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Israël -

La grève de la faim palestinienne est une "victoire" malgré la pression israélienne

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26.06.2014 - Exploitant le manque d'informations émanant des prisons, Israël a prétendu que la suspension de la grève de la faim des détenus était une réussite de son gouvernement. Toutefois, l'échec de sa campagne [pour trouver les trois colons israéliens] en Cisjordanie soulève plusieurs questions.
Des liens directs entre la capture de trois colons à Hébron et la suspension de la grève de la faim des prisonniers sont peu probables. Cependant, les deux événements concomitants ne peuvent pas être complètement séparés. Certes, les 64 jours de grève de la faim des détenus ont précédé l'opération qui a débuté il y a deux semaines, mais cette dernière a volé la "vedette" à la longue grève collective, affectant son cours et ses résultats.

La grève de la faim palestinienne est une 'victoire' malgré la pression israélienne

Remise des diplômes à l'université Birzeit. Tous les diplômés portent une pancarte avec "maï w maleh", "eau et sel", en soutien aux prisonniers en grève de la faim juin 2014
Photo

L'opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée a conduit à l'arrestation de centaines de Palestiniens, en vertu de la loi sur "la détention administrative" combattue par les grévistes de la faim. La situation s'est encore compliquée et a conduit à des résultats moindres. Par le passé, les grèves collectives des détenus palestiniens ont commencé à recueillir les fruits de leur action au 20ème jour. La durée de la dernière grève était complètement inattendue.

Bien que les détails de l'accord avec l'administration pénitentiaire israélienne n'aient pas encore été révélés, il faut étudier le lien entre l'enlèvement [présumé] et la suspension de la grève pour rendre justice à l'épreuve des prisonniers.

En Israël, l'opposition a blâmé le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour ce qui s'est passé. "[Son] arrogance a mis la vie de trois jeunes hommes en danger," a-t-elle déclaré. Cela a conduit à réduire la pression sur les prisonniers pour voir s'ils avaient des informations sur les trois colons.

Netanyahu, d'un autre côté, a dit que son gouvernement "a suivi une politique claire qui a conduit à cet important résultat." Il a ajouté qu'il prendra "d'autres mesures pour réduire le nombre de grèves de prisonniers à l'avenir." Le Premier ministre d'Israël a félicité son ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovich, et le responsable des services pénitentiaires, "pour leur attitude ferme qui a mené à la suspension de la grève."

"Dès le début de la grève nous avons établi une politique claire pour préserver la vie humaine, d'un côté, et pour éviter de succomber aux pressions, d'autre part," a affirmé Aharonovich. Il pensait mettre fin à la grève sans aucune réalisation, en particulier celles liées à la politique de détention administrative, "importante pour la stabilité de l'Etat d'Israël et son droit à se défendre par tous les moyens, y compris la détention administrative si nécessaire."

Le porte-parole des services pénitentiaires Sivan Weizman a souligné que la détention administrative continuera "aussi longtemps que ce sera nécessaire", disant que l'accord avec les prisonniers est de courte durée.

Dans le même temps, les représentants du Likud Beiteinu et Yesh Atid sont parvenus à un règlement sur le projet de loi relatif à l'alimentation forcée des prisonniers en grève de la faim. Selon le règlement, les prisonniers seront nourris de force, "sauf en cas de grave menace pour leur vie ou de risque de provoquer une invalidité grave." Un autre amendement concerne les médecins qui sont opposés à l'alimentation forcée, et ils ne seront pas contraints d'y participer "sans leur consentement."

Dimanche, Yesh Atid ["Il y a un avenir"] a réussi à faire pression sur Netanyahu pour bloquer le débat sur la loi sur l'alimentation forcée à la Knesset. Le débat a été reporté à la semaine prochaine et la loi devrait être adoptée lundi prochain, dans son avant-projet.

Voilà pour l'histoire officielle. Il est possible que l'opposition ait été en mesure de faire pression sur les services pénitentiaires afin de mettre un terme à la grève. Cependant, la grève s'est poursuivie pendant deux semaines supplémentaires après le début de l'opération. Là, il y a un lien évident entre les discussions sur la fin ou la réduction de la campagne d'une part, et l'accord avec les prisonniers de l'autre.

Les prisonniers administratifs ont mis fin à leur grève après un accord sur plusieurs points, dont l'arrêt de l'extension illimitée de la durée de la détention, qui ne devrait pas dépasser une année, et que l'affaire doit être soumise à un tribunal et non rester un dossier secret.

Pour les Palestiniens, la grève reste une réussite majeure. "L'occupation n'a pas bougé jusqu'à ce que les prisonniers se mettent en grève et montrent leurs souffrances au monde." L'auteur palestinien Hossam Dajani a dit à Al-Akhbar : "En l'absence d'une déclaration des factions palestiniennes revendiquant l'opération d'Hébron (...), il ne fait aucun doute que l'opération a eu un impact évident sur la conclusion de l'accord."

Dajani a dit que c'est probablement Israël qui a été contraint de signer l'accord, en partie en raison de son incapacité à influer sur l'opinion publique arabe et internationale au sujet de son projet de loi d'alimentation forcée. "Il est également probable qu'Israël a signé parce qu'il ne voulait pas promouvoir ce type de lutte et de grèves."

Du côté des détenus, le temps fut le facteur décisif dans la décision de suspendre la grève. La grève durait trop longtemps, d'une part, et entrer dans son troisième mois. D'autre part, le Ramadan approche et les prisonniers veulent jeûner et pratiquer les traditions de l'Iftar.

"Au milieu de l'actualité et de l'agression ouverte contre notre peuple, après plusieurs réunions avec le service pénitentiaire, nous avons décidé de suspendre notre grève, d'avoir pitié de nos familles après 63 jours," dit la déclaration du mouvement des prisonniers, partagée par le Club des Prisonniers. La déclaration indique que les détails de l'accord seront annoncés après que les grévistes dont la santé s'est détériorée quittent l'hôpital.

L'analyste politique Mohammed Hijazi a maintenu que "les concessions d'Israël aux exigences est une victoire pour les prisonniers." Il a expliqué que la limitation de la période de détention administrative est une victoire importante. "La politique de détention administrative est systématique. Après chaque opération, Israël arrête des centaines de jeunes gens," a-t-il dit, montrant le lien avec la lutte. La grève n'a pu empêcher complètement la politique, mais elle a atténué ses conséquences.


Source : Al Akhbar

Traduction : MR pour ISM

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