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Naplouse -

Naplouse vendredi matin : les internationaux bloquent trois jeeps et chassent des snipers

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L'invasion du camp de réfugiés d'Ein Beit Al Ma' par les Forces Israéliennes d'Occupation (FIO) s'est poursuivie vendredi 20 juillet. Vers 10h20 du matin, plusieurs jeeps ont traversé la rue principale de Naplouse et sont entrées dans le camp.

Naplouse vendredi matin : les internationaux bloquent trois jeeps et chassent des snipers


Photo ISM : Un sniper israélien sort d'une maison occupée dans le camp de réfugiés d'Ein Beit Al Ma' vendredi matin - voir également la vidéo sur google

Les militants bloquent les jeeps

Les militants internationaux qui étaient présents ont organisé le barrage de la rue principale du camp pour empêcher que d'autres jeeps n'entrent dans le camp et poursuivent le siège des habitants. Trois internationaux ont été blessés par des balles caoutchouc-acier. Ils n'ont été que trois des victimes des forces israéliennes très agressives ce matin là, en ce matin qui aurait pu être un moment tranquille et paisible d'un jour de congé.

Pendant près de 40 minutes, les militants se sont assis par terre dans la rue, empêchant les FIO d'entrer dans le camp. Pendant cette confrontation entre les jeeps et les militants non violents, plusieurs bombes sonores ont été lancées depuis les fenêtres des jeeps, et également des grenades lacrymogènes, toutes lancées d'une distance très courte.

"Ils ne passeront pas" ; les militants se passaient le mot, tout à fait déterminés à rester sur la route en dépit des tentatives des FIO de leur faire peur et de les obliger à partir.

Les militants ont crié aux jeeps : "Sur qui tirez-vous ? " Les FIO ont continué à tirer des balles caoutchouc-acier dans leur direction, et également en direction des jeunes palestiniens qui se tenaient sur le bord de la route. "En tirant de si près, vous allez tuer quelqu'un. C'est un M16, à cette distance, il peut tuer. Vous comprenez, vous allez tuer quelqu'un si vous tirez de si près", a crié un militant aux soldats dans la jeep qui continuaient à tirer.

Trois jeeps ont été bloquées par les militants, l'une en position offensive, une autre derrière elle sur la même rue, et la troisième en bas de la rue perpendiculaire à la rue principale du camp.

La première jeep reculait et avançait rapidement en faisant vrombir son moteur, s'arrêtant à cinquante centimètres des militants. "Est-ce que nous avons l'air de bouger ? Reculez, reculez", cria l'un des militants. Ils étaient déterminés à ne pas laisser entrer les jeeps dans le camp. Ils sont restés assis sur la route, et la jeep a continué à reculer et avancer jusqu'à eux, à quelques centimètres de leurs têtes qui du coup se trouvaient à hauteur des pare-chocs et du pot d'échappement qui leur lâchait des épais nuages de fumée à la figure.

Les soldats des FIO ont pointé leurs armes sur les militants depuis les petits orifices des jeeps, où ils étaient cachés. "Vous savez ce qui va se passer si vous tirez ? " a demandé une internationale. Au moment où elle prononçait "tirer", une balle caoutchouc-métal est partie de la jeep. "Vous tirez sur des enfants qui pourraient être vos frères. Vous tirez sur vos jeunes frères", a-t-elle continué.

La jeep a poursuivi son offensive, espérant effrayer les militants avec leurs balles, leurs grenades assourdissantes, leurs avancées rapides et le bruit du moteur. De nombreux militants en ont profité pour fumer une cigarette, montrant aux soldats qu'ils n'étaient pas impressionnés par la manière dont ils utilisaient l'aide étrangère des Etats-Unis.

"Regardez-moi ! Vous pouvez me voir. Nous ne faisons pas ça pour vous faire du mal ; nous faisons ça pour vous empêcher de LEUR faire du mal", dit une militante en montrant les rues derrière elle, les rues du camp de réfugiés. "Est-ce que vous allez me tuer parce que je me tiens devant votre jeep ? ".

Quarante minutes après, les FIO ont été obligées de partir. Pas un seul soldat n'est sorti des jeeps pendant toute la durée de l'exercice.

C'était machine contre humain dans les rues de Naplouse. Ce matin-là, la détermination humaine a gagné.


Les snipers des FIO chassés !

