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Jérusalem -

Lamentations pour Jerusalem

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Article paru dans Haaretz le 2 janvier 2005

Des comités d'experts sont occupés à formuler des projets pour mettre les secteurs palestiniens en dehors de la juridiction de la municipalité et les institutions du gouvernement comme les Ministères de l'éducation, de la Santé et de l’Intérieur et, naturellement, la police et le service de sécurité du Shin Bet agissent comme si les habitants palestiniens de Jérusalem-Est n’étaient pas des résidants d'Israel.

Lors de la dernière réunion du gouvernement, le ministre des Finances, Benjamin Netanyahu, a proposé l'ajout du mantra habituel sur Jérusalem Unifié sous souveraineté israélienne pour l'éternité à la décision concernant les accords pour les élections d'un nouveau leader de l’Autorité Palestinienne. Sa proposition a été acceptée.



On peut voir en cela une tentative de désavouer toute interprétation qui considère l'accord d'Israël permettant aux Palestiniens de Jérusalem-Est de participer à l'élection comme étant un abandon de souveraineté de la ville unifiée.

Mais il est également possible d'interpréter le besoin qu’a ressenti Netanyahu de satisfaire ses amis - et lui-même - comme l’expression d’un malaise;
Il connait le recul de la détermination des fanatiques de la ville unifiée parmi ses amis au Likud, à s'accrocher jusqu’au bout aux maisons des Palestiniens de Jérusalem-Est comme si c'était la terre de nos ancêtres.


L'accord de tenir des élections à Jérusalem-Est – ce qui en 1996 a mené à une confrontation idéologique importante entre la Droite et la Gauche mais n’a pas, à ce jour, créé de difficultés - est juste un des signes du changement d'attitude envers Jérusalem-Est.


Des comités d'experts sont occupés à formuler des projets pour mettre les secteurs palestiniens en dehors de la juridiction de la municipalité et les institutions du gouvernement comme les Ministères de l'éducation, de la Santé et de l’Intérieur et, naturellement, la police et le service de sécurité du Shin Bet agissent comme si les habitants palestiniens de Jérusalem-Est n’étaient pas des résidants d'Israël.

Dans l’un de ces projets, qui a été conçu à l’époque de l'ancien premier ministre Ehud Barak mais qui prend maintenant forme, des secteurs palestiniens dans les parties nord et sud-est de la ville seront soustraits de la juridiction de la ville (et de l'annexation israélienne).


Ainsi, la plupart des problèmes de la ville disparaîssent comme par enchantement.

Environ trois quarts des résidants de la partie orientale de la ville perdront leur statut de résidants en Israël, résolvant de ce fait "le problème démographique" qui dérange les responsables de la ville. Les Arabes qui composent aujourd'hui un tiers de la ville "diminueront" à environ 10% de ses habitants.

L'économie budgétaire sera énorme :
Il n'y aura aucun besoin de créer des services d'aide sociale ainsi que d'assurance maladie, d’assurance nationale, de revenu garanti et le reste des paiements de transfert aux Palestiniens et la municipalité sauvera les dépenses d'entretien et de développement des services municipaux.

Le contrôle israélien sur la vieille ville et de ses environs,qui restera inchangé, est censé ramollir les critiques "des cercles nationalistes."

Les cercles de gauche - des défenseurs de l'Accord de Genève à Gush Shalom - encourageront le Likud qui a, comme pour le Désengagement de Gaza, "finalement adopté l'idéologie de la Gauche" et a accepté de briser le taboo de "Jérusalem unifié."

Le refus des droits aux Palestiniens de Jérusalem-Est - les seuls parmi les millions de Palestiniens contrôlés par Israël à qui sont accordés des conditions de vie plus ou moins raisonnables - ne gêne pas la conscience des Israéliens.
Ni même la conjecture insolente - d'abord annexer des personnes sans demander leur avis et alors, quand l'erreur devient claire, se séparer de ceux qui s'étaient adaptés à une réalité qui leur avait été imposée – étant donné l’importance de l'arrogance colonialiste, mais plutôt radicale et de gauche.



L’idée de changer les limites des frontières municipales n'aurait pas surgi si n’avait pas été révélée l'absurdité de créer une ligne de séparation "de l'enveloppe de Jérusalem".

Ce mur affreux, qui a été construit sur la ligne artificielle et arbitraire de juin 1967, a créé des complications insolubles, a mené aux résultats terribles du point de vue d'Israël et a rendu la vie impossible aux Palestiniens.



Maintenant ils essayent de modifier les étapes précipitées qui ont été prises sans réflexion par des personnes ignorantes, sans comprendre que le problème ne se situe pas dans le tracé de la frontière mais plutôt dans la tentative d'imposer une séparation, détruisant de ce fait une texture urbaine qui vit à l’intérieur et coupant des populations d’être humains de leurs environnements normaux.



Aussi longtemps que la séparation entre l'Est et l'Ouest - ou entre Juif et Arabe - était "douce" et quasi-volontaire, il était possible de préserver la complexité de la ville, d'avoir une certaine sorte de contact inter-communautaire et de maintenir le statut de Jérusalem comme centre métropolitain.

Maintenant, quand la séparation se transforme en barrières physiques et que disparaissent les inhibitions qui ont empêché de transformer un voisin en une personne avec des droits inférieurs (sous couvert "de libération nationale") - la ville entière devient une fin, peu importe où est tracée la ligne de séparation.



Le rêve d'une ville pluraliste et ouverte qui maintient une coexistence tolérable parmi les éléments ethniques, un rêve qui était commun aux Juifs et aux Arabes et les débris de ce qui peut être vu dans l'aspiration des Arabes à continuer de maintenir le statu quo légal qui leur avait été imposé - ce rêve se fane, et revient à sa place le cauchemar de ce qu’était la ville avant 1967.
La ville est encore devenue une ville-frontière divisée, pétrifiée et enfermée dans ses ghettos nationaux.


Beaucoup diront que le rêve de la ville unifiée était dès le début futile, qu’il était basé sur l'utilisation de l’application brutale de la part des Israéliens, mais il y avait un élément d'espoir que la coexistence n'était pas impossible.



Maintenant le mur de séparation est érigé comme un monument au pessimisme, à la perte de l'espoir (peut-être de l'illusion) qu'il est possible de tisser des relations raisonnables entre les deux côtés de la ligne ethnique imparfaite.

Paradoxalement, c'est avec précision la perte d'intérêt pour "la ville unifiée" qui indique que quelque chose est mort à Jérusalem, et ceux qui étaient associés au rêve sont autorisés à chanter des lamentations amères pour ce que cela aurait pu être.

Source : www.haaretz.com/

Traduction : MG pour ISM-France

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