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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Prisonniers palestiniens : tortures et sadisme

Par

Dans un rapport établi le 25 janvier, Nadi al-asir al-Filistini livre des témoignages sur les tortures subies par les prisonniers palestiniens, dans les centres d'interrogatoire et au cours des arrestations.
Selon une étude de Nadi al-asir, les moyens de torture utilisés contre les prisonniers palestiniens sont :
- le shabeh en continu et dans différentes positions le shabeh consiste à attacher les pieds et les mains du prisonnier et le tirer, de façon à provoquer des douleurs au dos.......

Prisonniers palestiniens : tortures et sadisme


Démonstration par Physicians For Human Rights de la torture infligée au Palestiniens lors des interrogatoires


Le prisonnier Amine Ahmad Jamil Shuqayrat, de Sawahira Sharqiya, Bethlehem

Il a témoigné avoir été sauvagement torturé au cours des interrogatoires.
Les instructeurs l'ont menacé de prison à perpétuité, d'assassinat même, lui demandant la manière dont il souhaitait être assassiné, l'instructeur braquant son pistolet devant ses yeux.
Ils ont agrandi sa photo qu'ils ont attachée au mur, pour tirer dessus afin de le démolir psychologiquement et l'obliger à avouer. Alors qu'il était exténué, ils se sont mis à le frapper sur tout son corps, à l'obliger à se tenir dans la position du cheval, faisant un angle de 45°, pour une longue période, ce qui lui a causé des douleurs au dos. Il est tombé par terre mais les instructeurs l'ont relevé et l'ont battu de nouveau en l'insultant.
Les instructeurs l'ont également posé sur une chaise, les pieds attachés sur les pieds de la chaise, l'instructeur s'assit devant lui, lui tient les jambes et pousse le corps en arrière, lui faisant tirer sur le corps pendant trois heures de suite.
Le prisonnier a perdu connaissance à cause de la douleur. Il a ensuite été aspergé d'eau froide et ramené sur la chaise.
Ses mains ont été attachées à l'arrière, et les instructeurs ont tiré très violemmentles bras en arrière de telle manière que le prisonnier a senti que ses bras se découpaient, il souffre encore de lésions aux bras.
Ils l'ont empêché de dormir, ce qui lui a fait perdre connaissance.
Les instructeurs en ont profité pour lui dire qu'il a parlé au cours de son évanouissement, et qu'il a avoué beaucoup de choses, augmentant la pression psychologique sur lui, qui ne sait plus si cela est vrai ou pas.
Les instructeurs ont ensuite asperger ses oreilles d'un produit détergent, le prisonnier affirmant qu'il a très mal et qu'il n'entend plus très bien. Il a été réveillé en pleine nuit pour recevoir de l'eau froide sur tout son corps.
Parmi les autres formes de torture, les instructeurs lui ont annoncé avoir arrêté son épouse enceinte de 8 mois, et qu'ils l'ont torturée, que le bébé est mort suite à son avortement forcé au cours de la torture.
Ils ont amené ses parents au cours de l'interrogatoire, il les a vus dans un pièce avoisinante. Il lui a été dit qu'il pourrait lui-même les délivrer s'il avouait. Il a été obligé d'inventer une histoire pour qu'ils soient libérés.
En conséquence des tortures savauges qu'il a subies, son corps est faible et sans force, il souffre de plusieurs maux.
L'avocat Ma'moun Hashim qui l'a visité a témoigné des traces des coups et de la fatigue extrême dans laquelle il se trouvait. L'avocat indique qu'il a obtenu du juge de poursuivre en commission d'enquête toutes les personnes responsables de son état.
L'avocat Hashim a déclaré : "Au cours des interrogatoires, les instructeurs ont menacé Shuqayrat de lui couper la gorge et de boire son sang, il semble qu'Israël utilise des instructeurs anthropophages..."



Le prisonnier Uthman Ibrahim Younes : condamné à 4 perpétuités

Il a été arrêté le 26 août 2003, alors qu'il rendait visite à son ami Khaled Narouti, que les forces de l'occupation ont ensuite assassiné, alors qu'il se trouvait à l'hôpital de Rafidia, à Naplouse.
Uthman était gravement blessé, il était resté 5 jours sans connaissance, et le 6ème jour, les forces de l'occupation sont entrées à l'hôpital et l'ont kidnappé de la salle de réanimation.
Le prisonnier s'est réveillé et s'est retrouvé dans un hôpital des forces de l'occupation, où il est resté 25 jours.
Il a été ensuite emmené à Petah Tikva, centre d'interrogatoire, mais vu la dégradation de sa santé, il a été ramené à l'hôpital.Il a passé plusieurs mois à être transporté d'un hôpital à l'autre, sans être soigné sauf par des antibiotiques.
Il atterrit finalement à l'hôpital de Ramleh et comme il était négligé, il a mis le feu à sa chambre.
Il a ensuite été transféré à la prison de Haddarim en décembre 2004.
Le prisonnier souffre de sa main, deux doigts ont été coupés et le reste de la main est presque paralysée.
Il est blessé à la jambe gauche, et souffre de plusieurs maux, dus à l'ablation de plusieurs organes digestifs. Il ne peut s'alimenter qu'avec des liquides. Mais la direction de la prison néglige entièrement son état de santé.



