau palestinien, et les deux hommes au milieu étaient en blanc, symbole de la paix. Sur leur corps, était écrit : « Arrêt du mur / Arrêt de l’occupation ». Chaque personne portait sur la tête une pancarte « Salam » « Paix ». La délégation française veut combattre avec la population de Bil’in. La délégation a approuvé les actions non violentes pour la paix.

Les manifestants ont parcouru les rues du village en chantant des slogans condamnant l’occupation, appelant à l’unité nationale et soulignant la nécessité d’une résistance populaire. Ils ont porté des échelles et autres outils utilisés pour la cueillette des olives et, une fois arrivés à la grille du mur située dans le secteur Athaher, ils ont essayé de traverser pour aller sur leurs terres récolter les olives, situées derrière le mur. Les soldats israéliens les ont alors arrosés de gaz lacrymogènes, qui ont sérieusement incommodé quatre personnes : un journaliste qui n’a pas voulu donner son nom, une Française appelée Martine Bogho et deux Palestiniens, Abdullah Alrwashda et Jaber Abu Raham. Des dizaines de personnes ont également suffoqué.

Le Comité populaire contre le mur a également condamné la menace de l’armée israélienne aux fermiers palestiniens près de Naplouse de leur infliger des amendes allant jusqu’à 6.000 shekels (1.100€) s’ils avaient recours aux bénévoles internationaux pour aller sur les terres situées près des colonies israéliennes. Cette décision autorise les colons à terroriser les fermiers palestiniens tandis que la solidarité des internationaux révèle au monde le terrorisme des colons.

Source : Friends of Freedom and Justice

Traduction : MR pour ISM