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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Rencontre de près avec un gentil colon

Par

Qawawis est un village situé dans les collines au sud d'Hebron, tout près de la Ligne Verte, qui est entouré par des colonies et des avant-postes de colonies.
A Qawawis, il y a environ 5-6 familles, qui ont en tout un dizaine de gosses (cependant, les gosses sont dispersés dans la région en fonction de leur âge et de leur école; certains sont proches de la maison, d'autres sont à Yatta ou à Al-Khalil/Hebron).

Ils font paître leurs moutons et leurs chèvres depuis des générations, ont creusé des cavernes et des puits dans les rochers des collines qu'ils utilisent comme abri et moyen de subsistance pour leurs familles et leurs troupeaux.

Certains d'entre eux, comme mes chers amis Hajj Khalil ont construit des petites maisons pour eux-mêmes, et Hajj Mahmoud a une maison avec des murs en argile.

Mais Hajj Ibrahim vit dans l'une des cavernes. C'est un grand endroit, la lumière semble presque toujours remplir la caverne, à n'importe quelle heure.

Et hormis leur bonté et leur hospitalité, les gens de Qawawis sont renommés pour leur thé sucré; et on en boit tellement ! Je n'ai jamais autant bu de thé dans ma vie!

Au cours des deux dernières années, la population de Qawawis a été expulsée de ses terres et de ses maisons, pour ne revenir qu'un après suite à une décision d'un tribunal israélien et au soutien qu'elle a reçu des organisations telles que Taayush et l'ISM.

Depuis leur retour, nous avons essayé de maintenir une présence constante d'internationaus dans le village en raison de la présence de nombreux colons violents et imprévisibles dans la région.

Lors de ma dernière visite, le 12 décembre, nous avons constaté que 6 ou 7 oliviers avaient été coupés pendant la nuit par des colons.

La stratégie la plus basique du Sionisme, à chaque étape de la colonisation de la Palestine, c'est d'acquérir autant territoire que possible avec aussi peu de Palestiniens que possible.

On voit très clairement cet exemple dans les collines du sud d'Hébron, avec de petits villages tels que Qawawis entourés de blocs de colonies en expansion tandis qu'ils sont terrorisés et harcelés par la présence et l'impunité des colons et de l'armée.
(voir la carte de la région)

Ainsi, en dépit du froid piquant ou de la pluie (ou les deux) qui dure depuis des semaines, je suis allé à Qawawis via Al-Khalil/Hebron avec un nouveau volontaire de l'ISM.

Nous avons fait comme d'habitude : nous avons emballé de la nourriture et le nécessaire de base tel que des bougies pour la lecture une fois que les lumières sont éteintes et nous sommes partis.

Pour y arriver, on prend d'abord un taxi collectif d'Al-Khalil à Yatta, mais cette fois-ci, nous avons dû prendre un itinéraire différent.


Précédemment, nous passions par le camp de réfugiés d'Al-Fawwar, mais cet itinéraire, très probablement en raison des élections, a été fermé, aussi on doit prendre maintenant un autobus à environ 15 minutes en bas de la route jusqu'à ce qu'on atteigne un assemblage véritablement ridicule de gros rochers, de saleté et de béton qu'ont installé les Israéliens.

Son seul but est de bloquer la route directe entre Al Khalil et Yatta, rendant seulement la vie plus difficile aux Palestiniens.

Nous passons donc de l'autre cêté du barrage de gravats, nous prenons un autre taxi collectif, et heureusement, celui-ci nous emmène tout droit à Yatta et au delà, dans la ville suivante d'Al-Karmil, qui est coupée à l'est par une route de colons. Nous descendons la colline, traversons la route, et voilà, nous sommes de retour à Qawawis!

J'étais un peu nerveux au sujet de notre accueil, parce qu'il nous a été difficile de rester dans chaque endroit où nous nous étions engagés à maintenir une présence internationale, et Qawawis a été laissé seul récemment.

C'est un secteur véritablement critique qui est convoité évidemment par les colons et le gouvernement israéliens; le premier tracé du mur envisagé isolait presque tous les villages situés à l'est de la route des colons, annexant de nombreuses colonies et avant-postes à Israël (pour une grands carte et un rapport sur le secteur, voir www.btselem.org/English/Publications/Index.asp).

La route et un certain nombre de colonies, telles que Suseya, Mizpe Yair et Avigayil sont voisines de Qawawis; sérieusement, quand vous êtes devant la maison de Hajj Khalil et vous pouvez les voir toutes les trois et la route.

