Naplouse - 25 août 2006

Un gosse de 12 ans reçoit une balle dans le dos, au nom de la "Sécurité"

Par ISM

Les militaires israéliens ont bloqué jeudi la route au sud-est de trois villages de la ville de Naplouse pendant neuf heures.
Iraq Burin - un village extraordinairement beau de 1.000 habitants, situé sur une falaise d'où, par temps clair, on peut voir la Méditerranée (ou "la mer blanche comme l'appellent les villageois), et les villages voisins, Tell et Sara, ont tous été isolés de 13h à 22 h, soi-disant en raison d'une information reçue au sujet d'un soi-disant kamikaze.

24 août 2006 : checkpoint d'Huwarra

Le checkpoint voisin de Huwarra a été également complètement fermé à partir de midi et les soldats ont gardé sous la menace de leurs armes une foule de gens en plein soleil, les empêchant même d'aller à l'ombre à l'intérieur du checkpoint.

Tout au long de la journée, un hélicoptère Apache, fabriqué et fourni par les Etats-Unis, a tournoyé au-dessus dans le ciel, et les soldats armés de M-16 ont patrouillé les routes et les chemins menant à Naplouse.

En fin d'après-midi, une énorme file de voitures, d'autobus et d'ânes attendait l'autorisation de passer.

Les 10 à 15 soldats qui contrêlaient le checkpoint temporaire - composé de deux hummers et d'une jeep - étaient extrême lents dans leur vérification des véhicules et aussi très agressifs, et l'un d'eux arpentait constamment le cêté de la route, en proclamant qu'il détestait "tous les Arabes" et pointait sa mitrailleuse sur les gens.

Pendant la procédure de contrêle, tous les passagers des voitures ont dû sortir de leurs véhicules, et les hommes ont été forcés de lever leurs chemises et exhiber leur ventre et leur dos à distance pour montrer qu'ils ne portaient pas d'explosifs.

Les sacs, les bourses, et les véhicules ont été fouillés à divers degrés de perfection.

Plus têt dans la journée, un gosse de 12 ans a , sans raison apparente, reçu une balle réelle dans le dos.

Il est maintenant soigné à l'hêpital Rafidia de Naplouse, où les médecins indiquent que la balle a raté de peu son rein.

Un homme plus âgé a également reçu par ricochet une balle dans le pied, juste sous les yeux des militants des droits de l'homme.

En revenant de l'hêpital avec son pied bandé et douloureux, il n'a été autorisé à franchir le checkpoint qu'après de longues négociations.

En dépit du danger apparent, des jeunes garçons traversaient en courrant le checkpoint pour aller chercher l'eau d'un puits voisin pour en donner aux personnes qui attendaient en pleine chaleur de l'après-midi.

Un homme était tout particulièrement reconnaissant envers ces gamins, après avoir été forcé de rester assis à cêté de la route sous le soleil pendant huit heures parce qu'il avait été reconnu par l'un des soldats du checkpoint : il avait désobéi à un ordre et il avait été travailler sa terre avec un tracteur la semaine dernière.

Ce genre de résistance à l'Occupation est généralement durement puni.

Finalement, les soldats lui ont rendu ses papiers d'identité et il a été autorisé à partir, quand un gradé est arrivé sur les lieux.

Les soucis de sécurité présentés par les soldats pour justifier les checkpoints humiliants et oppressifs montrent leur caractère arbitraire.

Dès qu'il fait nuit, ils emballent toujours leurs affaires et partent et la perfection des contrêles se fonde sur l'humeur de l'officier responsable du checkpoint ce jour-là.

En outre, comme l'a dit un homme qui attendait au checkpoint : "La sécurité n'est pas créée en forçant des hommes à lever leurs chemises devant leurs voisins, des étudiants et leurs filles. La sécurité n'est pas créée en transformant un déplacement de 10 minutes en un voyage de six heures. La sécurité n'est pas créée en tirant dans le dos des enfants. La sécurité est créée par la justice et le respect."


Autres photos :

• Checkpoint d'Iraq Burin

• Sniper israélien au checkpoint d'Iraq Burin

• Femmes allant à un marriage fouillées au checkpoint d'Iraq Burin

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM