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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Sionisme : transfert et apartheid (3)

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Cette étude vise à suivre et analyser les positions des dirigeants et penseurs du mouvement sioniste, depuis Herzl jusqu'à Sharon, à propos de ce qu'ils nomment "le problème démographique".
La diffusion de l'idée d'expulsion des Palestinien, l'appel à agir dans ce sens et sa planification ne se sont pas limités au mouvement sioniste et à la société des immigrés et des colons en Palestine, mais se sont étendus pour englober de larges secteurs et couches de la population en Europe et aux Etats-Unis, ayant leur poids dans leurs Etats.


Cette étude vise à suivre et analyser les positions des dirigeants et penseurs du mouvement sioniste, depuis Herzl jusqu'à Sharon, à propos de ce qu'ils nomment "le problème démographique".

Après la phase de diffusion de l'idée d'expulsion, de l'appel à agir en fonction et de son adoption, le mouvement sioniste a pris un autre pas pour sa réalisation, en désignant une commission spécialisée nommée "commission du transfert", dont la tâche est de mener des études et de planifier une opération globale de "transfert" des Palestiniens et leur expulsion hors de la Palestine, lorsque l'occasion se présenterait.

La diffusion de l'idée d'expulsion des Palestinien, l'appel à agir dans ce sens et sa planification ne se sont pas limités au mouvement sioniste et à la société des immigrés et des colons en Palestine, mais se sont étendus pour englober de larges secteurs et couches de la population en Europe et aux Etats-Unis, ayant leur poids dans leurs Etats.

Par exemple, le parti travailliste britannique, soumis aux intérêts sionistes pendant une longue période, réclama lors de son congrès géénral tenu en 1944, non seulement l'expulsion du peuple arabe palestinien de sa patrie, mais l'élargissement des limites de l'Etat juif dont il réclamait la fondation, pour inclure, en plus de la Palestine, de larges régions de la Transjordanie, de la Syrie et du Liban (A. Hafiz Muharib, Les relations entre les organisations sionistes armées, Beirut, centre de recherches de l'OLP, 1981).

De même, Edward Norman, Juif fortuné, et décrit comme non sioniste, a appuyé l'idée d'expulsion des Palestiniens vers l'Irak et a agi pour exécuter ce plan.

Dans le cadre de ses efforts pour réaliser ce but, Norman va mobiliser plusieurs personnalités influentes en Europe, l'un d'eux étant le célèbre journaliste Montagu Peel, qui avait des relations étroites avec la direction britannique.

Pour ce faire, il va visiter l'Irak pour étudier la situation de près, rencontrer les membres du gouvernement irakien et les convaincre de l'idée d'expulsion, en contrepartie de sommes d'argent, mais ses efforts échouèrent.




Attitude du président américain

Outre ces tentatives, une autre eut un grand impact sur l'opinion publique américaine, qui a admis l'idée d'expulser les Palestiniens de leur patrie.

Le héros de cette tentative fut le président Hoover, 1925-1933 qui appela à transférer les Palestiniens vers l'Irak, et de constituer une caisse internationale pour donner des aides financières à l'Irak pour qu'il accepte l'expulsion des Palestiniens.

L'auteur de cette idée et initiative sioniste n'est autre qu'Ilyahu Ben Hourin, l'un des cadres du mouvement révisionniste sioniste qui était journaliste aux Etats-Unis et conseiller du conseil sioniste américain pour les affaires du Moyen-Orient.

Il avait publié les bases de son plan pour la première fois dans son livre "le Moyen-Orient" paru en 1943.

Il y a demanda de chasser les Palestiniens vers l'Irak. Il s'était réuni avec le président américain, Hoover, et lui avait montré le plan. Hoover fut enthousiasmé par ce plan qu'il a annoncé dans le New York Times, dans une interview menée par le journal. Après la diffusion de cet interview, le plan d'expulsion des Palestiniens fut connu par le "plan Hoover".