Mais, avec leur hospitalité et leur accueil habituelles, j'étais à nouveau à la maison sans inquiétudes. Ils m'ont raconté quelques incidents parce qu'en grande majorité, ils se tenaient trop près de la route et l'armée leur a hurlé dessus, mais personne n'a été blessé et aucune propriété n'a été endommagée, donc tout va bien.

Ce sont trois frères qui dirigent la communauté : Hajj Khalil, Hajj Mahmoud, et Hajj Ibrahim (et naturellement, avec leurs épouses, Hajjas; Hajja Aime, Hajja Fatmi, et Hajja Aeshia).

Puis il y a les fils, les filles, tellement de gosses !

Pendant que nous étions là, les gosses d'Ibrahim et d'Aime (un autre Ibrahim) étaient là : ils faisaient paître les chèvres, préparaient les repas, jouaient aux marbres, vous savez la vie habituelle.

Oui, je suis de retour à Qawawis, je bois des quantités énormes de thé sucré et je me lève aux aurores pour sortir les chèvres et les moutons et les emmener manger.

La terre semble plus verte depuis ma dernière visite, probablement parce que nous n'étions pas là et qu'ils ne les ont pas souvent emmenés dans les pâturages.
Avec la perte de tellement de terre en raison des colonies et des routes, ils doivent leur apporter la nourriture pour qu'ils mangent.

La première nuit, nous étions dans notre chambre mais ne pouvions pas dormir.

Des colonies voisines, nous pouvions entendre les gens parler, des tirs de fusils, beaucoup de bruit.

J'avais entendu des choses similaires avant, mais les tirs sont quelque chose de nouveau dans mon expérience de ce secteur.



Donc, le premier matin, je suis lecé vers 6h, j'ai pris quelques photos, j'ai parlé avec Hajj Khalil, j'ai bu du thé, et puis je suis parti vers la maison d'Ibrahim, qui sortait ses chèvres à ce moment-là.

Mais, de loin, j'ai vu Hajj Khalil emmener ses moutons vers le haut de la colline, juste à cêté de la route de colons menant à Mizpe Yair. Étant un secteur enclin aux confrontations avec les colons, j'ai demandé à l'autre ISMer de rester dans le village avec les autres moutons tandis que je rattrapais Khalil.

Je me suis donc précipité en essayant de ne pas tordre les chevilles (encore), et j'ai rejoint Hajj Khalil. Nous emmenons les moutons vers le haut de la colline, et il fait sa combinaison habituelle de déclics, de sifflements, d'ordres et de grognements pour leur dire où aller; et quand cela ne fonctionne pas, il leur jète un pierre, aucun problème!

Tandis que nous marchons avec les moutons, nous pouvions entendre les bruits de fusils comme nous les avions entendus la nuit précédente, mais là, ils provenaient de Mizpe Yair.

Vers 9h, j'ai remarqué un fourgon blanc en stationnement à l'intersection, qui est plus proche de la colonie de Suseya, mais je n'en ai pas pensé plus.

Un peu plus tard, j'ai vu une personne marcher lentement en direction du haut de la route de l'intersection, elle marchait très lentement.

Il se dirigeait dans notre direction, mais à ce moment-là, je n'avais aucune idée de ce qui nous attendait.

Puis, j'ai noté que Mahmoud amenait ses chèvres presque à l'endroit où nous étions, et l'autre ISMer était aussi avec lui. J'espérais vraiment que l'homme passerait son chemin sans les harceler, ce qu'il a fait, mais alors il a commencé à s'approcher de nous.

Il a immédiatement quitté la route et s'est dirigé vers les moutons de Khalil, en leur hurlant dessus et en leur donnant des coups de pied.
Il portait une kipa, donc c'était évidemment un colon, mais heureusement, il n'avait pas d'arme.

Donc, j'ai fait ce que je pensais être le mieux, je me suis placé entre lui et les moutons en lui disant calmement : "Monsieur, vous n'êtes pas chez vous, partez s'il vous plait, vous n'avez pas le droit, ect..".

Il m'a hurlé : "Retournez en Europe!" et il m'a poussé à plusieurs reprises de l'épaule.

Étant un peu plus grand que moi, il m'a frappé plusieurs fois mais je n'ai pas été blessé, et les moutons pouvaient se débrouiller seuls. Mais alors l'homme s'est détourné de moi et s'est dirigé vers Hajj Khalil, qui a environ 80 ans.

