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Jénine - 28 septembre 2007
Par David
Les jeunes nous montrent des vidéos sur leur téléphone, de résistants tués par les soldats.
Ils veulent nous faire comprendre qu’ils résistent, et que bien que leur résistance soit légitime, ils n’ont que quelques mitraillettes et des pierres pour faire face à des soldats suréquipés, des tanks et des avions. Ils nous montrent les blessures que leur ont infligé les tirs de soldats
Photo ISM : Des gosses du camp de réfugiés de Jénine
Mardi 17/07/07
Je commence ma journée de cours. En milieu de matinée, j’ai des nouvelles de Michel, il est arrivé à Jénine. Je vais le chercher à l’"Alnimer Mall", le centre commercial où je lui ai dit de m’attendre. Je le conduis au Centre, il y restera la journée. Je bouscule un peu mes horaires pour que l’on puisse discuter.
Finalement je retourne dans ma classe, accompagné de Michel, il assistera à la leçon de français ainsi qu’à la leçon de jonglage. À la fin de la matinée, nous reprenons notre discussion en nous faisant part de nos expériences respectives en Palestine. Nous allons manger, puis je lui fais faire un rapide tour de la ville et nous regagnons le Centre.
C’est intéressant, après Micheline, je rencontre désormais Michel, deux personnes différentes, avec des opinions différentes et engagées à des degrés différents au sein de l’ISM. Finalement Michel regagne Naplouse.
C’est dommage, aujourd’hui Youssef était en Israël, ils n’ont pas pu se rencontrer. Mais ce sera peut-être chose faite jeudi puisque Michel doit revenir au Centre.
Mercredi 18/07/07
Ce matin, j'ai décidé de commencer les leçons de guitare avec un groupe de tout petits. Ca ne va pas être facile dans la mesure où ils ne parlent pas anglais. J'ai du mal au début, mais finalement tout se passe bien et ils ont l'air vraiment content.
En fin d'après-midi, j'ai droit à une leçon de oud. Le son de cet instrument est agréable, typiquement oriental. L’homme, dont j'ai oublié le nom, me fait une démonstration et me donne ensuite le oud pour m'y initier. Ce n'est pas chose aisée dans la mesure où je ne sais pas reconnaître les notes à l'oreille.
Une fois cette petite leçon terminée, je rejoins Youssef dans son bureau. C'est peut-être la dernière fois que je le vois. Il part demain en Jordanie où il va subir des examens médicaux, et la durée de son séjour reste encore indéterminée. En tout cas, il me certifie qu'il fera son possible pour être de retour avant mon départ. Une fois encore, il me complimente sur mon travail avec les jeunes et ça me touche beaucoup.
Arrive l'heure des au revoirs. Espérons qu'il ne s'agisse pas d'un adieu. Une fois tout seul je commence à rédiger mes notes sur l'ordinateur.
Khaled, de Ramallah, m'appelle, j'ai totalement oublié de lui envoyer un mail. Je le fais aussitôt, j'essaierai de le voir en rentrant à Jérusalem.
Jeudi 19/07/07
Michel arrive au Centre, avant même le début de mes cours. Nous discutons puis il m’accompagne dans la salle pour assister à mes leçons. Il sympathise assez vite avec les enfants qui sont ravis de voir un autre français. Après quelques heures, la journée se termine. Je suis alors surpris de voir Youssef au Centre. Il ne partira que demain en Jordanie. Nous nous installons tous dans la grande salle.
Michel interroge Youssef sur les activités menées au sein du Centre. Ce dernier lui explique que le J3C (Jenin Creative Cultural Center) se veut ouvert à tous et à tout genre de projet.
J’ai pu le constater moi-même durant les semaines que je viens d'y passer. Il n’y a pas de communautarisme dans le Centre, il accueille des enfants et des femmes de Jénine, du camp de réfugiés et de villages proches de Jénine, parfois même situés de l’autre côté du mur.
Contrairement à d’autres centres qui n’accueillent que des enfants du camp, il accepte tout le monde. Youssef n’a pas cette philosophie. Le camp de Jénine fait partie intégrante de la ville, alors pourquoi créer un clivage entre ceux qui vivent dans le camp et ceux qui n’y vivent pas ?
Michel demande à Youssef quelle est la meilleure façon, selon lui de mettre un terme au conflit. Youssef lui expose son point de vue, à savoir que la fin de la guerre passe par la création d’un seul Etat où tous les gens, quelle que soit leur confession, vivraient en paix.
Je suis du même avis que Youssef, car comment peut-on créer deux états indépendants quand on voit l’empreinte des colonies dans toute la Cisjordanie , et quand on sait que ce sont les Israéliens qui vendent l’eau et l’électricité aux palestiniens ?
Il est difficile d’imaginer alors un Etat palestinien indépendant quand ses occupants ont de tels moyens de pression.
