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Gaza - 4 novembre 2006
Par PCHR
Depuis le 25 juin, date de l’enlèvement d’un soldat des FOI, le siège de la bande de Gaza se poursuit. C’est une véritable punition collective de la population. Depuis cette date, Rafah International n’a été ouvert que 18 jours non consécutifs. Les conséquences sur la situation économique sont catastrophiques.
Photo PCHR : La maison de la famille al-Dardissi à Bani Suhaila proche de Khan Yunis suite au bombardement de l’aviation israélienne le 30 octobre 2006
Des denrées de première nécessité font défaut malgré les ouvertures sporadiques de Al Mentar-Karni de Sofa et de Kerm Shalom.
Les pêcheurs sont interdits de sorties en mer depuis 4 mois.
A ce jour et depuis le 25 juin, 342 Palestiniens, pour la plupart des civils – et parmi eux 64 enfants et 15 femmes ont été tués. 1186 civils dont 344 enfants et 49 femmes ont été plus ou moins grièvement blessés.
Ces deux semaines écoulées ont été particulièrement meurtrières.
Jeudi 19 octobre
10h00 - Les FOI pénètrent à deux kilomètres dans la localité de Jabaliya pour niveler les terres qui avaient été défoncées les jours précédents. Elles se retirent à 14h10.
17h00 – Les FOI appuyées par des engins blindés pénètrent dans la zone industrielle de Erez au nord de la bande de Gaza. Elles détruisent une usine et se retirent le lendemain à 17h00
23h15 – Un bombardier lâche une bombe sur la maison désertée de Salah Qeshta située au sud de Rafah à la frontière égyptienne. La maison est entièrement détruite.
Un coup de téléphone d’un officier des renseignements israéliens avait prévenu la famille que la maison allait être détruite dans les 20 minutes qui suivent au motif qu’un tunnel y débouchait, servant à l’introduction d’armes de contrebande.
Samedi 21 octobre
01h30 – Les FOI pénètrent dans Beit Hanoun. L’entrée principale de la ville est coupée de tout contact avec les villages voisins. Un atelier, un café et les abords de la compagnie fruitière Othman sont détruits. Les FOI se retirent à 04h00.
02h00 - Al Fukhari, banlieue Sud Est de Khan Younis. Baraka ‘Aayesh Hamdan al-‘Omour, 48 ans, se lève et demande à sa femme de préparer le repas précédant le jeune de la journée. Ils entendent le chien aboyer. Al ‘Omour sort pour voir ce qui se passe. Le soldats des FOI déjà infiltrés sur la place lui tirent dessus.
Alertée par les coups de feu, sa femme sort. Son mari blessé à mort est tiré à l’intérieur de sa maison. Elle appelle un docteur habitant à proximité qui ne peut arrêter l’hémorragie. Une ambulance est appelée.
Transporté à l’hôpital, il y décède au petit matin. Tous les résidents du secteurs sont sommés de sortir de leurs maisons.
Deux d’entre elles sont entièrement détruites et un hectare d’oliveraie est défoncé. Il faut signaler qu’aucun membre de la famille al ‘Onour n’était recherché par les FOI.
Mardi 23 octobre
1er jour du Eid Al Futur, une unité spéciale des FOI pénètre par l’Est dans Beit Hanoun. Les soldats se cachent dans la maison abandonnée de Bassam Khalifa située à deux kilomètres de la frontière avec Israël.
A 09h30, Riad Kamal ‘Ali al-Shanbari, 38 ans et son frère ‘Adnan, 50, rentraient chez eux non loin de la maison occupée. Ils étaient armés par crainte de représailles, un membre de leur famille ayant tué deux jours auparavant un membre de la famille al-Basyouni. Les FOI leur tirent dessus.
Riad est sérieusement blessé de plusieurs balles dans la poitrine et à l’abdomen. Il meurt de ses blessures le lendemain.
Au bruit des coups de feu, des membres de la famille al-Shanbari arrivent sur les lieux avec leurs armes pensant que c’étaient des membres de la famille al-Basyouni qui avaient tiré sur les deux frères.
