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Cisjordanie -

Israël bloque le second réseau de téléphonie mobile palestinien

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Dans les salons du fastueux hôtel Jacir de Bethléem, théâtre depuis le mercredi 21 mai et jusqu'à vendredi d'une conférence internationale pour l'investissement en Palestine, les déboires de la société Wataniya alimentent les discussions.

Cette compagnie de télécommunications qatarie a engagé 650 millions de dollars pour développer le second réseau de téléphonie mobile palestinien. Une mise qui fait d'elle le deuxième plus gros investisseur privé des territoires occupés, avec 2.500 emplois, directs et indirects, à la clé.

Or, plus d'un an après avoir obtenu le feu vert de l'Autorité palestinienne, Wataniya n'est toujours pas présente sur le marché, car Israël, qui occupe non seulement la terre mais aussi les ondes, rechigne à lui attribuer une fréquence d'émission. "La Palestine est le seul endroit au monde où l'autorité qui donne les licences n'est pas la même que celle qui donne les fréquences", résume sur un ton fataliste Maxim Sansour, le responsable de la communication de Wataniya. "Nous dépensons 500 000 dollars par mois depuis un an mais pas un seul shekel (monnaie israélienne) n'est rentré dans nos caisses."

L'histoire est emblématique du casse-tête que pose l'occupation israélienne aux investisseurs privés. Arguant de la présence du Hamas au sein du gouvernement palestinien, le ministère de la communication israélien a d'abord refusé de négocier sur l'attribution de la fréquence pendant quatre mois. Le dossier a finalement été ouvert en décembre 2007, six mois après la mise en place du gouvernement de Salam Fayyad, le chouchou de la communauté internationale. "J'ai participé à cinq réunions durant lesquelles les Israéliens ont passé leur temps à soulever des obstacles d'ordre sécuritaire ou juridique", soupire Souleiman Zoheiri, le ministre adjoint des télécommunications palestinien, avant d'ajouter : "Ils traînent les pieds pour des raisons politiques et surtout commerciales, car l'arrivée de Wataniya va faire de l'ombre aux opérateurs israéliens qui émettent illégalement en Cisjordanie ."

"ON VERRA ÇA PLUS TARD"

Moshé Galili, directeur général adjoint du ministère des télécommunications israélien, récuse l'accusation. "Le spectre pour les ondes GSM est particulièrement encombré, dit-il, en passant sous silence le fait que l'armée israélienne y dispose de la plupart des fréquences. Il faut faire de la place pour le nouvel arrivant et tout cela prend du temps."

Anxieux à l'idée que les déconvenues de Wataniya ne ternissent l'impact de la conférence sur l'investissement sur laquelle il table pour rehausser le maigre bilan de sa mission, Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies), a finalement obtenu la semaine dernière un accord de principe d'Israël pour la délivrance d'une fréquence. "Nous l'avons confirmé par écrit à nos homologues palestiniens, dit M. Galili. Nous devrions trouver une solution d'ici quelques semaines." Allan Richardson, le patron écossais de Wataniya, se garde de pavoiser : "C'est un progrès, mais nous ne ferons la fête que lorsque nous aurons la garantie, noir sur blanc, que la fréquence a été libérée."

La prudence n'est pas de trop. Qu'il s'agisse de pièces de rechange bloquées à la douane pendant des mois ou bien de l'interdiction de planter des antennes relais à proximité des colonies, le développement des télécoms palestiniens est entravé en permanence par la chape bureaucratico-sécuritaire qui pèse sur les territoires occupés. "C'est comme pour la levée des points de contrôle, dit Sam Bahour, l'un des experts du secteur. A la communauté internationale, les Israéliens disent "oui" et à nous, ils disent : "On verra ça plus tard"."

Dans son bureau qui domine les toits de Ramallah, M. Richardson refuse de baisser les bras. L'assise financière de Wataniya lui permet d'attendre. Il sait qu'à terme, le faible taux de pénétration du portable en Palestine (33 %) garantit de juteux profits à sa compagnie. Mais le parcours d'obstacles qu'il a rencontré ne laisse pas de l'étonner. "Par rapport à l'Irak et à l'Afghanistan où j'ai également travaillé, la Palestine est de loin le marché le plus compliqué."

Source : Le Monde

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