Naplouse - 28 novembre 2004

Provocations israéliennes à Balata - Naplouse

Par Jonson

A 6h30 ce matin, une petite incursion de véhicules militaires israéliens a fait irruption dans le camp de réfugiés de Balata. Il y a eu au moins cinq incursions au cours des deux dernières semaines. L’armée, soutenue par des jeeps blindées et des Transports blindés de troupes, s’installe d’habitude simplement au croisement principal pendant qu’un autre se dirige vers la lisière du camp.

Aujourd’hui, ils sont entrés dans le camp plusieurs fois en circulant dans la rue principale (Market Street) et dans les nombreuses petites rues de côté qui la sillonnent.


L’arrivée de l’armée est particulièrement mal tombée puisque c’était le moment où les enfants partaient à l’école. Des centaines d’enfants se déversaient dans Market Street et marchaient en direction de ce carrefour quand les jeeps les ont croisés.

Ne se trompant pas sur les intentions des actions de l’armée, les enfants ont fait demi tour et cherché d’autres chemins pour se rendre à l’école.


Au moins six bombes lacrymogènes ont été lancées dans le centre de Balata d’une distance de mètres (100 yards). Une des bombes lacrymogène a touché la mosquée et une autre a atterri dans un lieu appartenant aux Nations Unies.

Un certain nombre de grenades assourdissantes ont aussi été tirées apparemment au hasard. L’effet de tout ça a été que les bureaux se sont fermés, les conducteurs de taxis et de camions ont désespérément fait demi tour pour éviter d’entrer à leur contact et les gens sont restés enfermés ou loin des endroits où se trouvait l’armée.

Des internationaux sur le terrain ont décrit ces actes et, par deux fois, ils ont empêché les jeeps d’entrer dans le camp en s‘immobilisant sur la route et en refusant de bouger.

Les jeeps se sont dirigées agressivement vers nous mais se sont arrêtées à 50 cm de nous. Puis elles sont reparties et ont quitté le camp.



La décision d’empêcher les jeeps d’entrer dans le camp a été prise pour les gêner dans la création du le climat hostile et d’une confrontation qu’ils recherchaient.

L’armée est tout à fait consciente que les habitants considèrent qu’elle agit hostilement et que les jeunes répondront en lançant des pierres . Cette réponse des jeunes sert de justifications à l’armée pour les tuer ou les blesser gravement.

Ce qui arrive souvent comme on l’a vu à Naplouse la semaine dernière quand une jeep est entrée dans la Vieille ville et s’est mise à tirer, tuant deux adolescents.
Parce que Balata est connu chez les militaires pour être un lieu d’active résistance à l’occupation, les habitants reçoivent le gros des incursions en Cisjordanie

Jusqu’à ce que nous puissions entrer, l’armée n’a tiré qu’un seul coup de feu. Alors qu’une jeep traversait le centre de la ville sur Market Street, elle a tiré contre une ruelle, juste avant l’évacuation de Palestiniens et d’un international. Au moment de ce rapport, nous n’avions connaissance d’aucun blessé.

A 10h du matin, les véhicules militaires se sont mis en ordre et sont partis. Ils nous ont gratifié d’une série d’au revoir odieux au moment où ils sortaient de la ville.

Quelques minutes après leur départ, toutes les boutiques de la zone ont ouvert et les affaires ont repris.

Avec l’ouverture des portes et des fenêtres de fer, et l’allumage des lumières, la rue s’est rapidement remplis de piétons et ainsi s’achevait une autre journée « normale » pour les habitants assiégés du camp de réfugiés de Balata

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : CS pour ISM-France