Aussitôt les FOI leur tirent dessus. ‘Ata Kamal ‘Ali al-Shanbari, 32 ans est tué sur le coup. Les frère de Riad, ‘Adnan, chef de brigade des groupes des comités populaires de la résistance, prend plusieurs balles dans la poitrine et à l’abdomen et meurt à son tour.
Quand Rami Mousa Ahmed Hamdan, 23 ans essaye de porter secours aux victimes, il est fauché par des balles qui lui traversent le corps. Quelques minutes plus tard, 20 blindés, couverts par des hélicoptères, surgissent.
Tirs tous azimuts sur tout ce qui bouge : Khaled Kamal ‘Ali al-Shanbari, 36 ans, Kamal ‘Adnan Kamal al-Shanbari, 29 ans, Mohammed Fu’ad ‘Abdul Latif al-Shanbari, 19 ans, Ibrahim Fu’ad ‘Abdul Latif al-Shanbari, 17 ans et Ne’ma Hassan ‘Edwan, 52 ans, qui était chez elle, tous les 5 des civils sont tués.
Parmi les 30 autres qui ont été blessés, Nasser al-Shanbari, 35 ans et Hassan Mohammed Isma’il, 17 ans, tous deux blessés d’une balle dans la poitrine, sont dans un état critique .
Jeudi 26 octobre
07h30 – Selon le rapporteur du PCHR, Suhail ‘Abdul Raziq al-Majdalawi, 35 ans, était sur le lopin de terre familial situé au nord de Beit Hanoun à 300 mètres de la frontière avec Israël. Il était en train de tendre des pièges à oiseaux lorsqu’il a pris une balle dans le dos.
Evacué sur l’hôpital de Beit Hanoun, il y décède peu de temps après malgré tous les efforts déployés. Il faut rappeler que cette terre avait déjà été entièrement défoncée au cours de l’Intifada et que la famille avait été contrainte de quitter sa maison.
15h00 - Les FOI observent les allées et venues du haut de leur mirador situé à la frontière à la hauteur du camp de réfugiés de Al Mughazi, au centre de la bande de gaza.
Elles observent les déplacements qu’elles jugent suspects. Ashraf Rajab Fattouh, 37 ans, prend une balle alors qu’il s’affaire dans son élevage de volaille.
Vendredi 27 octobre
01h25 – Un bombardier lâche une bombe sur la maison de Shadi Ahmed al-‘Arini, qui abrite 10 personnes dans un des quartiers les plus peuplés du camp de réfugiés de Jabaliya. Elle est détruite ainsi que la maison voisine.
Al ‘Arini, membre du Hamas, avait reçu un coup de téléphone d’un officier des renseignements israéliens l’informant que sa maison serait détruite dans les 10 minutes qui suivent.
Lundi 30 octobre
22h55 – Un bombardier lâche une bombe sur la maison habitée par Mohammed Isma’il Abu Haya à Bani Suhaila, à l’Est de Khan Yunis. La maison qui abritait 6 personnes et les deux maisons voisines ont été détruites.
Selon Abu Haya qui est membre des brigades des martyrs Al Aqsa, un des bras armés du Fatah, un coup de téléphone l’avait prévenu que la maison allait être détruite.
Au cours de la journée, les vedettes garde-côtes des FOI ont ouvert le feu sur 4 bateaux de pêche qui avaient défié les ordres et étaient sortis en mer. Les vedettes les ont accosté, ont arrêté leurs équipages et détruit leurs bateaux.
Mardi 31 octobre
01h30 – Une unité spéciale des FOI pénètre à 700 mètres dans Khuzza’a à l’Est de Khan Younis les deux maisons de Fayez Ahmed Qudaih, 51 ans et de ‘Azmi Shihda Qudaih, 30 ans, sont investies. Leurs résidents sont regroupés chacun dans une pièce. Les 2 maisons sont transformées en poste d’observation et de tir.
A 04h15 des blindés couverts par l’aviation investissent les lieux.
