Gaza - 12 décembre 2008

Solidarité et non charité pour le peuple de Gaza

Par Ewa Jasiewicz

La Journée Internationale pour les Droits de l'Homme a été célébrée le 10 décembre, et c'est le moment où nous sommes passés de la rhétorique des droits de l'Homme à la réalité. Avec le Mouvement Free Gaza, je commémore la Journée des Droits de l'Homme cette année à Gaza, une étroite bande de terre coincée entre Israël et l'Egypte, patrie d'un million et demi d'êtres humains, et objet d'une guerre de plus en plus brutale contre sa population civile par l'état d'Israël.

Nous avons monté cette mission pour témoigner de notre solidarité avec le peuple de Palestine et pour souligner les conditions étouffantes qu'Israël cause à Gaza assiégée.

Les effets inhumains de ce siège menacent d'arrêter dans sa croissance toute une génération – à la fois en termes de croissance physique et mentale à cause de la malnutrition, et de la terreur par les attaques de bombes, les incursions et l'usage de bombes soniques- mais aussi en termes d'une génération d'étudiants qui ont gagné des places dans des institutions universitaires partout dans le monde mais qui ne peuvent pas y répondre, et ceux qui sont usés à Gaza par le manque de nourriture, de médicaments, d'électricité, de matériaux et de paix et d'espace pour en faire bon usage.

Le Mouvement Free Gaza est un mouvement de la base de professeurs, docteurs, militants, travailleurs et autres personnes «ordinaires» qui comprennent que nous ne pouvons pas attendre que les gouvernements et autres organisations internationales nous présentent des solutions venues d'en haut pour les tourments du monde, solutions qui ne semblent jamais vraiment se matérialiser. Depuis août, le Mouvement Free Gaza a fait naviguer des bateaux depuis Chypre jusqu'à la Bande de Gaza dans des actes de résistance non violente et d'opposition civile à l'occupation israélienne et au siège de Gaza.

C'est de la démocratie directe -l'intervention des gens ordinaires dans des actes de solidarité capables de changer le monde. Depuis la résistance dans les rues de la Grèce contre la brutalité de l'état, jusqu'aux travailleurs d'une usine de Chicago qui reviennent sur leur lieu de travail, aux militants du climat coupant radicalement le CO2 à Stanstead, le Mouvement Free Gaza est un des nombreux mouvements de base partout dans le monde faisant face à la convergence des crises -le changement du climat, les expulsions du capitalisme et les éviscérations sociales, les guerres brutales en cours et les occupations de terres, les luttes pour la nourriture et l'eau.

Face à de telles oppressions, les travailleurs, militants et universitaires sont en train de répondre dans une convergence d'idées. Lentement, douloureusement ou joyeusement, faisant face à toutes les difficultés des mouvements organisés, nous sommes en train de montrer qu'il est possible de résister et d'obtenir des victoires.
Le slogan non officiel du Mouvement Free Gaza et de beaucoup d'autres mouvements de base est (avec une pointe d'ironie), «si nous pouvons faire cela, tout le monde le peut».

Nous pouvons tous et nous devons tous travailler à briser le siège de Gaza. La nature vicieuse du siège et de l'occupation en cours de la Palestine ne demande rien de moins. Accompagnant le Mouvement Free Gaza sur notre mission actuelle il y a Jonathan Rosenhead et Mike Cushman de l'Ecole d'Economie de Londres et du Comité britannique des Universités pour la Palestine, un organisation d'universitaires britanniques répondant à un appel de la Palestine pour un boycott universitaire d'Israël.

Au delà des dépravations, de la pauvreté et des pénuries causées par le blocus, plus de 700 étudiants palestiniens sont emprisonnés dans Gaza et sont activement empêchés par Israël de satisfaire au droit humain qui appartient à chaque étudiant sur la terre -le droit à l'éducation, à l'auto-développement et de servir la progression d'un apprentissage collectif, à a fois pour leur communauté et pour les communautés universitaires auxquelles ils contribuent. Ils doivent être libres pour accomplir leurs destinées universitaires légitimes et rejoindre les universités dans lesquelles ils ont été acceptés.

La liberté de mouvement est un droit humain de base actuellement refusé aux palestiniens de Gaza. L'humiliation de ceux qui essaient de quitter Gaza pour un traitement médical, la visite d'êtres chers, ou pour le droit de poursuivre leur éducation crée aussi le sentiment de ne jamais être capables de se développer, d'apprendre, de survivre, de vivre et d'aimer.

Alors que nous avons amené une tonne de fournitures médicales et d'aliments hautement protéinés pour les bébés sur notre bateau, notre mission à Gaza en cette Journée Internationale des Droits de l'Homme n'est pas de faire la charité.

C'est un acte de résistance directe contre le siège et une démonstration de notre solidarité avec le peuple de Palestine, [une façon de ] briser le silence du monde sur cette calamité continue et de briser physiquement le blocus de Gaza. A la fin, l'oppression et l'humiliation de l'occupation agresse l'humanité de nous tous et ne peuvent t pas et ne doivent pas être tolérées plus longtemps.

Source : Electronic Intifada

Traduction : MM pour ISM