La famille de Youssef est originaire d’Haïfa. Il est donc réfugié, et ses grands parents, avant 1948, vivaient en paix, que ce soit avec des juifs, des musulmans ou des chrétiens. Pourquoi une telle paix ne serait-elle pas possible aujourd’hui ?
La plupart des Israéliens voudraient eux aussi que le conflit cesse. Le problème réside dans les conditions d’un accord. Il s’agit ni plus ni moins d’un marchandage de la paix. D’ailleurs Youssef m’explique que quand il parle de retour des réfugiés à des pacifistes israéliens, ceux-ci l’accusent de demander la lune.
Je crois que d’une certaine façon, les Israéliens sont effrayés par la perspective de la création d’un seul Etat. Je pense qu’ils redoutent un gouvernement qui, à la longue, pourrait contenir une majorité arabe, tant il est vrai que l’expansion démographique des Palestiniens est nettement supérieure à celle des Israéliens.
J’ai d’ailleurs croisé des Palestiniens dont la famille comptait une dizaine d’enfants, chose assez fréquente en Cisjordanie .
Dans la suite de l’après-midi, nous retournons au camp, accompagnés par le neveu de Youssef. Il nous conduit jusqu’à l’entrée mais refuse de s’y avancer. Je suis surpris, il a l’air vraiment mal à l’aise. Je ne réussirai pas à savoir la raison de son comportement.
Par la suite, nous nous dirigeons vers le centre ville de Jénine pour manger un morceau et faire quelques courses pour demain. Encore une fois, la générosité palestinienne fait ses preuves puisque Mohammad veut à tout prix payer pour nous, car nous sommes, nous dit-il, ses invités.
Nous rentrons alors au Centre car je voudrais voir Youssef une dernière fois avant qu’il ne parte.
Quand vient le soir, Mahmoud vient nous chercher afin que nous fassions découvrir Jénine à Michel. Nous visitons la vieille ville, puis nous promenons sans réel but. Au bord de la route, il y a des chaises, nous nous asseyons. Pas de répit, une quinzaine de jeunes arrivent et nous demandent d’où nous venons. Leurs visages s’éclairent lorsque nous leur expliquons que nous sommes français.
Je n’aurais jamais pensé que la France soit si populaire ici, et à ce sujet je dois remercier deux personnes : Jacques Chirac et Zinédine Zidane, qui ont largement contribué à la bonne réputation française, d’après ce que disent les Palestiniens.
Nous continuons notre ballade et retournons au café où Mahmoud m’avait déjà conduit. Nous buvons un verre et commandons un narghileh, puisque j’avais promis à Michel de lui en faire fumer un. Des jeunes du camp ne tardent pas à nous rejoindre. Ils ont besoin de se confier, de parler de l’occupation, de la vie ici. Mahmoud fait l’interprète.
Les jeunes nous montrent des vidéos sur leur téléphone, de résistants tués par les soldats. Ils veulent nous faire comprendre qu’ils résistent, et que bien que leur résistance soit légitime, ils n’ont que quelques mitraillettes et des pierres pour faire face à des soldats suréquipés, des tanks et des avions. Ils nous montrent les blessures que leur ont infligé les tirs de soldats.
Tous des cinq ou six qu’ils sont, ont des frères, des oncles ou des parents en prison. Le frère de l’un d’entre eux, qui est justement en prison, a demandé aux soldats de le tuer car il n’a selon lui rien à faire dans cette vie, car les soldats ont déjà pris son père et sa mère.
Les jeunes s’excusent de nous avouer tout ça, c’est très touchant. Nous leur expliquons qu’ils ont raison de nous décrire tout cela, car nous ne sommes pas venus en Palestine pour prendre du bon temps. Au contraire, nous avons besoin de ces moments privilégiés de discussion, car autant de témoignages nous recueillons, autant d’informations nous restituerons à notre retour en France.
Sur le chemin du retour, Mahmoud nous confie qu’il voudrait aller faire ses études en Amérique ou en France, car l’université ici ne lui donnera pas de travail. Je sens bien que Michel n’approuve pas une telle attitude, mais comment en vouloir à un jeune d’avoir simplement envie de profiter de la vie et d’échapper à l’occupation ?
Il ne veut pas résister avec des armes, il veut le faire avec des mots en allant à l’étranger pour faire prendre conscience aux gens de la situation dans son « pays ». Il n’a que dix-sept ans, j’espère qu’il trouvera sa voie et fera entendre la sienne.
Vendredi 20/07/07
Je raccompagne Michel jusqu’à la station de taxi, nous nous y disons au revoir. Il a l’air d’avoir apprécié son court séjour à Jénine. Il m’a chargé d’envoyer quelques affaires pour lui quand je rentrerai à Jérusalem.
