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Egypte -

Pour le shebab d’Égypte, 23 novembre 2011 (vidéos)

Par

Cela fait 4 jours que je suis au milieu de tirs et de gaz innervant, à 5 minutes de la Place Tahrir. Depuis ma fenêtre, je peux voir les tirs d'armes à feu et de cartouches de gaz et les motos qui emmènent les blessés hors du lieu des combats vers des hôpitaux de campagne, l’un après l’autre... heure après heure, jour et nuit… Il y a des tirs et cet étrange gaz innervant en continu, et puis hier soir, autour de 22h30 les shebabs ont été attaqués pendant une heure par 30 hommes des forces spéciales avec des uniformes noirs inconnus et différentes armes à balles réelles ainsi que des gaz ; il n'y avait plus du tout d'éclairage dans les rues, la scène n'était éclairée que par les tirs des armes à feu, la faible lueur de la lune et une étrange lumière phosphorescente au bout de la rue menant au ministère de l’Intérieur. Au bout d' une heure, les manifestants ont repris la Place Bab El Louq avec rien de plus que des pierres, une détermination inébranlable et leur esprit de solidarité. Devant les tirs et les attaques contre des personnes sans défense, les shebabs criaient dans la nuit « hurriya » (la liberté) et « madaniya » (état civil)… non pas « islamiya » (islamique)…

Pour le shebab d’Égypte, 23 novembre 2011 (vidéos)

Place Tahrir vendredi 26 novembre. On peut lire sur la pancarte, "l'Amérique ne nous dirigera pas" (Photo Al-3Arabawi)
Parallèlement sur la Place Tahrir, un million de manifestants qui s'y étaient regroupés ont été attaqués au moins deux fois pendant la nuit à coup de gaz que l'on ne peut ni voir ni sentir. J’ai vu de mes propres yeux des personnes s'effondrer autour de moi. Pour ce que j'en comprends, on ne sait pas clairement d'où les gaz venaient, peut-être d'un avion, du système de climatisation du métro qui se trouve à proximité ou encore lancés depuis le toit des immeubles environnants. C’est une guerre contre la population, c’est incroyable, c’est un crime. Personnellement, j'ai aussi souffert du gaz, un peu mentalement et physiquement mais surtout j'ai ressenti une grande désorientation et des brûlures au niveau des voies respiratoires. Je suis profondément choqué. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le shebab égyptien ne va jamais baisser les bras, aucun d'entre nous ne le fera plus jamais. Il s’agit de préserver ce qui reste d'humanité en nous ou peut-être de redevenir des êtres humains.

Photo
La Place Tahrir vendredi soir 25 novembre 2011


Ci-dessous une vidéo de la campagne égyptienne « Occupy », un appel à tout(e)s les égyptien(ne)s et à tout(e)s ceux et celles qui comprennent qu’il ne s’agit pas uniquement de l’Égypte, qu’il s’agit d’une lutte de nous tous pour la liberté et pour un nouvel avenir dans ce monde, pour remplacer la logique d'accumulation, de vol et d'oppression qu'elle génère, un appel à manifester de façon illimitée et à organiser des « sit-in » devant toutes les ambassades égyptiennes à partir de 15h ce prochain vendredi. La vidéo est en arabe et en anglais, l’anglais est à partir du milieu.



Essayez de suivre les actualités sur les médias indépendants (facebook et les blogs) et Al-Jazeera, de préférence la version arabe pour ceux qui parlent l’arabe.

Également en arabe, ci-dessous le lien de l'un des plus importants programmes de la télé post-révolution, la deuxième partie a été diffusée avant-hier. Le journaliste Youssri Foda y donne la parole à trois de nos camarades blessés ainsi qu'au journaliste bien connu, Bilal Fadl. Le dentiste Ahmed Harara, le bloggeur et activiste Malek Mustapha et le photographe Ahmed Abdel Fattah, du quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm ont tous perdu leurs yeux à cause de tirs délibérés à courte distance avec ce que l’on appelle des cartouches « ammo », un projectile avec entre 13 et 16 petites balles de tailles différentes, faites de plastique dur ou de métal. Tirées à courte distance, elles peuvent être mortelles, et si les yeux sont ciblés, ils sont détruits. Ahmed Harara a perdu son œil droit pendant la première révolution le 28 janvier 2011, et il y a 4 jours, le 19 novembre, il a perdu son œil gauche. Il va être aveugle à vie mais il est revenu à la Place Tahrir, juste après l'intervention qu'il a subie à l’hôpital. Dans ce programme télé vous allez voir le jeune officier qui a tiré et entendre la voix d’un officier qui se vante à son supérieur d'avoir réussi à avoir un œil de plus… C’était une décision planifiée… cibler les yeux des activistes. Mais leur réponse est de revenir à la Place Tahrir, la Place de la Libération, parce qu’"un œil qui a reçu une balle vaut mieux qu’un œil cassé", comme le dit Ahmed Harara dans l'émission. Ils ne sont pas aveugle et mettent le monde entier face à la nécessité de prendre position, plus de mensonges, plus d'atermoiements. Ceci est exprimé très brutalement par le journaliste Bilal Fadl dans l'émission. Elle offre aussi un bon résumé du contexte dans lequel ont eu lieu les évènements de ces derniers mois qui ont abouti à cette deuxième révolution égyptienne.


1e Partie avec Ahmed Harrara et Bilal Fadl


2e Partie avec Malek Mustapha et Ahmed Abdel Fattah


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