Naplouse - 26 juin 2004

"Ils veulent montrer qu'ils sont forts, face aux enfants et vieillards de Naplouse"

Par Romel Shahrour Sayouti

Un enfant de Naplouse déclare : "je peux affirmer mon refus à cet ennemi qui n'a aucune pitié, en lui lançant des pierres... Ce n'est pas important si je le touche ou pas, mais il saura que nous ne le voulons pas ici.. Nous voulons vivre libres et en paix".

L'opération militaire israélienne contre les civils de la ville de Naplouse et surtout dans la vieille ville se poursuit depuis l'aube du jeudi matin. Les soldats surarmés sont toujours dans la ville, soutenus par 70 blindés, lourds et moyens, pour exposer leurs savoir-faire militaire à des populations sans armes, à des enfants et des vieillards des quartiers d'al-Yasmina, de Qaryoun, de sheikh Musallam et d'autres quartiers de la vieille ville de Naplouse, sous le prétexte de rechercher ceux que l'occupant veut arrêter.


Plusieurs habitants du quartier de Qaryoun ont contacté le site arabs48 pour dire que les chambres de leurs enfants sont devenus des scènes de guerre, les soldats de l'occupation voulant y prouver qu'ils sont des gens forts et puissants. Ils affirment aussi que lorsque les combattants palestiniens sont dans le quartier, les soldats israéliens sont les plus lâches, ils utilisent les gens comme boucliers humains, et sachant que les combattants ne sont pas là, ils exhibent leur attirail militaire devant les enfants.

Abdallah Abu Riyale ajoute qu'"ils sont tellement lâches, les soldats sionistes, et qu'ils sont tellement tendus qu'ils ne supportent pas les cris et les pleurs des enfants, alors, ils pointent leurs fusils sur eux.

Il explique que l'assassinat de Baha' Maher Salim, 18 ans et les blessures infligées à son frère et son père montrent l'état de panique dans laquelle se trouvent les soldats de l'occupation, qui tirent sur tout, mais montrent aussi leur haine de tout ce qui est arabe palestinien.

Les soldats de l'occupation sioniste sont tellement sur le qui-vive, en sachant comment agir qu'ils ont demandé à la population, par le biais de tracts, de ne pas secourir et aider les combattants et résistants, qu'ils ne sont pas parvenus à toucher.

A chaque fois, ce genre de tracts est tiré sur une couleur différente, parfois avec les photos des résistants, parfois avec leurs noms seulement. Parmi ces noms de résistants, le valeureux dirigeant des brigades des martyrs d'al-Aqsa, Nayef Abu Sharkh.

Dans les tracts, toujours cette formule : "ceux-là sont des terroristes, ne les aidez pas, ils veulent détruire votre ville, ils ne veulent pas vous voir vivre en paix et en sécurité".

La population se demande : "qui est en train de détruire la ville ? Qui fait exploser les maisons ? qui détruit les vestiges historiques de la ville ? Qui assassine de sang froid ? qui arrête les enfants ? qui démolit les routes ? qui empêche les enfants de dormir ?"


Malgré la douleur ressentie par la ville dans son ensemble, et notamment dans les vieux quartiers, comme Ras al-'Ayn, qui a subi le plus grand ravage, malgré l'encerclement des quartiers et de la ville, malgré les massacres commis à l'abri des regards du monde, il était resté dans la vieille ville un lieu pour se reposer, un lieu pour les visiteurs.

Mais ce lieu, l'hôtel al-Yasmine, est devenu depuis hier un lieu d'interrogatoire, un lieu où les soldats battent et interrogent.

La question centrale posée par les soldats sionistes est : Où se trouve Nayef Abu Sherkh ?

" Et les gens de répondre : "comment voulez-vous qu'on sache ce que les services de renseignements israéliens ne savent pas ?
Vous n'arrêtez pas de dire que vous avez réussi à annuler telle ou telle opération contre vous, donc vous savez, vous pouvez savoir où se cache Abu Sherkh", réalisant également que les déclarations de l'armée sioniste ne sont que des mensonges, pour prendre le prétexte d'arrêter encore plus de monde et de détruire encore plus.


La région de la place du martyr, au milieu de Naplouse, est vide, après que les chars l'aient transformée en une zone de fantômes. Mais des gens qui refusent de se soumettre tentent ici et là de provoquer les soldats.


La population palestinienne est en colère, et cette colère se traduit par les révoltes spontanées qui apparaissent ici et là, dans la ville. Les pierres fusent lors du passage d'un char, pour protester et affirmer la volonté de chasser l'occupant.

Source : Arabs48