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Palestine -

Israël pourra-t-il jamais vivre en paix avec les Palestiniens?

Par

> pseale@gulfnews.com

Patrick Seale est commentateur et auteur d’un certain nombre de livres sur la question du Proche orient. Cet article est paru sur Gulf News Online le 27 février 2004.

Le mur de haine entre les Arabes et les Israéliens est aujourd’hui plus impénétrable, et probablement là pour une plus longue durée, que le mur qu’Israël est en train d’ériger. Un mur qui enferme mais aussi met dehors.
Tandis qu’il enferme les Palestiniens hors de l’Etat indépendant auquel ils aspirent, Israël s’enferme aussi lui-même dans un ghetto, cerné entre le mur et la mer.

Les trois jours d‘audition devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), sur la question du Mur qu’Israël est en train de construire dans les territoires Palestiniens, soulève quelques questions fondamentales. Les 15 juges de la CIJ ont été sollicités par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour se prononcer sur la légalité de ce projet. Ils devraient donner leur opinion dans quelques mois.

Mais le Mur pose plus qu’un puzzle légal. L’enjeu est :
Est-ce qu’une quelconque sorte d’arrangement peut être trouvée entre Israéliens et Palestiniens et par extension entre Israël et les Arabes dans leur ensemble ?
Ou est-ce que le gouffre entre eux est maintenant trop large et trop profond pour être traversé ?

Nous sommes témoins d’un phénomène de rejet mutuel violent. Conduits par les attentat-suicides à un paroxysme de rage, d’impuissance et de crainte, la plupart des Israéliens voient les Arabes de Palestine avec une profonde aversion.

Pendant ce temps, dans le monde Arabe, la répugnance pour Israël en raison de son oppression impitoyable sur les Palestiniens a atteint un pic rarement expérimenté dans les temps modernes.

L’Egypte en donne un exemple significatif. Théoriquement, ce pays est en paix avec Israël. Mais la génération des jeunes égyptiens nés après 1973, une génération qui n’a jamais connu la guerre, est pourtant amère et pleine de vengeance anti-israélienne comme personne dans le monde arabe.

La Jordanie est un autre exemple. Ses leaders ont, depuis 1921 jusqu’à aujourd’hui, vu une adaptation avec les Sionistes. Mais cette semaine, c’est la Jordanie qui a mené l’argumentation contre le mur à la CIJ. Sa crainte est qu’Israël rende la vie si insupportable aux Palestiniens qu’un jour, ils fuient par centaine de milliers en Jordanie et l’envahissent.


Le mur de la haine.

Le mur de haine entre les Arabes et les Israéliens est aujourd’hui plus impénétrable, et probablement là pour une plus longue durée, que le mur qu’Israël est en train d’ériger. Un mur qui enferme mais aussi met dehors. Tandis qu’il enferme les Palestiniens hors de l’Etat indépendant auquel ils aspirent, Israël s’enferme aussi lui-même dans un ghetto, cerné entre le mur et la mer.

Les leaders israéliens arguent que le mur est nécessaire pour protéger leurs citoyens des terroristes, mais tout le monde sait, parce c’est tellement flagrant et éhonté, que la réelle motivation du Premier Ministre Ariel Sharon est de s’emparer et de coloniser le plus de terres palestiniennes possible. Il semblerait que le désir de terres est un péché originel d’Israël.

Dans le quotidien israélien Ha’aretz du 23 février, Aluf Been, un journaliste israélien bien informé, rapportait que Sharon étudiait un “retrait complet des colonies de la Bande de Gaza et de Cisjordanie d’un seul coup”. L’étendue du retrait dépendrait de ce qu’Israël recevrait en retour des Etats-Unis. Selon Benn, Sharon veut que les US signent un protocole d’accord reconnaissant le nouveau tracé israélien dans les Territoires Occupés comme « un arrangement intérimaire à long terme »- en d’autres termes, comme une frontière permanente qui permettrait à Israël d’annexer un morceau supplémentaire très substantiel de la Cisjordanie .

Il dit qu’Israël a deux demandes supplémentaires. Israël prévoit de demander aux américains de reconnaître les gros blocs de colonies de Ma’aleh Adumim, d’Ariel et de Gush Etzion et d’accepter que leurs extensions puissent continuer, et deuxièmement, de demander à Washington d’empêcher l’établissement d’un Etat palestinien dans ce qui sera laissé des territoires après le retrait partiel israélien.

Cela signifie que les deux côtés doivent oublier paix et sécurité, doivent oublier tout idée de bon voisinage et de coexistence mutuelle de deux Etats souverains. Au lieu de cela, la lutte et les tueries continueront de cette génération à la prochaine. C’est l’héritage de Sharon, et c’est aussi l’héritage de l’actuelle administration américaine et de la précédente qui ont laissé ceci arriver : En fait, ils ont fondé et protégé l’implacable expansion israélienne.


Les conquêtes et la bombe

Israël a commis deux erreurs fondamentales qu’il paye aujourd’hui très cher. La première a été de décider de construire des armes nucléaires dans les années 60 et la seconde a été de détenir et de coloniser les territoires palestiniens et syriens dont il s’est emparé lors de la guerre de 1967. Ceci reste les principaux obstacles à la coexistence israélo-arabe.

Les Arabes dans leur plus grande majorité ont depuis longtemps reconnu Israël comme un acteur de la scène au Proche Orient, et même comme un acteur important qu’ils sont préparés à accepter sous certaines conditions. Mais ils n’ont pas, et ne reconnaîtront pas Israël comme acteur dominant. Ils n’accepteront jamais les conquêtes israéliennes de 1967.

De façon méprisante, Israël a balayé ces opinions arabes. Les leaders de toutes tendances ont pris comme un article de foi qu’il fallait être plus fort militairement que toute combinaison possible d’Etats Arabes, être capable d’attaquer sans courir le risque d’une riposte, et toujours s’assurer une sécurité ultime grâce à son arsenal nucléaire.

Israël a pensé dominer le monde Arabe par la force militaire, plutôt que chercher la paix et la sécurité par des ententes et un bon voisinage. Les passions des deux côtés sont maintenant à un tel degré qu’il est peut-être trop tard pour changer de direction.
Dans la même voie, les leaders israéliens ont poursuivi la construction des colonies dans les terres arabes occupées.

La réponse au conflit du Proche-Orient est bien connue : Israël doit rendre ses conquêtes de 1967, ramener ses colonies sur son territoire, accepter un accord d’interdiction des armes de destruction massive et, si cela est nécessaire, s’assurer une garantie de ses alliés américains pour sa sécurité.

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