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Gaza -

Un an après : je crois toujours à la résistance

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J'étais au Royaume-Uni cet été pour huit semaines de formation clinique à la Faculté de Médecine de l'Université d'Oxford. Et bien sûr, partout où voyagent les Palestiniens, en particulier ceux d'entre nous qui viennent de Gaza, nous sommes confrontés à des questions aussi basiques que, "Vous venez d'où ? du Pakistan ?" et à d'autres plus élaborées, "Pourquoi les Palestiniens continuent-ils de tirer des roquettes qui ne font que provoquer Israël qui répond avec son armée énorme ?"

Un an après : je crois toujours à la résistance

Illustration de Belal Khaled, Gaza
Ma réponse à la seconde question sera toujours la suivante :

L'histoire a montré que toutes les nations et tous les peuples qui ont connu une occupation ou un autre type d'injustice systématique résistent à tout prix. Pensez aux Sud-Africains noirs, aux Algériens sous la botte de la France, et même aux Américains et aux Britanniques. Ils ont résisté pendant des décennies à ce qui semblait être des défis insurmontables. Dans tous les cas, ils ont fait face à une force disproportionnée et écrasante. Dans ces affrontements asymétriques, la nation occupée émerge presque toujours victorieuse, à long terme - le témoignage de leur force morale. La seule exception marquante et tragique, ce sont les Indiens d'Amérique.

Un autre cas de figure : la bataille pour le Vietnam a duré plus de 20 ans - et davantage si vous comptez l'occupation française avant que les Etats Unis ne s'impliquent. L'Amérique a déployé des milliers de soldats pour soutenir le Sud contre le Nord, appuyant un dirigeant corrompu dans le processus. Après une campagne de bombardements intensifs au Nord-Vietnam, le résultat final fut le retrait total des Etats-Unis. Pas un seul de leurs objectifs n'avaient été atteints. Les seuls résultats furent des pertes et des dévastations.

Il est inutile de comparer les pertes états-uniennes et les morts vietnamiens. Oui, les Vietnamiens ont presque tout perdu et leur patrie a été massivement détruite. Cependant, la guerre s'est terminée avec ce que les Vietnamiens voulaient en premier lieu : l'unité et l'indépendance. Le Nord et le Sud du Vietnam sont devenus un, sous un gouvernement indépendant.

On a dit que "Les Vietnamiens n'ont pas gagné de batailles, mais ils ont gagné la guerre." Ceci décrit également parfaitement notre situation en Palestine.

Pendant l'attaque israélienne de 2014 sur Gaza, de nombreux étrangers, et même des militants de la solidarité, se demandèrent pourquoi les Palestiniens continuaient à riposter quand nous subissions tant de morts et de blessés supplémentaires (plus de 2.100 Gazaouis contre 71 Israéliens). Mais telle est la nature de la colonisation et de l'occupation oppressives. La résistance algérienne a subi des pertes colossales comparées à la puissance militaire des occupants français. En termes de taille, l'avantage militaire se trouve toujours du côté de l'occupant, mais la véritable puissance est du côté de la résistance.

Les Israéliens ont tout à perdre, et il ne nous reste rien à perdre. Nous n'abandonnerons jamais parce que c'est notre existence même qui est en jeu, et cet esprit là ne peut être vaincu.

La résistance ne consiste pas à gagner chaque bataille. L'important est de ne jamais cesser de résister. L'important est de ne jamais accepter les conditions de l'occupation. L'important est de lutter pour se libérer du joug par tous les moyens à notre disposition.

L'occupation est la racine du problème ; la résistance est la réaction. Pour la Palestine, la résistance n'est pas un choix, c'est une obligation et une nécessité. L'histoire prouve cette réalité et notre présent le démontre une fois encore. Eviter la violence est l'idéal, mais rarement possible lorsqu'il faut résister à un oppresseur brutal et violent. Bien que les mouvements pour les droits civiques des Sud-Africains et des Noirs aux Etats-Unis soient surtout connus pour leurs manifestations non violentes, ils ont également dû, parfois, répondre à la violence par la violence.

Dans ces autres cas, nous savons qui a finalement gagné la guerre et qui l'a perdue. Dans le cas de la Palestine, tant le conflit que des questions doivent encore être résolus. La seule constante est que les Palestiniens ne sont pas l'instigateur de ce conflit et notre souhait le plus grand est qu'il se termine. Tant que l'oppression persiste, toutefois, nous n'avons pas d'autre choix que nous défendre becs et ongles.

Pendant la dernière attaque brutale de l'été 2014, nous avons résisté avec dignité et honneur. Nous n'avons pas capitulé au premier tir de missile ni à aucun moment pendant les 51 jours de crimes de guerre. Nous n'avons pas simplement crié et appelé au secours ; nous nous sommes défendus. Nous avons inversé les rôles et nous avons combattu nos attaquants avec acharnement. Nous le faisons toujours !

Nous sommes la seule nation qui est occupée depuis plus de 65 ans. Pour cette raison, et en mémoire de tout ce qu'on nous a volé, nous sommes prêt à endurer 65 autres années sans capituler. Nous sommes prêts à tout perdre pour récupérer notre terre et nos droits civiques. Ils détruisent, nous construisons. Ils tuent, nous remplaçons. Nous persistons dans la conviction qu'à un moment donné, l'histoire sera écrite par la résistance, pas par l'occupant.


Source : We Are Not Numbers

Traduction : MR pour ISM

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