Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 2051 fois

Cisjordanie -

La résolution de l’ONU sur le Mur met encore plus l’accent sur les faiblesses de l'Agence Internationale

Par

Pengon / Campagne contre le Mur de l'Apartheid

Le 21 Octobre, le vote de la résolution à l’Assemblée Générale des Nations Unies demandant à Israël d’arrêter la construction du Mur d’Apartheid et de démanteler la partie déjà construite est acclamée, par certains, comme étant une marque de succès pour la justice en Palestine ou une étape importante dans la chute du Mur.
Mais l’éloge et le soulagement suite à la décision des Nations Unies devraient être vus comme peu avisés car une lecture du texte fait ressortir que la résolution présente une solution dans un cadre déniant une distinction fondamentale entre l’Occupé et l’Occupant.

Comme dans le cas du vote du Conseil de Sécurité, la pression des Etats-Unis fut accablante tandis que l’Europe prenait le rôle de leader en ménageant les Etats Unis, Israël et ses propres intérêts, et, en jouant le rôle de messager entre le bloc européen et le bloc arabe. Il n’est pas difficile de conclure, après avoir lu le texte, que le bloc européen a initié ce qui est le plus grand succés d’Israël pendant la session qui était de nier les responsabilités légales de l'Occupant en général, ainsi que de poser une condition claire au bloc arabe afin que celui ci retire la résolution appelant la Cour Internationale de Justice à statuer sur le Mur. Bien que cette Résolution représente une position plus forte que toute autre prise par l’Union Européenne auparavant, le document final était un prix trop fort à payer pour avoir le vote de l'Union Européenne.

Les principaux médias devraient pourtant mettre plus en avant les pressions et les pouvoirs politiques qui ont dominé ce soit disant débat qui a mené à la résolution finale. Le langage le plus fort a été réservé pour condamner les Palestiniens, ceci présenté comme un prétexte nécessaire pour pouvoir dénoncer Israël, énonçant avant chaque mention du Mur sa « condamnation de tout acte de violence, terrorisme et destruction.. condamnation des attaques suicides en particulier, condamnation aussi de l’attaque à la bombe dans la Bande de Gaza qui a conduit à la mort de trois officiers de sécurité américains.. ». Placer de telles conditions comme pré-requis à la condamnation des crimes de l’Occupant est un fait alarmant, et ouvre la porte aux justifications continuelles avançées par Israël pour ses actes illégaux.

La peur de l’Europe de "politiser" le problème, ce qui serait arrivé, d'aprés elle, si le problème avait été amené à la Haye, met en évidence la position politique de ces gouvernements qui essaient de détourner l’attention de ce qui est la centralité du problème : c'est un problème politique, cherchant, en même temps, à détourner l’attention de leur propre incapacité à faire pression sur Israël. Finalement, présenter le problème devant la Cour Internationale serait un moyen d’exposer plus largement celui ci, d'obtenir une condamnation plus importante de divers publics et faire ainsi une plus grande pression sur les gouvernements.

L’acceptation par la Ligue Arabe, des exigences de l’Europe devrait aussi être critiquée, en tenant en compte que, comme la plupart des Etats, celle ci était coincée entre les Etats Unis et ses propres intérêts et, d’autre part, par les exigences populaires. On attendait que le bloc arabe soutienne ses rhétoriques publiques, ce que la résolution finale n'a pas fait.

Il y a juste une semaine, les pouvoirs politiques au sein des Nations Unies ont été revues lorsque les Etats Unis ont mis leur veto à une résolution syrienne, présentée devant le Conseil de Sécurité, qui déclarait la construction du Mur comme étant illégale. Suite à la défaite de la résolution, Nasser al Kidwa, observateur palestinien aupres des Nations Unies, a effectué un travail de lobbying pour que la Ligue Arabe pousse cette résolution et l’amène devant l’Assemblée Générale.

La résolution de l’Assemblée Générale est passée avec 144 votes pour, 4 contre, et 12 abstentions. Comme la résolution demande à ce que le Secrétaire Général rende compte de l’application de la résolution, il semble tout à fait prévisible qu’Israël va utiliser ces dispositions pour essayer de légitimer et élargir les déclarations comme quoi le Mur est un problème de sécurité. Ce texte précis, qui a été ajouté afin de faciliter le vote, devrait être surveillé de près, car il pourrait vraiment causé la perte d'un remarquable suivi au sein de la structure onusienne.

Le texte inclus dans la résolution et qui portait vraiment sur le Mur, prouve l'échec de la communauté internationale à reconnaître l'actuelle réalité du Mur qui détruit les vies de milliers de Palestiniens.

La résolution déclare :

"particulièrement préoccupé que le tracé prévu pour le mur que construit Israël, la puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé, y compris dans et autour de Jérusalem-Est, puisse préjuger des négociations futures, et rendre la solution de deux Etats physiquement impossible à appliquer et provoquerai encore plus de privations pour les Palestiniens".

Le fait de déclarer que le Mur "risque de préjuger des négociations futures" fait échouer la reconnaissance que le Mur détermine déjà le futur, particulièrement parce que les Palestiniens résidant le long du passage du Mur se voient déniés leurs droits d’exister sur leurs terres et parce que l’horrible réalité de l’expulsion est déjà bien avançée.

De plus, le Mur ne rend pas "physiquement impossible " la mise en place d’un "Etat Binational" mais renforce plutôt l’idée qu’une telle "solution" se fera suivant les termes de l’Occupant. La Feuille de Route devrait ainsi être vue comme étant synonyme de La Carte du Mur.

Les pays ayant votés contre la Résolution étaient :
Israël
Les iles Marshall
La Micronésie
Les Etats Unis

Les pays qui se sont abstenus :
L’Australie, le Burundi, la République Dominicaine, l’Equateur, le Honduras, Malawi, Nauru, le Nicaragua, la Nouvelle Guinée, le Rwanda, Tuvalu et l’Uruguay.

Peut être, l’euphorie momentanée du vote de la résolution est-elle le reflet de la petitesse des victoires obtenues pour la Palestine ?

Au moment même où la Résolution des Nations Unies a été votée, pas un bulldozer israélien n'a arrêté de raser de la terre palestinienne, et de déraciner des arbres, afin de construire le Mur. Il y a peu de chance pour que le vote aux Nations Unies est un effet direct sur ce qui se passe en Palestine, et la carte blanche qu' a Israël pour violer les lois et conventions internationales, est restée finalement intacte.

Comme lors de toutes les autres résolutions de l’ONU, Israël a déjà déclaré son intention de continuer à construire le Mur.

Bien que la partie de la résolution qui condamne le Mur soit un gage du reflet de celle ci de l’opinion publique mondiale, qui est largement contre le Mur, ce n'est pas surprenant que la Campagne Anti-Apartheid contre le Mur cherche à mettre sur le devant de la scène ce qui se passe en Palestine et si un changement est tangible. Enfin, l’indicateur concernant la Résolution sera si Israël arrête de construire le Mur, ou si la pression internationale augmente et devient réelle, en plaçant une pression sur Israël pour qu'il arrête et répare ses crimes.

Lire UN Press Release 2003 10 21 sur la réunion de l'Assemblée Générale sur la résolution.

Source : www.stopthewall.org

Traduction : BM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Cisjordanie

Même sujet

Le Mur

Même auteur

PENGON

Même date

23 octobre 2003