Ce plan suscita un grand intérêt dans les milieux américains, et reçut l'approbation de plusieurs sénateurs et députés, écrivains et journalistes ainsi que d'autres secteurs ayant une influence dans la société américaine. Après la deuxième guerre mondiale et le déclenchement de la guerre froide, Hoover essaya d'intégrer son plan au plan Marshall, et de consacrer 50 millions de dollars du plan marshall pour son propre projet, mais il échoua.



L'attitude de Husni Za'im

Il est important de noter que les sources israéliennes citent que le gouvernement israélien avait entrepris de mener, en 1949, des négociations avec le général Husni Za'im, qui parvint au pouvoir après son coup d'Etat militaire le 30 mars 1949, pour transférer les réfugiés palestiniens vers la Syrie.

Ces sources ajoutent que Za'im proposa d'installer 350.000 réfugiés palestiniens en Syrie, mais les négociations entre les deux parties furent stoppées, et échouèrent.


Après la formation d'une unanimité sioniste générale pour expulser les Arabes palestiniens, et lorsque la question palestinienne atteignit le point crucial, en 1947-48, et dans le cadre de l'approbation de secteurs et élites influentes en Europe et aux Etats-Unis de l'idée d'expulsion des Palestiniens de la Palestine, les organisations militaires sionistes, puis l'armée israélienne, exécutèrent l'exécution de 750.000 Palestiniens, à la veille de la création de l'Etat d'Israël.




Tentatives de transfert après la création de l'Etat sioniste

A peine la guerre de 1948 s'est-elle achevée que des voix se sont élevées, en plein jour, demandant l'expulsion du reste des Palestiniens de l'Etat d'Israël, nouvellement fondé. La voix la plus insistante demandant à parachever l'expulsion fut celle d'Abraham Sharon, qui a consacré le reste de sa vie à inciter et appeler à se débarasser des Arabes Palestiniens.

En 1949, Sharon publia ses idées dans un livret intitulé "Observations racistes concernant les Arabes", où il explique ses attitudes racistes appelant à chasser les Arabes, en insistant sur l'impossibilité d'une coexistence pacifique entre une majorité juive et une minorité nationale arabe.

Selon lui, la coexistence pacifique entre les deux peuples est en contradiction avec la nature humaine, car celle-ci tend à l'harmonie entre l'individu et les membres de sa communauté, et non avec la partie opposée. Il en tira pour conclusion que le maintien des Arabes en Israël, même si leur proportion est faible, crée un Etat bi-national en réalité, ce qui est contradiction avec le sionisme. Et pour mettre une solution finale à ce problème qui a préoccupé son esprit, il demande le déracinement du reste des Arabes palestiniens et leur expulsion vers les Etats arabes.

En 1950, Sharon discuta, une fois encore, la question de la présence des Arabes en Israël et critiqua avec virulence la politique du gouvernement israélien accusé de refuser l'expulsion, d'accepter la présence des Arabes, et de préparer à créer une direction parmi eux qui lui serait partisane (Abraham Sharon, 10/11/1950 la sortie d'Israël).

En 1951, Sharon revint à la charge et critiqua la position du gouvernement israélien envers les Arabes palestiniens en Israël, et notamment parce qu'il n'a pas expulsé les Palestiniens de la région du Triangle, que le roi de la Transjordanie a remis à Israël en avril 1949 (Sharon, A. Le pharaon d'Israël, 15 mars 1951).



Projets de transfert vers la Lybie et l'Argentine

Alors que Sharon et d'autres sionistes lançaient leurs critiques contre le gouvernement israélien, l'accusant de faiblesse envers l'expulsion du reste des Palestiniens, le gouvernement israélien qui fredonnait, publiquement, les slogans de paix, préparait à expulser les Palestiniens, sans susciter de remous.