Le même matin, après que les 6 militants internationaux aient forcé les 3 jeeps des Forces Israéliennes d'Occupation à battre en retraite alors qu'elles essayaient d'entrer dans le camp de Ein Beit Al Ma', ils ont réussi une autre action.

A 11h30, plusieurs tireurs israéliens ont été forcés de quitter la maison qu'ils occupaient depuis 3h du matin. Les internationaux sont entrés dans la maison après le départ des snipers et ont trouvé à l'intérieur 35 civils, dont 20 enfants.

Les internationaux ont passé au peigne fin la principale rue du camp de réfugié, vendredi matin, pour s'assurer que l'armée l'avait complètement évacué. Plusieurs jeunes palestiniens se sont approchés d'eux pour leur montrer les tireurs israéliens cachés dans un bâtiment sur la colline, au-dessus du camp.

Les militants se sont dirigés vers le bâtiment où ils ont trouvé la porte enfoncée. Depuis l'extérieur, ils ont discuté avec les soldats. "On sait où vous êtes, partez maintenant", a crié un international à travers la porte. Plusieurs autres militants ont fait écho à cet appel.

Un soldat est sorti et a pointé son fusil sur la poitrine du militant. "Il n'y a absolument aucune raison que vous nous menaciez avec votre fusil, et vous le savez très bien". En même temps, les militants pouvaient voir plusieurs personnes retenues prisonnières dans leur propre maison. Le soldat a rapidement fermé la porte lorsqu'il a vu que tout était filmé.

Les militants ont continué à crier aux soldats, à travers la porte, que leur position était connue et qu'il était inutile de continuer à occuper le bâtiment. "Votre position dépend du fait que vous pensez qu'elle est secrète, et ce n'est pas le cas. Allez-vous en. C'est un crime de guerre. Vous n'avez pas le droit de vous servir de civils comme boucliers humains, et c'est que vous êtes en train de faire. Vous n'avez pas le droit d'investir une maison et de l'utiliser pour tirer. Allez-vous en."

Les négociations ont continué entre les militants internationaux et les soldats, qui murmuraient de l'autre côté de la porte.

"Je sais que vous avez des ordres, mais vous devez comprendre que vous enfreignez la loi. Et vous devez décider par vous-mêmes de ce qui est légal. Il est temps de partir, et vous le savez", a dit un militant.

"Vous ne pouvez pas retenir prisonnière une famille pendant que vous vous servez de sa maison comme position de tireur. Et en plus ça n'a plus aucun sens. Tout le monde sait que vous êtes là. Comment croyez-vous qu'on vous a trouvés, si ce n'est par la porte que vous avez enfoncée ? Ce n'était pas très difficile… Nous savons que vous êtes là. Il est temps que vous partiez. Appelez vos gars, montez dans vos jeeps et fichez-le camp. Ce n'est plus pour vous une position stratégique. Appelez vos jeeps et partez."

Environ 20 minutes après, les tireurs israéliens ont appelé les jeeps pour qu'elles viennent les chercher. Les sept sont sortis de la maison. Lorsque les soldats et les jeeps sont partis, les gens piégés à l'intérieur se sont répandus dans la rue.

Environ 12 à 15 soldats étaient entrés dans la maison vers 3h du matin, et avaient occupé l'étage supérieur, a expliqué un des hommes bloqués dans sa propre maison. Ils ont fait descendre au rez de chaussée tous les occupants de la maison. Ils ont séparé les enfants des adultes. Deux soldats se sont mis en faction devant la porte de la maison et devant la porte de la pièce où toutes les personnes étaient retenues. Les autres soldats sont restés à l'étage.

"Mes enfants avaient très peur, ils pleuraient", a dit une femme qui était seule chez elle avec ses enfants parce que son mari était obligé, à cause de l'occupation israélienne et du régime d'apartheid, à chercher du travail à l'étranger.

"L'occupation israélienne contrôle tout le pays, ils font comme si ils étaient chez eux", dit un autre homme, emprisonné dans sa propre maison pendant plus de huit heures.

Une des familles était arrivée la veille de Jordanie pour un mariage. Une des femmes de cette famille a exprimé sa profonde tristesse et le choc qu'elle ressentait de voir combien les conditions de vie en Palestine changeaient rapidement et de manière terrible.

Personne n'a été physiquement blessé pendant l'occupation de la maison, et leurs biens n'ont pas été détruits. Un homme a dit aux internationaux qu'il n'avait pas entendu de tirs partant du troisième étage.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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