Le prisonnier Ahmad Khaled Abdel Latif Jayyousi, Tulkarm, 25 ans, condamné à 35 perpétuités et 10 ans

Il a été arrêté le 8 mars 2002 dans le camp de Tulkarm par les forces spéciales de l'occupation qui avaient occupé le camp.
Le prisonnier témoigne : "ils nous ont attachés les mains avec des liens en plastique, et mis à l'arrière. Nous sommes restés assis pendant des heures, dans cette position, dans le froid. Ils battaient quiconque bougeait, ils nous ont interdit de nous rendre aux toilettes. J'ai demandé au soldat de déssserrer les liens un peu à cause de la douleur, il a répondu en me donnant des coups de pieds, il m'a levé et m'a jeté sur un tas de vitres brisées, ce qui a causé des blessures sur tout mon corps.
J'ai été transféré le 9 mars à l'interrogatoire. Ils m'ont mis dans la pièce des interrogatoires, assis en position de shabeh, les mains et les pieds attachés. Je suis resté dans cette position trois jours, avec interdiction de dormir. Quand je m'assoupissais, ils me lançaient de l'eau froide sur le corps et le visage. J'ai été bien entendu interdit de prières aussi. Ils ont menacé de tuer ma fiancée, ma mère et mon père, ou de les torturer.
J'ai ensuite été emmené à la prison de Jalameh, pour interrogatoire. Les cellules de la prison sont dans un état dégradant : saleté, cafards, rats, matelas sale....
Ensuite, je fut emmené à la prison de Akka, pour une semaine, et je suis resté ensuite à Jalameh pendant 4 mois.
Le 2 juillet 2002, j'ai été transféré à la prison de Shatta, où ils m'ont fouillé à nu, tout en gardant mes chaînes. Ils m'ont déshabillé de force, et je suis resté quatre mois dans un état de privation et de déshumanisation totale.
J'ai été transféré à la prison de Ramleh pendant quatre mois, puis à Meggiddo, Shatta, puis Gilboa (section autre de Shatta).
Le 15 février 2003, j'ai été transféré à Haddarim. Je souffre dans tout le corps, j'ai plusieurs blessures à cause des coups pendant les interrogatoires.



Le prisonnier Tamer Rasem Salim Rimawi, Beit Rima, Ramallah

Il a été arrêté le 28 mai 2003, lorsque les forces de l'occupation ont investi l'immeuble à il habitait.
Il a eu les yeux bandés, les mains et les pieds attachés derrière le dos avec du plastique. Lorsque j'ai demandé de desserrer les liens, j'ai été emmené chez l'officier qui m'a frappé avec la crosse du fusil et par des coups de pieds. J'ai été ensuite emmené à Ofer, dans la jeep militaire, j'ai été frappé pendant tout le trajet sur tout mon corps.
A peine arrivé à Ofer, je suis de nouveau transféré à Moskobiyya, où j'ai été fouillé à nu. Ils m'ont obligé à rester nu, accroupi, pendant l'interrogatoire.
Ils m'obligeaient à avoir des positions humiliantes pendant l'interrogatoire. Ensuite, j'ai été attaché à une chaise, mes pieds et mes mains attachés par des chaînes liées à la chaise. Je suis resté dans cette position pendant 17 heures, sans nourriture, sans boisson, avec interdiction d'aller aux toilettes.
Ils ont insulté ma famille, avec des paroles humiliantes, ils m'ont menacé d'arrêter tous les membres de ma famille, de détruire ma maison.
J'ai été transféré à Ascalan où je suis resté 50 jours, puis d'une prison à l'autre, pour finir à la prison de Haddarim. Dans cette prison, j'ai été battu par les geôliers, surtout sur la tête.