A 06h00, depuis les terrasses des 2 maisons les FOI ouvrent le feu sur un groupe de résistants aux prises avec l’équipage d’un blindé. Mohammed Waheed al-Najjar, 22 ans, est tué d’une balle dans la tête et Shadi Khaled al-Najjar, 21 ans, tué par plusieurs balles dans la poitrine.
‘Ammar Ibrahim al-Najjar, 25 ans, également de la résistance, prend une balle dans la poitrine mais réussit à échapper aux FOI. Il est conduit à l’hôpital Nasser de Khan Younis. Son état est critique.
Un 4ème membre du groupe, Zaki Hamdan al-Najjar, 18 ans, est également sévèrement blessé par plusieurs balles dans la partie supérieure du corps. Les FOI ayant interdit aux ambulances d’approcher, son corps est resté sans assistance jusqu’à 15h00.
Quand l’ambulance a été autorisée à se rendre sur les lieux, Al Najjar était mort, vidé de son sang.
De plus, Khaled Khalil al-Najjar, 12 ans, a également été blessé par balles. Son état n’inspire pas d’inquiétude.
A 13h30, Mehiar Mahmoud al-Najjar, 19 ans, membre de la résistance, est blessé par plusieurs balles dans l’abdomen et dans les jambes
15h00 - Reem Mousa al-Najjar, 21 ans, prend une balle dans le dos alors qu’elle est chez elle, le dos tourné à la fenêtre, victime des tirs aveugles des FOI. Son état est sérieux.
A 17h00, les FOI quittent les lieux après avoir défoncé des terres cultivées, détruit deux maisons et saccagé les réseaux d’électricité, d’eau et de téléphone.
A 20h30, les FOI positionnées au nouveau poste frontière de Kerem Shalom au S.E. de Rafah, ouvrent le feu sur la localité de Shukka, proche de l’aéroport. Hammam Younis al-Sheikh ‘Eid, 16 ans, est blessé par balle alors qu’il est sur le seuil de sa maison.
Mercredi 1er novembre
Offensive des FOI sur Beit Hanoun : il est 01h30 quand plus de 70 blindés, appuyés par l’aviation, pénètrent dans Beit Hanoun. Tous les accès de la ville sont mis sous contrôle des FOI, l’isolant totalement de tout contact avec l’extérieur. Plusieurs maisons sont cernées, fouillées, vidées de leurs résidents et transformées en postes militaires.
01h40 – un hélicoptère lâche un missile sur des résistants regroupés en centre ville. 5 d’entre eux sont blessés. 5 minutes plus tard, nouveau tir de missile au même endroit. 6 membres de la famille Abu ‘Amsha dont deux femmes et un enfant sont blessés.
A 02h00 nouveau missile sur plusieurs membres des Forces palestiniennes de la sécurité qui venaient de quitter leur poste et se rendaient au centre ville.
Fayez Mohammed Zwaidi, 17 ans, est tué.
Les FOI poursuivent leurs tirs aveugles sur les maisons et sur tout ce qui bouge : Ahmed Yousef Sa’adat, 23 ans, Hussam Mohammed Abu Harbeed, 25 ans, Tariq Mustafa Nasser, 23 ans, Mohammed Saleh al-Masri, 22 ans et Ahmed Zuhair ‘Edwan, 20 ans, tous les 5 de la résistance sont abattus de plusieurs balles à travers le corps.
15h00 - les IOF sont embusqués dans une maison du centre ville. Elles tirent. Khalil Nasser Hamad, 22 ans, est tué d’une balle dans la tête.
20h30 - les FOI procèdent à la destruction systématique du secteur, passant d’une maison à l’autre en abattant les murs.
Mohammed Mahmoud Fayadh, 49 ans, meurt d’une attaque cardiaque après avoir été transporté à l’hôpital où l’on ne parvient pas à le ranimer. 25 autres civils dont 7 enfants sont blessés.
Avant de quitter les lieux, les FOI défoncent les terres cultivées à l’entour et saccagent plusieurs maisons et les réseaux d’électricité, d’eau et de téléphone.
Source : Palestinian Center for Human Rights
Traduction : Jacques Salles
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