Gaza - 20 janvier 2004

400 personnes sont sans-abri aujourd’hui à Rafah

Par Gush Shalom

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Les habitants effrayés ont jeté les matelas et les couvertures par les fenêtres du deuxième étage alors que les madriers et les murs s’effondraient autour d'eux.
Une femme, se tenant juste devant un bulldozer, a levé un drapeau blanc pour tenter, sans succès, de ralentir la démolition et d’obtenir un peu de temps pour récupérer ses affaires.
Une fille en larmes a aidé sa mère à porter un matelas.

Une Palestinienne lève les mains pour tenter d’empêcher un bulldozer israélien de détruire les maisons à proximité de la frontière égyptienne, dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de Gaza.
KHALIL HAMRA - AP - mardi 20 janvier 2004, 16h15

Gush Shalom envoie aujourd'hui un communiqué de presse précisant l'approche cynique, typique du gouvernemt de Sharon : "Tandis que le projecteur est sur le retrait théâtral de la "Synagogue Kahane" improvisé "dans une colonie illégale récemment créé sur le haut d’une colline, 30 maisons sont démolies dans le camp de réfugiés de Rafah, dans la bande de Gaza, sans autoriser les 400 habitants à prendre leurs quelques affaires."


Les bulldozers de l’IDF ont démoli 30 maisons et une mosquée dans le camp de réfugiés fréquemment visé à Rafah au Sud de la Bande de Gaza, ont indiqué des habitants et des responsables de la sécurité palestinienne.

Les habitants effrayés ont jeté les matelas et les couvertures par les fenêtres du deuxième étage alors que les madriers et les murs s’effondraient autour d'eux.

Une femme, se tenant juste devant un bulldozer, a levé un drapeau blanc pour tenter, sans succès, de ralentir la démolition et d’obtenir un peu de temps pour récupérer ses affaires.

Une fille en larmes a aidé sa mère à porter un matelas.

Les militaires ont dit qu'ils ne savaient pas combien de bâtiments avaient été démolis, mais ils ont expliqué qu’ils avaient visé seulement ceux d’où provenaient les tirs sur les soldats durant la nuit.

Les responsables de l'armée avaient initialement insisté sur le fait que les maisons qui ont été rasées avaient été abandonnées peu de temps avant, mais ils ont dit ensuite que la réclamation était toujours en cours de vérification.

Israël a démoli des centaines de maisons dans le camp en trois années de combat, disant que les bâtiments servaient de couverture aux bandits armés et aux contrebandiers d'armes.

Les Palestiniens disent qu'Israël dégage systématiquement de larges bandes dans le camp pour éloigner les zones construites de la bande étroite que les troupes israéliennes patrouillent le long de la frontière égyptienne.

Israël a érigé au Sud du camp une grande barrière métallique, comme bouclier pour les troupes qui patrouillent le long de la frontière.

Le gouverneur palestinien de Rafah, Majed Agha, a indiqué que 30 maisons ont été démolies dans un secteur près du mur en métal, et environ 400 personnes ont été laissées sans foyer.

Ils ont, en outre, rasé une Mosquée voisine, Al Tawhid, qui avait été partiellement détruite samedi dernier, ont ajouté les habitants. La Mosquée se situait à environ 70 mètres de la barrière métallique israélienne.

"C'est un crime contre la loi de Dieu tout comme contre la loi humaine", a précisé le prédicateur Ibrahim Abu Jazar de la Mosquée.

Les militaires ont dit qu'ils vérifiaient toujours l’information concernant la démolition de la Mosquée.

Ces trois dernières années, les troupes ont généralement évité les lieux saints.

Dans l'incursion de mardi, trois bulldozers et plusieurs tanks ont vrombi dans le camp avant l’aube, on dit les témoins. Les habitants ont expliqué qu’ils se faisaient tirer dessus par les troupes israéliennes.
Ceux des maisons visées ont recueilli à la hâte leurs affaires, et certains ont hissé des drapeaux blancs pour éviter d'être frappés par les tirs des tanks, ont ajouté les témoins.

Sur le terrain, l'armée a détruit une vingtaine de maisons lors d'une nouvelle incursion dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza près de la frontière avec l'Egypte, a-t-on appris de source sécuritaire.