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Jénine - 11 novembre 2003
Par Oscar
C'était un sentiment fantastique de démolir la clôture et j'ai seulement souhaité qu'au lieu de moi, ce soient les Palestiniens qui aient pu le faire, ils avaient une revanche à prendre sur ce mur
Le 9 novembre est la journée internationale contre le mur. C'est le jour où est tombé le mur de Berlin. Un nouveau mur trois fois plus long et deux fois plus haut est en construction en Palestine. Sharon l'appelle mur de sécurité, mais la plupart des gens l'appellent Mur de l'Apartheid. Certaines parties du mur sont terminées, mais l'essentiel du mur est fait de fils de fer barbelés coupants et d'une clôture.
Des Palestiniens du village de Zabuba ont organisé une action-non violente contre le Mur, ils ont invité des groupes israéliens pour la paix et les militants de l'ISM. En plus des 130 Palestiniens, nous étions trente activistes Israéliens dont la plupart étaient des anarchistes de Tel Aviv et trente internationaux.
Notre plan était simple, nous voulions aller jusqu'à la clôture, la démolir, la mettre à bas, en clair, en détruire autant que nous le pourrions. Un groupe de militants Israéliens devaient protéger les Palestiniens contre l'armée. Vers midi tout le monde s'était réuni et marchait en direction du mur.
Nous avions avec nous des banderoles,des mégaphones, et un tas d'outils tranchants. Quand j'ai vu pour la première fois la clôture, j'ai été surpris tant elle m'a paru petite, peut-être deux mètres de haut, j'avais imaginé quelque chose de plus effrayant. Mais, j'ai aussi été pris de colère. Colère parce que ce mur ne fait que déchirer la société palestinienne et l'isoler. Les gens n'ont plus l'autorisation d'entrer sur leur propre terre, de rendre visite à leur famille et à leurs amis. Ce mur est un crime terrible.
Comme nous approchions, un véhicule militaire attendait de l'autre côté, nous nous sommes précipités vers les barbelés coupants, pendant que le soldat, de l'autre côté, sortait sa caméra pour nous filmer. Nous avons commencé à couper les barbelés, et rapidement nous y avons percé un trou de 5 m de diamètre. Nous nous sommes rués sur la clôture, et nous avons laissé nos pinces s'en occuper. La clôture fut facile à démolir, et rapidement nous en avons abattu la première partie.
Plusieurs jeeps de l'armée sont arrivées,et le son des premières grenades a été suivi des gaz lacrymogènes. Nous avons continué à la découper.C'était un sentiment fantastique de démolir la clôture, et j'ai seulement souhaité qu'au lieu de moi, ce soient les Palestiniens qui aient pu le faire, ils avaient une revanche à prendre sur ce mur.
Ils avaient décidé que c'était trop dangereux pour eux d'être en première ligne, au lieu de cela,les palestiniens se tenaient dans le champ, banderoles levées, et criant des slogans contre le mur et l'occupation. Après dix ou quinze minutes, quand suffisamment de soldats furent arrivés, nous nous sommes retirés de la clôture.
Pendant ce temps, 23 véhicules de l'armée étaient arrivés, et un rang de soldats nous a repoussés lentement, en tirant en l'air,et en lançant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Mais notre ligne ne s'est pas rompue,et nous avons fait marche arrière, lentement et parfaitement en ordre. Quelques centaines de mètres plus loin, des soldats nous ont stoppé et pendant une heure nous avons hurlé des slogans pour la libération de la Palestine, en arabe, en anglais, en hébreu et en suédois.
Je me suis senti fier quand j'ai vu le large trou de douze mètres fait dans le Mur de l'Apartheid. Quand nous sommes partis, nous l'avons fait de notre propre initiative. Personne n'a été arrêté ni blessé, nous avons détruit un morceau du mur et montré à Israël et au monde qu'il n'est en aucun cas acceptable de traiter des êtres humains de la manière dont les Israéliens traitent les Palestiniens.
Le même jour, ont eu lieu des manifestations contre le mur dans toute la Cisjordanie . A Zabuba, la manifestation a montré qu'il est possible de réussir une action contre l'occupation par la non-violence.
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : CS
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Le Mur
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