Je passe le reste de la journée à lire, aller sur internet et rédiger mes notes et, en bon professeur, je prépare mes cours du lendemain. Contrairement à vendredi dernier, j’ai anticipé la fermeture des magasins en achetant de quoi manger : falafels et hummus.
Dans la soirée, Mahmoud m’appelle, il va venir me chercher. Nous allons en ville puis retournons au coffee sur Haïfa Street. Nous restons là un bon moment, puis nous rentrons au Centre.
En chemin, Mahmoud me dit que la nuit dernière, les soldats sont entrés dans la ville et que vers trois heures du matin, ils ont pénétré dans le camp. Je savais bien que les bruits que j’avais entendus n’étaient pas de simples pétards, maintenant je sais de quoi il retourne.
Samedi 21/07/07
Après avoir fini mes cours, le neveu de Youssef me rejoint. Nous parlons de politique et il me confie que tout ce qu’il me raconte, il ne le dirait pas à un autre Palestinien, tant des opinions divergentes peuvent prêter à des querelles.
Déjà la fois dernière, en allant au Centre, il avait fait preuve d’une grande prudence, là encore il montre une espèce de méfiance, et préfère ne pas exposer ses opinions. Il reste nettement distant de tout ce qui se passe. La seule chose qu’il veut, c’est partir finir ses études à l’étranger et s’installer ailleurs, car "la vie est trop dure ici".
Je lui demande pourquoi il ne reste pas ici pour essayer de faire changer les choses.
Il me regarde et me demande : "Moi ?", je réponds oui, toi et les autres jeunes, il m’interroge "Que peut-on faire?", je dis que je ne sais pas pour voir sa réaction. Il me dit alors, résigné, qu’il ne sait pas non plus. Je m’attendais à cette réponse. Il veut clairement laisser tout ça derrière lui.
Je ne porte pas de jugement, qui suis-je pour le faire ? Je cherche juste à savoir ce qu’éprouvent tous ces jeunes que je rencontre. Une chose est sûre, ils espèrent mieux. Mohammad part quelques minutes après.
Dimanche 22/07/07
Dans l’après-midi, j’ai l’occasion, au travers d’un jeu auquel me font participer les jeunes, de leur poser quelques questions. J’essaye de savoir s’ils veulent, oui ou non, rester en Palestine. Beaucoup veulent partir, certains sont indécis, mais aucun ne m’a dit oui ! Je suis surpris.
Un jeune me dit même ouvertement qu’il n’aime pas la Palestine, que c’est une grande prison. Je comprends que ces jeunes puissent avoir de tels propos, mais je m’inquiète de voir tant de résignation dans leurs paroles et dans leurs yeux.
Qu’adviendra-t-il de la Palestine si ses enfant ne l’aiment pas assez pour vouloir la défendre ?
Je ne veux pas jouer le rôle de l’occidental moraliste, qui arrive avec ses idées et qui ne cherche pas à savoir ce que pensent les gens, au contraire, mais je m’interroge.
Ces jeunes considèrent-ils leur cause comme déjà perdue ? N’ont-ils pas le souhait de voir un jour leurs enfants grandir ici ?
Peut-être que toutes leurs pensées sont liées à leur âge. Mais j’ai peur pour eux qu’ils ne soient déçus en plaçant tous leurs espoirs dans des pays qu’ils n’ont, pour la plupart, jamais visités.
Lundi 23/07/07
Quand la classe se finit, je reste encore avec les jeunes pour bavarder avec eux. Ils me posent des questions sur moi, sur la France. Ils me font écouter des chansons sur leur téléphone portable.
Le soir Mahmoud et Odai viennent me chercher. Ils m’apportent un plat que m’a préparé la mère de Mahmoud. Je le mets au frais et nous partons en ville. Les jeunes s’arrêtent en route pour acheter des falafels et du hoummous. Nous retournons alors au café pour manger en buvant un bon thé parfumé à la sauge, chose classique ici. Bien entendu ils refusent que je paie quoi que ce soit, pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Nous rejoignons ensuite d’autres jeunes qui veulent faire ma connaissance. Les jeunes sont très détendus, mais de temps en temps, ils me confient qu’ils en ont assez de l’occupation et des soldats. C’est fou, on dirait que chaque fois que les jeunes parlent de ce qui se passe ici, ils sont gênés de me faire part de tout ça.
Sur le chemin du retour, Mahmoud me fait un cadeau hautement symbolique, il m’offre son sebbah (sorte de chapelet musulman pour prier et réciter les 99 épithètes).
Il m’avoue que ce sebbah est magnifique et que c’est le plus beau qu’il possède. Je suis vraiment très touché d’un tel présent, surtout sachant ce que représente la religion ici.
