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Liban -

Nakkash : l’opposition a donné une gifle à la politique américaine

Par

Entretien par Fatimah Ali.

La démission de onze ministres du gouvernement libanais, dont dix de l'opposition, a mis le bloc du 14 mars et notamment l’ex-premier ministre Saad Al-Hariri et son courant politique en position délicate.
Moqawama.org a rencontré le coordinateur du réseau d'études stratégiques Amane, M. Anis Nakkash, pour mettre plus de lumière sur cette situation.

Nakkash : l’opposition a donné une gifle à la politique américaine

- Selon vous, à quel point l’attitude négative des alliés de l’Arabie Saoudite au Liban a-t-elle abouti à entraver les efforts de la Syrie et de l’Arabie-Saoudite ?

Je crois qu’ils ont commis une faute stratégique, parce qu’ils ont d’abord affaibli le rôle de l’Arabie-Saoudite dans le monde arabe et deuxièmement, ils ont affaibli Saad Hariri qui se présente aujourd’hui devant le peuple libanais comme une « marionnette » entre les mains des Américains. Après avoir parlé positivement du rôle de l’Arabie Saoudite avec la Syrie et l’initiative syro-saoudienne, M. Saad Al-Hariri s’est rétracté après sa visite pour Washington ; ce sont les ordres de M. Obama et Mme Clinton qui ont bloqué la situation dans le but de créer une crise au Liban. Cela est dans l’intérêt d’Israël qui vise à affaiblir le Hezbollah et la résistance. Heureusement, leur plan n’a pas réussi, et ils ont été surpris par la démission des ministres libanais qui a fait chuter le gouvernement.

- Quelle sera la position de l’Arabie-Saoudite si l’opposition libanaise propose une alternative à M. Saad Hariri ?

Ce n’est ni l’opposition libanaise, ni le Hezbollah, ni le front qui soutient la résistance qui a affaibli l’Arabie Saoudite. Ce sont les Saoudiens qui n’ont pas pu résister aux pressions américaines et qui ont vendu leur position au Moyen-Orient et non seulement au Liban ; surtout que le Liban deviendra un exemple pour tous les autres pays.
Alors, l’Arabie-Saoudite ne peut pas s’opposer à n’importe quelle décision prise au Liban parce que c’est elle-même qui a démissionné.

- La démission des ministres de l’opposition ne constitue-t-elle pas un défi pour le Américains ? Et quelle sera l’attitude des Américains ?

Ce n’est pas seulement un défi ; c’est une gifle. Une gifle très forte contre la politique américaine. Cela prouve que la diplomatie américaine et les informations américaines sont erronées ; qu’ils ne savent pas calculer, ils ne peuvent pas savoir en avance quelle sera la réaction de la résistance ou de l’opposition au Liban. C’est pour cela la démission a représenté une grande surprise pour eux. Cela prouve que loin de la politique, ce sont des gens incompétents dans la diplomatie et les calculs politiques. Ils ne savent pas lire les situations, et s’ils continuent à agir de cette manière ils vont perdre sur tous les fronts.

- L’attitude des grandes puissances représentées par l’Amérique, la France avec les Nations-Unies n’a-t-elle pas montré que ces puissances veillent plus sur le TSL que sur l’accord interlibanais ?

Ces gens s’en fichent de l’accord inter-libanais, tout ce qui les intéresse est de mettre en place des gens qui obéissent à leurs ordres qui visent à protéger Israël. Alors dans cette formule-là, la résistance ne peut pas accepter des gens qui sont partenaires au Liban et dont le rôle se limite à appliquer les ordres qui viennent de l’extérieur et à affaiblir la résistance libanaise et la force du Liban face à Israël. C’est le contraire qui doit être fait, il faut renforcer la résistance libanaise parce que c’est dans notre intérêt, et il faut de même renforcer l’unité libanaise.

- A votre avis, quel sera le sort de l’acte d’accusation et du tribunal spécial pour le Liban après la chute du gouvernement ?

Il sera sans intérêt parce que s’ils vont accuser la résistance, cela ne sera pas une surprise au Liban puisqu’on en parle il y a trois mois, et puisque je suis sûr et certain que le Hezbollah est innocent de ce crime je vous dis qu’il est impossible de présenter des preuves condamnant le Hezbollah. On peut créer des mensonges mais on ne peut pas créer des évidences et des preuves. Pour cela, l’acte d’accusation sera très faible et le tribunal sera mis devant l’opinion publique qui le considérera comme une manœuvre internationale qui vise à affaiblir la résistance et non pas connaître qui est le vrai assassin de l’ancien premier ministre Rafiq Hariri.

- Au cas où l’acte d’accusation est émis, quelle sera la partie qui le mettra en exécution: le gouvernement libanais, les Etats-Unis, la FINUL ? Ou allons-nous assister à une nouvelle guerre israélienne sur le Liban ?

Le premier pas de la démission a prouvé que les forces internationales ne peuvent pas impressionner les libanais et ne peuvent pas les obliger à accepter leurs décisions. Le deuxième pas, si le tribunal soit disant international avec les pays qui le soutiennent continuent leurs offensives et ne cherchent pas les compromis, ils vont recevoir une autre gifle au moins au Liban et au Moyen-Orient. Et si cette politique continue, je crois que leurs positions qui passent par la FINUL, par les décisions internationales et tous les systèmes des Nations-Unies seront ridiculisées et affaiblies.

Les Américains menacent d’une guerre sur le Liban pour faciliter la tâche d’Israël mais ils ne peuvent pas faire une guerre contre la résistance au Liban. Alors ils essayent à travers le tribunal de réussir ce qu’ils n’ont pas réussi par la guerre. Nous ne voulons pas la guerre, mais si Israël la veut nous n’avons pas peur parce qu’on va gagner cette guerre aussi, ce qui provoquera la chute de l’armée israélienne.

- Dans quelle mesure cette démission a-t-elle réussi à bloquer le projet américain au Liban ?

Elle ne l’a pas bloqué, elle l’a fait chuter complètement. Elle a montré comment l’opposition libanaise sait planifier les choses et comment elle contrôle la situation, et de l’autre côté comment la diplomatie américaine est complètement aveugle et erronée et s’ils continuent de la sorte, ils vont prendre un autre coup et ils seront hors du jeu politique au Moyen-Orient.

Source : French Moqawama

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