Il était face à lui, en criant, alors que Hajj Khalil répondait tout simplement "Marhabah, Ahlen Whasalen," c'est-à-dire, bonjour, bienvenue.

C'était une vision remarquable que j'aurais aimé prendre en photo : ce jeune, instable, le visage en colère face à un homme assez âgé pour être le grand-père de son père, qui se tenait là, sans bouger d'un pouce, et répondait à ses insultes avec gentillesse mais fermeté chez lui, sur ses terres.

Aussi, sans réfléchir, j'ai couru et je me suis placé entre les deux hommes; en protection de Khalil et qui aurait pu être sérieusement blessé. J'ai encore été poussé et j'ai répété les choses que j'avais déjà dites et en plus : "J'appelle la police." Je ne sais pas si cela a marché mais l'homme est reparti vers la route, où une voiture blanche l'attendait.

A ce moment-là, la menace de violence ayant diminué, j'ai pris quelques photos, de même que la femme qui conduisait la voiture; lle m'a également crié : "Nazi," chien de Nazi!"



Alors que je m'approchais, j'ai remarqué deux petits enfants sur le siège arrière. Hmmm... c'est une famille de colons en promenade?


Après être monté dans la voiture, ils se sont dirigés en direction de Suseya, alors que je parlais à la police. Ils sont revenus, ont arrêté la voiture pendant une minute, et ont puis sont repartis vers Mizpe Yair.

Cinq minutes après, apparaissait une jeep de police, avec 2 hommes à l'avant et 1 à l'arrière. Je me suis avancé vers puisqu'ils refusaient de sortir de leur jeep, et je leur ai décrit l'incident. Je leur ai montré les photos dont 2 montraient les plaques de la voiture.

Dans une démonstration incroyable de travail non-professionnel de la police, ils ont cherché le numéro sur leur ordinateur devant moi et ont donné le nom de la personne sous laquelle elle avait été enregistrée.

Ensuite, ils m'ont dit : "Vous devez aller au commissariat de police de Kiryat Arba et faire une déclaration."
J'ai répondu : "Ok, je pourrai peut-être y aller demain, c'est loin d'ici."
Et à cela, ils ont répondu : "NON, vous devez y aller AUJOURD'HUI!" Ummm... Ok !

Pire encore, la police m'informent que la terre de ce secteur "appartient aux gens de là-bas," en montrant les colonies, qui sont naturellement toutes illégales en vertu du droit international.

Maintenant, en y réfléchissant, j'ai été attaqué, et Hajj Khalil a été menacé de violence par un colon qui est seulement là parce que le gouvernement israélien subventionne sa résidence et fournit la force militaire pour la rendre possible.

Mais quand on doit signaler un acte de violence de cette personne (comme si sa présence en soi n'était pas une violence suffisante : la construction de route, la confiscation de terres, l'occupation, etc..), on doit aller à la police, qui s'avère justement être située dans l'une des colonies les plus extrémistes, les plus racistes, et les plus violentes de Palestine.

Parfois, quand on est confronté à une réalité aussi laide, je pense que Kafka et Orwell doivent rire ou pleurer dans leurs tombes; les deux probablement.

La police part, et je parle avec mon camarade ISMer et les autres, mais dès quel la police s'en va, l'armée arrive! Oui, un Humvee et environ 7 soldats arrivent et ne s'inquiéetent pas le moins du monde de l'attaque du colon.

Tout qu'ils veulent faire, c'est imposer un certain ordre militaire mystérieux qui dit que les moutons doivent être à 200 mètres de la route, fin de l'histoire.

Donc, je leur parle, j'essaye de les tenir à distance, de faire baisser la tension tout en appelant toutes les personnes que je pouvais. J'ai déjà appelé Hamoked (groupe des droits de l'homme), j'appelle Ezra de Taayush (un groupe contre l'occupation Israélo-Palestinien) pour voir s'il sait quoi faire.

Bien que les colons soient plus imprévisibles que l'armée, l'armée peut arrêter des personnes, et bien plus aussi. Ezra répond au téléphone en disant, à ma surprise, "Je serai là en quelques minutes." Ah, ça va aller !

Ezra arrive juste à temps, alors que d'autres soldats et militaires venaient d'arriver, et il fait ce que les pacifistes israéliens font de mieux : Crier et hurler sur l'armée en Hébreu!



