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Gaza -

Solidarité avec les prisonniers dans les geôles israéliennes : paroles à chaud

Par

AMAL
Cette jeune femme est à l'origine du mouvement de grévistes de la faim solidaires. Aujourd'hui 1er mars, elle est à son 10ème jour de grève.
Pourquoi êtes vous sous cette tente ?
Je suis là pour être aux côtés de mes frères, les prisonniers dans les prisons d'Israël, et les soutenir. Et nous sommes en grève de la faim pour nous sentir proche d'eux, et ressentir leur souffrance dans leur propre grève de la faim.

Solidarité avec les prisonniers dans les geôles israéliennes : paroles à chaud

Vous êtes à l'initiative de ce mouvement.

Oui, c'était mon idée, je l'ai écrit dans Facebook, et des gens m'ont rejoint, et nous avons fabriqué cette tente, et nous sommes mis en grève de la faim, comme vous pouvez le voir.

Donc vous pensez que les gens peuvent organiser leur soutien, même sans aide des autorités ?

Les partis politiques, et le comité des prisonniers, ils ont leur propre programme, qui ne comporte pas de grève de la faim. Ils ont de nombreuses activités pour soutenir les prisonniers, sans recourir à des grèves de la faim. Mais nous ressentons que les prisonniers souffrent en ce moment tellement, alors nous avons décidé de partir en grève de la faim ici – mais les partis politiques ne nous soutiennent pas sur cette décision.

Et les gens de la rue, ils vous soutiennent ?

On a un fort soutien des gens, ils aiment l'idée et nous soutiennent, les voisins, les gens ordinaires qui viennent ici. Et ils aiment à voir uniquement le drapeau palestinien, pas de drapeau de partis ; ceci est une question essentielle. Nous appartenons à la Palestine, pas à tel ou tel parti. Nous sommes heureux parce que ce soutien public est si fort.

J'appartiens moi-même à un parti politique, mais je suis ici comme Palestinienne.
Mon idée de déclencher une grève de la faim est une idée personnelle, sans coordination avec mon parti politique : j'ai décidé de faire cet effort par moi-même.

Comment vous sentez-vous après 10 jours ?

Dieu merci, je suis solide pour l'instant. Ceci n'est pas ma première expérience de grève de la faim, mais la seconde. J'en ai fait une auparavant, durant 28 jours, et là on en est à 10 jours, donc je suis solide, je sens que ça va.

Que pense votre famille ?

Ma famille est fière de moi et me soutient. Ma fille, qui est à l'université, vient après les cours pour soutenir sa maman ! Mon frère était là hier, apportant son soutien et exprimant sa fierté. Ma fille a organisé une action dans son université, pour montrer ce que fait sa mère, et les étudiants soutiennent notre idée.

Quelle message auriez-vous pour la population française ?

Je demande avec espoir à la France, le pays de la liberté, des droits de l'homme, de regarder ce que nous faisons, combien nous souffrons de l'occupation israélienne. Nous demandons avec espoir au peuple français de pousser son gouvernement à stopper les contacts avec Israël, parce qu'Israël mène contre nous une guerre criminelle. Nos prisonniers sont des prisonniers de guerre, ils ont été kidnappés. Comme Palestiniens, nous sommes maintenus par les Israéliens en dehors de toute protection des lois internationales. Ils font ce qu'ils veulent, jetant aux orties les lois internationales. Alors nous espérons que le peuple français peut faire une forte pression pour que son gouvernement prenne des mesures pour sanctionner Israël, pour faire cesser ces crimes contre le peuple palestinien. 

Quand Shalit était dans nos mains – c'était un soldat, il venait pour nous tuer -, les autorités françaises n'ont eu de cesse de le soutenir jusqu'à sa libération. Quoi alors pour les 4 500 prisonniers palestiniens, qui sont des civils, pas des soldats, et pourtant vous ne les considérez pas du même œil. Nous espérons que les gouvernement français va reconsidérer sa position vis-à-vis d'Israël, et décider de faire cesser ces crimes contre nous Palestiniens et nos prisonniers.