Le prisonnier Baha' Umar Azzam Abu Laymouna, du camp de Tulkarm

Il a été arrêté le 21 septembre 2004, dans sa maison par des forces de l'armée d'occupation et des services de renseignements.
"Ils m'ont attaché les mains et les pieds avec des liens en plastique, m'ont bandé les yeux, ils m'ont pris dans une jeep militaire où ils m'ont frappé et insulté, tout le long de la route.
Après un bref passage au centre militaire de Tulkarm, j'ai été emmené sans savoir où, ils m'ont assis sur une chaise, je suis resté des heures, attaché, en plein air, dans le froid.
Puis j'ai été mis dans une cellule pendant 47 jours, où j'étais interrogé.
L'interrogatoire durait des heures sans arrêt, j'étais attaché. Ils m'ont menacé de démolir ma maison, d'arrêter les membres de la familles, et m'ont provoqué de plusieurs manières.



Le prisonnier Mousa Nabil Musa Hazin, du camp de Qalandia, 20 ans.

Il a été arrêté le 29 septembre 2002. Les soldats l'ont frappé sur tout le corps avec des matraques, les mains, les pieds et les crosses des fusils, au cours de l'arrestation, jusqu'à ce qu'il arrive à Moskobiyya.
Il est resté 9 jours, en position de Shabeh pendant trois jours, les pieds et les mains liées.
Il fut longuement battu et il ajoute "l'instructeur me battait tellement fort que je pensais qu'il avait un problème personnel avec moi. Il était d'une sauvagerie inimaginable".



Le prisonnier Khadr Hassan Khadr Debs, de Gaza, 24 ans

Le prisonnier était étudiant à l'université de Beer Zeit, il a été arrêté le 12 janvier 2004 dans la ville de Beer Zeit. I
l a été attaché et les yeux bandés. Il a été obligé de rester dans le froid et sous la pluie, plus de deux heures. Il a été ensuite emmené à sa maison, pour qu'elle soit fouillée.
Ils sont détruit toutes ses affaires personnelles, y compris son projet de mémoire qu'il devait bientôt présenter.
Il a été jeté du haut des escaliers vers le bas, puis emmené dans une jeep militaire où pendant une heure et demi, il est battu sauvagement. Il a été fouillé à nu en arrivant à Moskobiyya.
Ensuite, il est emmené en interrogatoire où il reste 120 heures de suite, les mains et les pieds attachés, et les yeux bandés, sans possibilité de dormir.
Ils l'ont menacé de démolir sa maison, d'arrêter les membres de sa famille.
L'interrogatoire a duré pendant 50 jours, dans les cellules de Moskobiyya.



Le prisonnier mineur Mahmoud Adnan Salah, de Bethlehem

Il affirme avoir été pendant 80 jours dans les cellules, entre les rats et les cafards, dans des petites cellules où se trouvaient quatre prisonniers alors qu'elles ne peuvent contenir que deux.
Il a été frappé par les membres de la police, il a eu les mains et les pieds attachés, en position de shabeh pendant de longues heures.



Le prisonnier Nabil Ahmad Salem Ubayat, de Bethlehem

Les instructeurs l'ont empêché de dormir pendant trois jours, il avait les mains et les pieds attachés, assis sur une chaise.
Il ne pouvait pas manger ni aller aux toilettes.
Il buvait uniquement grâce à un biberon que les instructeurs mettaient dans sa bouche.
Il affirme souffrir de l'oreille et de douleurs très fortes au dos, à cause de la présence d'un ventilateur qui envoyait soit de l'air glacial ou de l'air très chaud à l'intérieur de la cellule.



L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini indique que le geôlier israélien et l'instructeur des services de renseignements ont amplifié les mauvais traitements et la torture envers les prisonniers.

Il indique que les moyens de torture ont augmenté et se sont développés, devenant une pratique courante dans les centres d'interrogatoire mais aussi dans les prisons.


Selon une étude de Nadi al-asir, les moyens de torture utilisés contre les prisonniers palestiniens sont :
- le shabeh en continu et dans différentes positions le shabeh consiste à attacher les pieds et les mains du prisonnier et le tirer, de façon à provoquer des douleurs au dos.
- les douches froides ou très chaudes.
- les prisonniers mis dans les pièces où se trouvent les agents.
- Interdiction de dormir ou/et d'aller aux toilettes.
- Les coups sur tout le corps
- Interdiction d'être en contact avec l'avocat pendant de longues périodes.
- Arrestation des membres des familles pour faire pression sur le prisonnier.
- Provoquer des douleurs en dos dans la position assise sur une chaise, la face vers le dos de la chaise
- Les insultes dégradantes surtout en direction des membres de la famille.
- Menaces de démolition de la maison
- Mise dans des cellules sales et non aérées
- Interdiction de se laver
- Menaces de tuer, avec choix de la manière pour le prisonnier.
- Tentatives et menaces d'harcèlement sexuel, surtout en direction des mineurs.

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