C'est vraiment une joie de l'observer, et cela me permet d'être le gentil et de rester cool, parce que je ne peux pas vraiment faire grand chose en ce moment. S'ils veulent que nous nous éloignons de la route, nous le ferons probablement, mais avant, nous ferons des histoires.

Les minutes se suivent avec soit Hajj Mahmoud qui discute avec les soldats en Arabe, avec Ezra, qui me dit devant les soldats : "Vous devriez être ici chaque jour sur la route, faites-les travailler, menez-leur une vie d'enfer, qu'ils vous arrêtent si ils veulent!" Hmmmm... ok, Ezra, je te verrai à mon audience d'expulsion !

Quand l'affaire commence à s'arranger, je questionne quelques soldats quant au pourquoi du besoin d'avoir d'aussi grosses armes pour s'occuper des si dangereux moutons de Qawawis.

Puis, je pars faire un tour avec Ezra jusqu'au commissariat de police de Kiryat Arba... ou au moins à cêté. Nous nous arrêtons d'abord à Tuwani, un autre village dans la même situation, et alors ils me laissent à un checkpoint où je prends un taxi en passant par les villes environnantes.

On me laisse à ce que je présume être un bâtiment, bien que caché derrière des blocs de béton, des clêtures et des murs. Il y a un téléphone pour appeler à l'intérieur, mais les instructions sont en Hébreu, et il y a une fontaine d'eau tournée vers la barrière; mais la clêture rend impossible toute utilisation à moins de prendre de l'eau dans les mains et la boire ensuite.

Quand j'y arrive, un homme et une femme palestiniens sont déjà là, pour obtenir des informations sur un ami qui a été arrêté.

Quand un autre homme quitte le commissariat de police, il m'explique qu'il était là pour signer une déclaration jurant qu'il n'avait pas l'intention de tuer un certain colon... qui avait déposé une de plainte disant que cet homme allait le tuer... ahh, c'est bien d'être le roi! (alerte de sarcasme, partie II), il me demande pourquoi j'essaye d'entrer, et je lui raconte l'histoire; il fait un geste de la main et me dit : "Ne t'inquiète pas, ces gens (les colons) sont au-dessus des lois."

Finalement, on me laisse entrer à l'intérieur du bâtiment (après avoir appelé plusieurs fois) et j'attends un peu jusqu'à ce qu'on m'appelle pour faire ma déposition.
Je pourrais en énumérer les détails, mais la chose importante est que c'était vraiment surréaliste.

Le détective (je suppose), n'avait aucune idée de l'endroit où était situé Qawawis ou même de ce que c'était, le nom d'un avant-poste de colons plus petit que Mizpe Yair, ou même ce que je pouvais y faire.

L'ensemble de ma narration de l'événement était traité comme si je décrivais ma dernière incursion dans les jungles du Congo. Mais cela se passe juste à l'extérieur. Il représente la police, ne devrait-il pas le savoir ?!

Que cela fait partie de la réalité d'Apartheid de cet endroit; de nombreux peuples et communautés différents, tous vivent à proximité, mais selon des règles très différentes, avec très peu de rapports entre eux, si ce n'est pas du tout.

Ainsi, après avoir écrit beaucoup de faits, il m'a demandé des photos de l'homme.

Je les montre, et alors il veut prendre mon appareil-photo pour les copier, ce que je refuse de faire.
Après négociation, il s'avère que, de toute façon, 'il n'a pas les bons raccordements pour la connexion à mon appareil-photo, et un autre policier dit : "Revenez demain avec les photos."

La dernière chose que j'aie l'intention de faire, c'est de prendre toute ma journée pour revenir dans cet endroit quand je pourrais boire du thé avec mes chers amis à Qawawis, donc je quitte le bureau de police en essayant de penser à ce que je pourrais faire.

Après un peu de marche, je me rends compte que je suis très près de Baba Zawya, à Hebron, et je connais un grand magasin de photo qui pourrait probablement copier les photos sur un CD. Donc, j'y arrive rapidement, je récupère les photos copiées, je vois quelques amis, je mange un peu et je retourne au bureau de police.

J'y arrive, et à ma consternation, le même couple de Palestiniens qui était là des heures plus têt attend à l'extérieur de la forteresse de portes, de clêtures et de voix désincarnées.

