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Palestine -

La rencontre Abbas-Mesha'al : et ensuite ?

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Malgré son caractère peu concluant, la rencontre du Caire entre le président de l'Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas et le dirigeant du Hamas Khaled Mesha'al fut une étape positive vers la restauration et même la consolidation de l'unité nationale palestinienne. Il est à espérer que les efforts ultérieurs promis par le Fatah et le Hamas mettent enfin un terme à cet épisode erratique et désolant de la vie palestinienne.
La rencontre elle-même, en particulier l'esprit positif et le ton optimiste qui l'ont entourée, a suscité des réactions de colère de la part des sionistes.

La rencontre Abbas-Mesha'al : et ensuite ?

Khaled Mesha'al et Mahmoud Abbas après leur réunion, le Caire, 24 novembre 2011 (photo Xinhua/Reuters)
Les aboiements ininterrompus des chiens enragés à Tel Aviv menaçaient de ruines et ténèbres si les Palestiniens réunifiaient leurs rangs. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman aurait prévenu que pas un centime des taxes et recettes douanières perçues par Israël au nom de l'AP conformément au scandaleux protocole économique signé à Paris en 1994 ne serait transféré aux coffres palestiniens.
 
Tristement célèbre pour sa vision raciste et sa mentalité fasciste, Lieberman a été jusqu'à dire que "soit l'AP suit les diktats israéliens à la lettre, soit nous l'étranglons financièrement et économiquement."

Ce ton néo-nazi ne doit pas intimider les Palestiniens, ni les freiner dans leur poursuite de l'unité nationale, ni les pousser à repenser leurs objectifs nationaux légitimes.

Si nous prêtons la moindre attention aux aboiements de Lieberman, imaginez ses vociférations frénétiques et celles des gens de son espèce lorsque nous insisterons sur des questions aussi primordiales que Jérusalem et le droit au retour de millions de Palestiniens déplacés après avoir été déracinés et expulsés de leurs maisons dans ce qui est maintenant Israël, lorsque l'entité maléfique est née en 1948.
 
Par conséquent, tout accord de réconciliation nationale authentique impliquant les factions palestiniennes dignes de ce nom doit se faire en dépit d'Israël, et non avec sa permission.
 
Mesha'al et Abbas seraient convenus de tenir des élections en mai 2012. Les détails du processus doivent être finalisés et nombre de questions sérieuses doivent recevoir une réponse satisfaisante, sinon l'organisation d'élection s'avèrerait être un pas en arrière.
 
Tout d'abord, nous devons nous souvenir qu'Israël, et non l'AP, contrôle la Cisjordanie et l'est de Jérusalem puisque l'occupation israélienne maintient sa présence provocatrice dans chaque coin et recoin des territoires occupés. Ce qui veut dire qu'Israël, et non l'AP, a le dernier mot sur le moindre détail des élections. Croire ou penser différemment relève de la naïveté politique, pour employer un euphémisme.
 
En outre, il est vraisemblable qu'Israël empêchera ou du moins perturbera sérieusement la campagne électorale du Hamas, candidat essentiel du processus électoral, et qu'il arrêtera et emprisonnera les candidats Hamas avant ou après les élections. On peut se demander comment les factions palestiniennes, en particulier le Hamas, pourraient consentir à des élections qui gonfleraient la population des donjons et des centres de détention israéliens.
 
Le Hamas pourrait peut-être obtenir des garanties pour prévenir cette éventualité, qui n'est que trop vraie et réaliste pour être hypothétique. Des dizaines de députés Hamas élus en 2006 languissent toujours dans les geôles israéliennes, sans charge ni procès.
 
Dans tous les cas, le Hamas ne doit pas aborder cette question à la légère parce qu'Israël est un serpent venimeux et vindicatif et son inimitié véhémente vis-à-vis de tout ce qui est islamiste ou même islamique n'a pas diminué d'un iota.
 
En bref, il ne faut faire aucune confiance à Israël et nous n'avons pas besoin de réitérer l'expérience précédente car ce serait une preuve de stupidité politique et d'imbécillité.
 
Je suis sûr que la direction du Hamas, ici et à l'étranger, est tout à fait consciente de ces embûches. Il est donc impératif que le Hamas explique au peuple palestinien pour quelles raisons il pense qu'il fait le bon choix en tenant des élections dans les circonstances actuelles.
 
Le Hamas pourrait demander des garanties aux États arabes qui ont des liens diplomatiques avec Israël, notamment l’Égypte. Mais ces garanties seraient-elles suffisantes ?
 
En tout cas, nous espérons et nous prions tous pour que le prochain gouvernement élu en Égypte, dans lequel les islamistes auraient une influence forte, crée un lien absolu entre l'engagement au traité de paix israélo-égyptien et le traitement infligé par Israël aux Palestiniens.
 
En l'absence d'un engagement sûr, le Hamas ne devrait pas s'embarquer dans une aventure dont la fin n'est pas claire et soumise aux caprices israéliens.
 
Il est évident que des conditions objectives sont le grand absent de la tenue de véritables élections en Cisjordanie . Aujourd'hui, et indépendamment du facteur israélien prééminent, l'AP reste plus ou moins un appareil policier. Les gens qui exercent leurs droits humains et leurs libertés civiles sont systématiquement persécutés et arrêtés pour "non conformité".
 
En outre, l'AP s'est servie des écoles, des médias publics, des collèges et de toutes les institutions pour endoctriner les gens à soutenir le Fatah et à rejeter le Hamas.
 
Il faudrait une grande campagne de désensibilisation pour donner à toutes les factions des chances égales dans le processus électoral. Certains suggèrent qu'il faut reporter les élections de quelques mois supplémentaires pour mener à bien cette désintoxication.
 
Enfin, toutes les factions palestiniennes doivent être fidèles aux constantes palestiniennes nationales, dont le droit au retour des réfugiés palestiniens et Jérusalem.
 
De plus, le Fatah et le Hamas doivent aussi être honnêtes sur la possibilité de démanteler l'Autorité palestinienne si et quand il sera évident qu'elle est devenue un handicap plutôt qu'un atout pour la quête palestinienne de liberté et d'indépendance, y compris la création d'un État viable et territorialement contigu sur 100% des territoires occupés.


Traduction : MR pour ISM
 

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