Mardi 24/07/07
La fin du séjour est proche, je commence à faire des révisions car je compte faire un petit test final. Je veux juste que les jeunes écrivent un peu de Français avant que je parte. Ils ont compris que j’allais bientôt les quitter, alors ils m’ont prévu un programme chargé pour ces derniers jours.
Mahmoud m’a encore apporté des plats préparés par sa mère, c’est vraiment très gentil de leur part. Nous partons alors rejoindre les autres enfants dans leur immeuble. De là, nous prenons la route à pied pour rejoindre d’autres jeunes.
Après environ trois quarts d’heure de marche, nous arrivons chez Hiba, une fille du Centre. Après avoir bavardé tous ensemble un bon moment, nous allons chez Islam qui habite à côté, pour aller fumer des narghilehs.
Sur la façade de sa maison, des impacts de balles témoignent de raids israéliens passés. Un des jeunes m’explique que le père et le frère d’Islam ont été tués par les soldats. Toutes les histoires que l’on me raconte sont horribles.
La soirée se passe bien, et les jeunes ne cessent de montrer leur sympathie à mon égard. Certains me disent même qu’ils me préfèrent à un volontaire écossais qui était venu il y a de cela quelque temps donner des cours d’anglais.
En partant, on m’explique que les Israéliens ont prévu de faire passer le mur à l’endroit où nous nous trouvons, et par conséquent d’ici quelque temps, Islam ne pourra plus accéder à sa maison. Nous rentrons en taxi.
La nuit est très agitée, j’entends des bruits d’une voiture qui, j’ai l’impression, sert de bélier pour enfoncer une grille dans une rue voisine, mais de là où je suis, je ne peux rien voir.
Mercredi 25/07/07
Aujourd’hui, les jeunes me font une démonstration de danse traditionnelle en costume. Je les filme et leur enverrai les vidéos dès mon retour en France.
La courte nuit d’hier m’a fatiguée. Mahmoud vient me chercher, mais je lui dis que je préfère me reposer, d’autant que demain, je vais avoir droit à une petite fête pour mon départ. Je prépare le test de français et ne tarde pas à me coucher.
Jeudi 26/07/07
Petit pincement au cœur, ce sont les derniers cours que je donnerai aux jeunes aujourd’hui. Après quatre semaines passées avec eux, je vais devoir les quitter. Je leur fais, comme prévu, la petite évaluation de français. Puis, comme les jours précédents, nous continuons les leçons de guitare et de jonglage.
Ce matin, Ahmed, l’assistant de Youssef, m’a fait un cadeau, il m’a apporté un sac de zatar (un mélange d'épices locales produit dans le centre) et de la sauge pour que je puisse continuer à boire le thé à la palestinienne quand je serai revenu en France.
Le soir venu, Odai vient me chercher. Nous rejoignons Mahmoud chez lui, il y a également deux amis à lui. Nous buvons un thé en mangeant du raisin, puis nous allons au salon de thé où nous avons l’habitude de nous rendre.
Je réussis pour une fois à m’emparer de la note, je vais pouvoir les inviter. Nous faisons ensuite un tour dans le camp puis ils me raccompagnent au Centre.
Finalement la petite fête aura lieu demain car tous les jeunes ne pouvaient pas être là aujourd’hui.
Vendredi 25/07/07
En milieu d’après midi, les jeunes arrivent au Centre, les mains chargées de nombreux plats qu’ils ont préparés chez eux. Ils me font manger comme quatre. Certains d’entre eux vont ensuite chercher une derbouka et commencent à jouer. Tous les jeunes sont là, ça me fait extrêmement plaisir. J’ai à nouveau droit à une démonstration de danse.
Quand la fête est finie, Mahmoud et Odai m’offrent de petits présents. Nous faisons quelques photos puis nous nous rendons ensemble pour la dernière fois dans Jénine. Nous assistons à un mariage. Puis nous allons prendre un dernier verre au salon de thé. J’avoue que ça me fait quelque chose.
Samedi 26/07/07
Après avoir fait mes adieux à Lina et Ahmed, je quitte Jénine. Je suis vraiment ému et triste de quitter cette ville et tous les gens que j’ai rencontrés. Sur la route, nous devons nous justifier à de nombreux checkpoints volants (environ sept entre Jénine et Ramallah).
La police des frontières nous immobilise même une quinzaine de minutes du simple fait que je sois français. Je fais mes dernières vidéos. A Ramallah, je change de bus, direction Jérusalem. Ce sera mon dernier trajet en Palestine. A l'hôtel, je retrouve des volontaires de Naplouse.
Dans l’après-midi, je vais faire un tour dans la ville puis me rends au Mont des Oliviers. A mon retour à l’hôtel, je discute avec Johanna. Nous confrontons nos expériences, et nous en tirons un bilan positif. C’était notre premier séjour en Palestine, nous avons et garderons des images plein la tête.
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