Quand le flic me laisse entrer, je lui dis : "S'il vous plait, pourriez vous voir ce que veulent ces gens, ils ont été ici toute la journée."
Ils ont parlé un peu et alors nous sommes entrés à l'intérieur.
Je ne sais pas du tout si je les ai aidées, mais c'est tellement atroce de voir comment les Palestiniens sont totalement rabaissés et humiliés par chaque facette de l'occupation.

Par contre, moi, j'ai la peau blanche, je parle Anglais, je possède un de ces passeports Euro-américains, et je peux passer pour "le Peule Elu", ce qui fait toute la différence.

De retour dans le bureau de police, ils ont rempli encotre d'autres documents et ils m'ont demandé au moins 10 fois si chacune des 6 photos était sur le CD. Oui, elles y sont ... dis-je encore.
Alors ils me font regarder un livre de photos pour voir si je peux identifier l'homme.

Tout en attendant, je me retrouve à regarder l'étalage de photos derrière le bureau d'une autre flic. Il y a le mélange habituel des amis et de la famille, avec d'autres d'un genre quasi-militaire.
J'en reconnais un, il est là, en T-shirt et pantalon vert de l'armée, et il porte des lunettes de soleil.

Dans le fond il y a les moutons, et sur son épaule, il a un gros fusil. Je me demande encore à qui sont les moutons, où il était et ce qu'il faisait.

Etait-ce le kibbutz de son ami en Israël?
Ou peut-être, était-il dans l'un des nombreux villages palestiniens et il s'est arrêté pour prendre une photo.
Était-il dans l'armée? Ou policier?
Ou, peut-être qu'il fait la police sur les autochtones de sa propre initiative?

Donc, ils mettent devant moi le livre des colons Juifs criminels israéliens et je regarde attentivement. Je ne pense vraiment pas avoir vu une telle collection de gens névrosés, bizarres et sales dans ma vie.

La moitié d'entre eux regardaient l'appareil-photo avec un malaise confus de colère dans leurs yeux; de manque, de besoin, l'air perdu et projetant beaucoup de violence.

L'autre moitié souriait comme si c'était la photo de l'annuaire, genre "Regarde-moi maman, c'est ma première arrestation! Je suis un vrai colon maintenant!"

Après avoir regardé 2 livres de ces photos, j'en ai eu assez, et de plus, je ne pouvais pas reconnaitre le colon.

C'était comme ça. Il y a eu une brève discussion pour faire venir témoigner Hajj Khalil, mais c'était tout simplement ridicule. Je leur ai dit : Pourquoi ne viendriez-vous pas avec vos jeeps. C'est seulement à 30 minutes sur votre route de colons et vous lui parleriez vous-même?

J'étais également peu disposé à le confronter à l'humiliation du commissariat de police de Kirayat Arba, tout cela pour une plainte qui ne sera pas examinée par la police de toute façon.

À un moment, un flic me parlait et semblait étonné quand il a vu que j'étais sûr que cette plainte n'aurait pas de suite. Il m'a dit : "Vous pensez que nous touchons seulement nos salaires?"
Aucun commentaire, monsieur (3ème sarcasme, en 3-D).

Ils en ont terminé rapidement avec moi et j'étais sur le chemin du retour à Qawawis via Al-Khalil. Cette fois, mes collègues de voyage ont donné des mauvaises indications au conducteur du taxi collectif de Yatta et il m'a laissé près du village de Tuwani.
Maintenant, à vol d'oiseau, ce n'est pas loin de Qawawis, mais le soleil se couchait et le terrain est très délicat.
Je me suis arrangé pour marcher près de la route, mais pas trop près pour éviter que les jeeps de l'armée qui y circulent me remarquent.

En outre, j'ai dû veiller à rester à l'écart de l'avant-poste d'Avigayil, pour qu'ils ne me voient pas, et de faire attention à ce qu'aucun Palestinien que je verrais ne pense que j'étais un colon en balade nocturne. Au total, beaucoup de temps et un endroit pour une marche relaxante ! (4è sarcasme, Fin)

Enfin, j'étais de retour à Qawawis, épuisé, physiquement et mentalement. L'épreuve de la journée, qui n'était pas vraiment aussi mauvaise qu'elle aurait pû l'être, était terminée.

Les jours suivants à Qawawis furent calmes, aucun problème ou événement à rapporter.

Je suis parti depuis un certain temps maintenant, mais je ressens déjà le besoin de thé sucré et de la compagnie de Hajj Khalil... et ses mouton et ses chèvres, naturellement!

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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