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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine 48 -

Visite du village d’Ajjur le 25 octobre 2008 : escortes de police et provocations du FNJ

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Le nettoyage ethnique des 16 villages de la région a été presque parfait. Tous les résidents d’Ajjur ont été chassés, et ceux qui ne s’étaient pas enfuis ont été ensuite expulsés délibérément à Hébron. Plus de 4000 personnes vivaient ici jusqu'au début de la Nakba.
Sur les collines d’Ajjur, il y a encore des figuiers de barbarie, des cactus, des oliviers, des figuiers, des caroubes et autres arbres. La plupart des maisons du village se trouvaient autrefois sur la colline devant nous. Environ 600 bâtiments. Ils ne sont plus là.

Visite du village d’Ajjur le 25 octobre 2008 : escortes de police et provocations du FNJ


Photo : L'un des 4 bâtiments non démolis dans le village d'Ajjur : la grande maison bien conservée de la famille al-'Azza qui est aujourd'hui occupée par une famille israélienne qui gère une maison de Musique de Chambre


L'annonce par Zochrot d’une visite du village d’Ajjur, qui a été détruit au cours de la Nakba, a mis la police de Beit Shemesh et de Tel-Aviv sur le qui-vive et a causé des nuits blanches aux équipes du FNJ. Ils ont essayé d'empêcher la visite.

Eitan, de Zochrot, a reçu des appels téléphoniques, vendredi, la veille de la visite, du commandant de la police de Beit Shemesh et des membres du FNJ lui demandant d'annuler la visite d’Ajjur. Ils ont proféré des menaces et fait pression sur lui, en disant, entre autres, que cette action était illégale.

L'annonce de la récolte des olives dans les oliveraies appartenant à des réfugiés qui sont contrôlées aujourd'hui par le FNJ et de leur restitution à leurs propriétaires qui vivent maintenant à Hébron, a rendu fou les membres du FNJ. Ils ont appelé la police qui s’en est pris à Zocrot, en prétendant que nous allions détruire des propriétés du FNJ et que nous allions installer des pancartes indiquant le nom du village et décrivant ses sites.

Notre position était d’effectuer notre visite comme prévu

Samedi matin, deux voitures de police nous attendaient à Tel-Aviv à l’endroit où Zochrot avait organisé le départ pour la visite. Ils ont contrôlé les papiers du bus, vu que la visite allait se faire et sont partis.

Peu de temps avant notre arrivée à Ajjur, le commandant du commissariat de police de Beit Shemesh m'a contacté pour demander quand nous allions arriver. Il a prononcé "Ajjur" comme s’il était prononcé en arabe. Il s'avère que le nom arabe d’Ajjur gagne la bataille des noms. Je lui ai expliqué que nous avions été retardés par une course cycliste qui a lieu dans la région, et que nous étions très près - près de Beit Govrin, lui ai-je dit.

Beit Jibrin? A-t’il demandé, encore une fois "Jibrin », avec la prononciation arabe. Un autre point pour le nom palestinien.

Il m’a dit qu’il pensait que nous n’avions pas eu le message de ne pas effectuer la visite car c’était illégal. Il nous a demandé de nous arrêter à l'entrée de Luzit, non loin d’Ajjur.

Luzit a été établi sur la terre du village palestinien de Deir al-Dhubban, près de Khirbat al-Luz. Deux voitures de police nous y attendaient. Un officier est venu vers moi et a demandé - très poliment, je note – juste ce qui se passait. Eitan et moi lui avons expliqué le programme.

L'officier nous a dit sans équivoque que nous avions l’interdiction de récolter les olives et d’installer des pancartes.

Nous lui avons expliqué que, selon notre point de vue, la cueillette des olives était juste une déclaration pour affirmer qu’elles appartenaient aux réfugiés et non au FNJ, et que nous n’en prendrions pas beaucoup. En ce qui concerne les pancartes, nous lui avons dit que nous allions les installer, mais nous avons promis de ne pas les laisser là.

À la fin de la discussion, un officier et un monsieur m’ont dit, encore une fois très poliment, que j’étais invité au commissariat de police de Beit Shemesh pour un interrogatoire parce que le FNJ avait porté plainte contre moi.

Nous avons continué notre route jusqu’à Ajjur, escortés par une voiture de police à l’avant et une autre à l’arrière. D’autres policiers attendaient au premier arrêt de la visite, le parking "papillon" du Parc Britannique, certains en uniforme bleu et quelques-uns autres en vert olive. Il y avait aussi d’autres hommes en colère, des civils. On aurait dit qu’ils étaient venus avec la police. Au moins l'un d'eux portait un pistolet qui sortait de sa ceinture dans le dos. Ils étaient du FNJ.
Le parking «papillon» était la place du marché d’Ajjur. Des centaines de marchands et de clients venaient ici chaque vendredi de toute la Palestine pour participer à un marché dynamique jusqu'à ce que la conquête du village par Israël y mette fin.

Aujourd'hui, le samedi 25 Octobre 2008, il y avait beaucoup de gens ici. Mais il n'y avait pas de marchandises. Il n’y avait pas non plus de Palestiniens sauf moi.

Le nettoyage ethnique des 16 villages de la région a été presque parfait. Tous les résidents d’Ajjur ont été chassés, et ceux qui ne s’étaient pas enfuis ont été ensuite expulsés délibérément à Hébron.

Plus de 4000 personnes vivaient ici jusqu'au début de la Nakba. De l’autre côté de la route, il y a le cimetière laissé à l’abandon. Sur les collines d’Ajjur, il y a encore des figuiers de barbarie, des cactus, des oliviers, des figuiers, des caroubes et autres arbres. La plupart des maisons du village se trouvaient autrefois sur la colline devant nous. Environ 600 bâtiments. Ils ne sont plus là.

Seuls quatre demeurent: la clinique d’Ajjur, aujourd'hui, un restaurant, les restes d'un bâtiment où se trouvait le pressoir à olives et le moulin à farine du village, une grande maison bien conservée qui appartenait à la famille al-'Azza, aujourd'hui occupée par une famille israélienne qui gère une maison de Musique de Chambre. Une autre maison privée, appartenant à Abd al-Hamid al-'Azza, est laissée à l’abandon et en ruines.

Nous avons quitté le secteur du marché et pris le bus en direction des autres restes du village. Alors que nous partions, les gens du FNJ ont tenté de nous provoquer en chantant en arabe "Biladi, biladi". Les policiers souriaient à côté d'eux. Le bus a suivi une voiture de police qui a ouvert la voie, et une autre voiture de police a suivi. Un véhicule tout terrain du FNJ suivait derrière.


À l'entrée d’Agur, le moshav, près du portail électrique, il y avait une autre voiture de police qui bloquait la route. Ils «craignaient», que nous entrions dans le moshav. Il a été établi sur les terres d’Ajjur mais pas sur les ruines de ses bâtiments. Il ne faisait pas partie de notre programme.

La dernière étape de la visite était la triste maison d'Abd al-Hamid al-'Azza, qui a résisté pendant 60 ans - aujourd'hui, avec beaucoup de difficulté - au sommet de la colline, avec vue sur le paysage et sur les bâtiments construits sur les terres en face des bâtiments qui ont été démolis.

Il était presque une heure de l'après-midi. Nous nous sommes réunis à côté de la maison pour conclure la visite. La cinquantaine de participants ont eu un intéressant débat animé.
Sur le chemin du retour, quelques-uns ont cueilli des olives, et marmonné des choses que personne ne pouvait entendre.

Source : http://www.zochrot.org/

Traduction : MG pour ISM

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