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Gaza - 9 mars 2009
Par Saed Bannoura
"Ils ont tiré sur lui ... puis plusieurs soldats se sont approchés de lui alors qu’il était blessé et ils ont tiré à nouveau afin de s'assurer qu'il soit mort".
Ce n'était pas un combattant, pas un homme armé que les soldats cherchaient à neutraliser, c’est l’histoire d'un homme âgé qui a été exécuté par des soldats israéliens à l’Est de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza.
Moubarak Ahmad Al Shareehy, 34 ans, raconte comment il a vu des soldats exécuter son père pendant la guerre contre la bande de Gaza.
Le fils se souvient des détails de cette horrible journée et a raconté l'histoire au Centre d’Information de Palestine.
Il s'est réveillé au matin du jeudi 8 Janvier et a regardé à travers la fenêtre en direction de la maison de son père.
"J’ai entendu des coups de feu, mais je n'ai pas vu les soldats avancer. J'ai vu mon père de 72 ans qui marchait avec ses béquilles en direction de ma maison, il m’a appelé et m'a dit qu'il arrivait", dit le fils. "J'ai dit, viens, viens, mais j'ai entendu des coups de feu, j'ai vu les balles toucher un mur et puis mon père".
Quand il est tombé, sa belle-fille et ses petits-enfants ont commencé à crier et à pleurer pendant que son fils téléphonait aux services de secours avant de courir en direction de son père.
«Mais dès que nous sommes sortis de la maison, des soldats israéliens nous ont cernés, en nous ordonnant de nous arrêter. Puis deux soldats se sont approchés de moi et de mes enfants" ajoute le fils "deux autres soldats se sont approchés de mon père blessé et se sont tenus au-dessus de sa tête, il était sur le ventre et il bougeait encore les jambes".
Moubarak a essayé de parler aux soldats, en leur demandant de le laisser secourir son père, mais ils lui ont ordonné de se taire en disant qu’ils le tueraient s’il parlait encore.
"J'ai ensuite assisté à l'acte le plus horrible: j'ai vu un soldat s’approcher de mon père, pointer son arme et tirer sur lui", dit Moubarak.
«J'ai entendu ma femme et mes enfants crier après avoir été témoins de ce crime. J'ai essayé de m’approcher de mon père, mais l’un des soldats m'a frappé avec son arme et m'a repoussé avant de me menotter et de me conduire ainsi que ma femme et mes enfants dans la maison de mon voisin, située à environ 50 mètres ", a t-il ajouté.
La famille est restée en otage dans la salle de bain d'une maison voisine qui avait été évacuée par la famille en raison des bombardements israéliens.
"Nous sommes restés emprisonnés de 7 heures du matin jusqu'à minuit, mes enfants étaient affamés et terrifiés", explique Moubarak, "ils pensaient que les soldats allaient les exécuter comme ils ont exécuté leur grand-père".
Le fils parle l'hébreu puisqu’il avait précédemment travaillé en Israël, et il pourrait comprendre les soldats qui discutaient entre eux pour savoir s’ils devaient le tuer. Mais alors, un commandant est arrivé et ils ont tous quitté la maison.
"Quand ils sont partis après minuit, je me suis précipité vers mon père et j’ai trouvé son corps toujours allongé sur le sol, couvert de sang", ajoute le fils : «Il ne bougeait plus, ne respirait plus, je savais qu'il était mort mais j'espérais encore".
Le fils a ensuite porté le corps de son père dans la maison et l’a installé sur son lit.
"J'ai appelé l'ambulance du Croissant-Rouge, mais ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas venir maintenant parce que l'armée limitait leurs déplacements" Moubarak, a déclaré: «Ils ont dit que l'armée était en train d’envahir le secteur et qu’ils n’étaient pas autorisés à se déplacer sans l'autorisation du commandement militaire israélien".
Moubarak est resté avec le corps de son père tandis que sa femme et ses enfants sont restés dans la maison des voisins. Dans la matinée, l'armée a quitté le secteur et les secouristes ont pu venir pour emmener à la morgue le corps de l'homme âgé.
Le reste de la famille est en vie mais avec une blessure qui ne guérira jamais après avoir été témoin de l'exécution, avoir été emprisonnée et incapable de se déplacer sans risquer d'être aussi tuée. C’est un incident qui restera à jamais imprimé dans leur mémoire, dans leurs rêves et dans leur vie.
Bien que ce soit une histoire vraie, comme des milliers d'autres, elle ne paraitra jamais dans les médias traditionnels qui tolèrent l'oppression, afin de rester la "principale source d'information».
Ce n'est qu'un incident de ce qu’Israël et ses alliés ont choisi d'appeler la «guerre contre le terrorisme». Si des enfants, des femmes et des vieillards innocents sont des terroristes, alors je suis un terroriste aussi.
Source : http://www.imemc.org/article/59181
Traduction : MG pour ISM
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