Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 4023 fois

Palestine occupée -

« Nous voyons l’espoir dans leurs yeux »

Par

Nous vivons une époque formidable, chaque jour plus « intéressante ». Prenez par exemple la dernière provocation des sionistes par l’intermédiaire de leur vassal, le président Donald Trump, qui a décidé que la date de transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem Occupée serait le 15 mai 2018. C’est particulièrement remarquable parce cette date est celle de la commémoration de la Nakba, le jour où contre la volonté de la grande majorité de ses habitants, un Etat juif d’apartheid a été créé par la force des armes en Palestine.

« Nous voyons l’espoir dans leurs yeux »

Avant et après cette date, le plus grand nettoyage ethnique post-2ème Guerre mondiale est survenu. La plupart des autochtones de Palestine (de diverses religions) ont été chassés et 530 villes et villages ont été dépeuplés.

Aujourd’hui, il y a 7,5 millions de Palestiniens réfugiés ou déplacés. 6,3 vivent sous le régime raciste israélien. Aucun n’exerce de souveraineté sur ses terres. Des élites immigrantes blanches européennes ashkénazes dirigent l’Etat d’apartheid. Les 1,6 million de Palestiniens qui ont vécu sous la loi martiale jusqu’à 1966 ont obtenu ensuite quelques « droits » de citoyenneté mais ils sont soumis au nettoyage ethnique, aux démolitions de maisons et à l’expansion coloniale exactement comme les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie .

Un programme méticuleux et vicieux de génocide lent est en cours à Gaza. A Jérusalem (Cisjordanie), il y a de plus en plus de pressions pour judaïser la ville par des programmes de déni de résidence et récemment l’escalade de la pression sur les Chrétiens et les Musulmans pour les dépouiller des biens de l’Eglise et de la Mosquée en les surtaxant pour les pousser à la banqueroute et s’emparer de leurs propriétés.

Cette semaine, les Eglises chrétiennes, dont l’Eglise du Saint-Sépulcre a fermé ses portes en signe de protestation. A ma connaissance, ce n’était jamais arrivé auparavant (en 2000 ans !).

Les hommes politiques du monde sont silencieux et les représentants de l’Autorité palestinienne ont émis de faibles sons d’imploration demandant à la communauté mondiale d’appliquer le droit international et également de protéger le peuple palestinien. Pourtant tous continuent leurs politiques qui ont échoué et n’admettent pas qu’ils ont fait des erreurs.

Comme tout lecteur de l’histoire le sait, les droits n’ont jamais été obtenus en suppliant les oppresseurs. Il faut les forcer à abandonner leurs pouvoirs. Il faut bâtir la résistance sous TOUTES ses formes reconnues par le droit international (voir aussi la 4ème convention de Genève). Mahmoud Abbas, dont le mandat a expiré il y a plusieurs années (janvier 2009, ndt) et dont la santé se détériore (je lui souhaite de démissionner enfin !) a fait un discours au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans lequel il admet que son autorité fonctionne essentiellement pour les occupants israéliens. Le premier et principal obstacle à la libération, au retour des réfugiés et à l’autodétermination en Palestine est donc maintenant le gouvernement vichyssois de Ramallah.

Il est largement temps de mettre fin à la farce d’Oslo et de créer une véritable « Organisation de Libération de la Palestine ». Pour être clair : la PALESTINE, c’est toute la Palestine, et non pas les 22% « disputés » (selon le langage israélien) (Cisjordanie et Gaza) pour lesquels ils ont négocié sans fin. La LIBERATION, comme dans Liberté, ce n’est pas accepter l’apartheid ou les conceptions racistes d’un « Etat juif » (cela inclut aussi le droit des Palestiniens indigènes au retour dans leurs maisons et sur leurs terres). L’ORGANISATION, c’est le peuple qui s’organise pour saisir l’extraordinaire énergie des 12,5 millions de Palestinien à travers le monde. Ce qui implique une démocratie participative, pas une clique d’élites compradores (un mandat limité à 6-8 ans est une bonne idée pour tous les leaders).

Chaque jour ici nous travaillons la terre et avec des gens dont nous voyons l’incroyable énergie et de formidables opportunités. Ne serait-ce que cette semaine nous avons planté 200 arbre d’ici (caroubiers, chênes, azéroliers, pistachiers) et travaillé avec des enfants de 3 à 83 ans ! Nous avons lancé des projets sur les changements climatiques, la durabilité, la biodiversité, l’écotourisme et la permaculture (l’un d’entre eux financé par National Geographic !).

La lutte continue dans de grandes difficultés. Nous avons vu nos amis dans les geôles israéliennes (comme 4 membres de la famille Tamimi et Munther Amayra). Ceux qui sont partis récemment nous manquent. Par exemple nous avons perdu Gale Courey, une de nos grandes amies et de toute la Palestine ; nous avons planté un arbre à sa mémoire et un ami commun fait un don au musée en son honneur. La vie continue avec tout ce qui la constitue, les bonnes choses et les mauvaises, les gens qui mentent et trichent et ceux qui aident, ceux qui font des dons, ce qui travaillent et donnent d’eux-mêmes pour les autres.

Photo


Nous en Palestine, avec nos visiteurs et des amis bénévoles venus du monde entier (photo ci-dessous), continuons « de participer joyeusement au milieu des chagrins de ce monde. » Nous coupons les branches mortes et voyons les nouvelles grandir. Le printemps en Palestine est si beau, avec une tapisserie de couleurs des plantes, l’odeur des fleurs partout, le goût de cultures d’hiver fraîches de nos jardins et de nos serres, et l’esprit d’un peuple qui a bravé toutes les difficultés.

60% de notre population a moins de 18 ans et nous travaillons régulièrement avec certains de ces jeunes. Nous voyons l’espoir dans leurs yeux. La vie continue d’être belle et nous la savourons.

Rejoignez nous tandis que nous refusons de nous comporter comme des poissons morts mais au contraire, nous nageons à contre-courant !

Collectivement, nous nous sentons vivants grâce aux efforts et nous perpétuons l’humanité.

Restons humains.

Mazin Qumsiyeh
Un bédouin dans le cyberespace, un villageois chez lui
Professeur, fondateur et directeur (bénévole)
Musée d’Histoire naturelle de Palestine
Institut de biodiversité et de durabilité de Palestine
Université de Bethléem
Palestine Occupée

http://qumsiyeh.org
http://palestinenature.org
Retrouvez-moi sur Facebook


Photo



Traduction : MR pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Palestine occupée

Même sujet

Résistances

Même auteur

Mazin Qumsiyeh