Entre 1949 et 1953, les autorités israéliennes ont expulsé vers les pays arabes, les habitants de près de 23 villages de Galilée, du Triangle et du sud de la Palestine, et ont détruit leurs villages (S. Jiries, les Arabes en Israël, trad. en français dans les années 70, écrit en 1966).

Lorsque les autorités sionistes réalisèrent combien il était difficile de poursuivre l'expulsion des Palestiniens, à cause des réactions suscitées, arabes et internationales, elles mirent au point des plans secrets visant à expulser les Palestiniens vers la Lybie et l'Argentine.

Le 25 août 1951, Yosef Weitz, directeur du département des forêts et de l'exploitation des terres dans le Keren Kemet, qui a consacré la majeure partie de sa vie à appeler et à agir pour l'expulsion des Palestiniens, s'est réuni avec Isaac Navon, un activiste du parti Mapaï, qui devint plus tard président de l'Etat d'Israël, et Yacob Tsour, ambassadeur d'Israël en Argentine, qui fut plus tard ministre dans le gouvernement israélien, pour étudier le plan Weitz visant à expulser les Arabes Palestiniens de la Galilée. (Journal de Weitz, vol. 4).

Trois jours plus tard, Weitz et Tsour rencontrent le ministre israélien des affaires étrangères, Moshé Sharett, pour la même raison.

A la fin de la réunion, il est décidé d'envoyer Weitz en Argentine pour étudier la situation, étudier les possibilités d'installer les Palestiniens dans des zones agricoles, après que Ben Gourion, premier ministre, ait pris connaissance des détails du projet.

Le 31 août, Ben Gourion approuve le projet d'expulsion proposé par Weitz (idem).


Au cours de l'hiver 1951, Weitz se rend en Argentine et réussit à trouver une grande superficie de terre, de 600.000 dunums, propriété d'un Juif sioniste qui déclara être prêt à la mettre à disposition du gouvernement israélien avec une contrepartie financière pour exécuter l'expulsion.

Suite à cela, Weitz n'avait plus qu'à mettre son plan à exécution, en rencontrant les victimes et essayer de les convaincre d'être expulsés, en leur proposant quelques dons.

En mars 1950, Weitz et d'autres responsables sionistes avaient visité le village de Galilée, Jish, et rencontré quelques uns de ses habitants, essayant de les convaincre de son projet et d'émigrer en Argentine.

Après avoir longuement parlé de l'Argentine, la présentant comme étant "le paradis sur terre", l'un des Palestiniens lui répondit : "Il n'y a pas meilleur que notre pays. Nos montagnes sont plus belles que leurs plaines. Tout rocher donne une plante et toute pierre offre un fruit".

Weitz a décrit ses sentiments lorsqu'il a entendu le Palestinien, que personne n'avait contesté, disant qu'il fut pris de frisson et de nausée en découvrant qu'il était impossible d'expulser les Palestiniens (idem), sans pour autant poursuivre les efforts dans ce sens.

Le gouvernement israélien poursuivit ses efforts pour expulser les Palestiniens après l'échec du projet de Weitz. La commission de transfert, appelé parfois la commission des réfugiés, poursuivit ses efforts pour trouver les moyens de se débarrasser des Arabes Palestiniens en Israël, et d'installer les réfugiés palestiniens dans les pays arabes (idem.)

Weitz dévoila, dans son journal, l'existence de cette commission qui a regroupé, avec lui, plusieurs spécialistes et dirigeants israéliens, comme Ezra Denin, Ilyahou Sasson, Yehousha Belmon, Teddy Kollek.

Il ajouta que cette commission avait mis un plan, à la fin de 1955, approuvé par le gouvernement israélien, visant à expulser les Palestiniens vers la Lybie.

Plusieurs officiels israéliens se rendirent en Lybie, en 1955 et 56, pour y étudier la situation et y acheter des terres pour installer les Palestiniens. Mais ce fut également l'échec.


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Dr. Mahmoud Muharib

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