MOHAMED, 31 ANS (emprisonné à 20 ans)


Pourquoi êtes-vous ici ?

C'est ma manière d'être sincère, d'être fidèle à mes frères détenus dans les prisons israéliennes, parce que j'ai été l'un d'eux. Je suis un prisonnier libéré.

Quand avez-vous décidé de partir en grève de la faim ? Comment s'est forgée cette idée ?

J'étais en contacts avec mes amis sur Facebook, et nous avons décidé de faire quelque chose sur le terrain, et nous avons réalisé cette tente, un petit groupe vous voyez, femmes et hommes, pour être avec nos frères enfermés dans les prisons israéliennes.

Quelle est votre demande la plus importante ?

Nous sommes des humains, les Palestiniens sont des êtres humains, et nous avons le droit de vivre dans la dignité, dans la paix. Nous sommes en 2013, et jusqu'à maintenant nous ne sommes pas au même degré que les peuples à travers le monde. Les Israéliens nous tiennent dans une condition inférieure à celle d'êtres humains. Ce que nous voulons, c'est être comme les autres peuples du monde, des êtres humains.

Photo


Comment vous sentez-vous après tous ces jours en grève de la faim ?

Je me sens robuste, et je suis très content de partager la peine de mes camarades en prison. J'ai été emprisonné 9 années, et en prison j'ai effectué une grève de la faim, pendant 90 jours. Les conditions étaient très difficiles, ici nous avons de l'eau et du sel, mais en prison il n'y avait pas de sel, seulement de l'eau. J'avais été condamné à 15 ans d'emprisonnement, j'en ai fait 9, et j'ai été libéré dans le cadre de l'accord Shalit. 

Que voudriez-vous dire au peuple français ?

Au gouvernement, ou au peuple ?

Au peuple !

On a un grand espoir du peuple français, non du gouvernement. Nous croyons que le peuple français comprend que nous souffrons sous une occupation, et nous espérons qu'il le montre sur le terrain, en organisant des manifestations, en prenant de fortes actions pour pousser son gouvernement à contraindre le gouvernement israélien à en finir avec ce comportement inhumain vis-à-vis du peuple palestinien. Parce que le gouvernement français a des liens forts avec le gouvernement israélien, nous appelons le peuple français à pousser son gouvernement à punir Israël pour ses crimes contre le peuple palestinien.



IHAB


Pourquoi êtes-vous ici ?

Pour nos prisonniers, et pour notre situation.

Depuis combien de jours êtes-vous ici ?

9 jours.

Comment vous sentez-vous ?

Je suis fier de partager la douleur de nos frères prisonniers. Nous avons ici 9 jours de grève de la faim, pensez aux prisonniers qui tiennent depuis plus de 200 jours. 

Je veux remercier les prisonniers, parce que, à travers leur grève de la faim, ils nous ont poussé à être unis, nous les Palestiniens. Nous étions divisés, ils nous ont unis dans le mouvement.

Photo


Comment est venue cette idée de tente de grévistes de la faim solidaires ?

Nous discutions par Facebook, et l'idée a émergé, et nous l'avons réalisée.

Vous sentez-vous capable de continuer ?

Ce qui nous rend forts est le soutien des gens, qui viennent jour après jours à la tente témoigner leur soutien..

Qu'aimeriez-vous dire au peuple français ?

Nous attendons du peuple français qu'il soutienne notre lutte, et que ce soutien pousse enfin son gouvernement à agir pour nos droits.



L'adresse de la page Facebook de la tente des grévistes solidaires :

http://www.facebook.com/kemaaserpal?ref=ts&fref=ts

et son nom :
خيمة الإضراب في غزة تضامنا مع الأسرى


Source : Facebook

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