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ISM France - Archives 2001-2021

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Article lu 3132 fois

Bethléem -

Salwa Salah et Sara Siureh reçoivent leur deuxième ordre de détention administrative

Par

> addameer@p-ol.com

Chers Amis,
Je vous écris pour vous informer de la poursuite de la détention de Salwa Salah et de Sara Siureh. Salwa et Sara ont toutes les deux été arrêtées chez elles, dans la ville de Bethléem (Cisjordanie), le 5 juin 2008. C'est la première fois que des jeunes filles de moins de 18 ans sont mises en détention administrative. Le 12 juin 2008, elles ont reçu les ordonnances de détention administrative militaire.

Celles-ci ont été émises pour quatre mois (pour Salwa) et cinq mois (pour Sara). Un tribunal militaire les a confirmées le 18 juin. Une audience en appel a également confirmé ces ordres le 16 juillet, bien que la condamnation de Sara ait été réduite de cinq à quatre mois. Elles devaient être libérées le 4 octobre 2008. Le 5 octobre 2008, les deux jeunes filles ont reçu une deuxième ordonnance de détention administrative.

Le 6 octobre 2008, un examen de l'ordre de détention administrative a eu lieu. Le juge militaire (Eval Noon) a prolongé l'ordre de trois mois supplémentaires, du 4 octobre 2008 au 3 janvier 2009.
Le juge militaire prétend que les jeunes filles sont toujours "dangereuses", en dépit du fait que le procureur militaire n'ait produit aucune information depuis leur arrestation.

Les deux jeunes filles sont maintenant incarcérées à la prison Addamoun, en Israël, et sont détenues avec les autres prisonnières adultes palestiniennes. Elles ont maintenant passé plus de 4 mois dans les prisons israéliennes, sans accusation ni procès. Les ordonnances de détention administrative peuvent être reconduites indéfiniment.

Salwa Salah est née le 10 novembre 1991. Le jeudi 5 juin 2008, vers 2h du matin, Salwa Salah (seize ans et demi) était chez elle à Bethléem. La famille a soudain entendu des coups violents à la porte. La mère de Salwa a ouvert la porte pour se trouver face à face à des soldats et à l'Agence de Sécurité Israélienne (ISA).
Une femme soldat était présente et a demandé à Salwa de s'habiller. Pendant ce temps, les autres soldats ont interrogé la mère de Salwa et l'ont questionnée sur son mari, son fils et sa fille. Après l'interrogatoire de Salwa et de sa mère, la femme soldat a menotté Salwa, lui a bandé les yeux et l'a mise de force dans la jeep militaire.

Sara Siureh est née le 20 novembre 1991. Le jeudi 5 juin 2008, vers 1h30 du matin, Sara Siureh (seize ans et demi) était chez elle avec son mari, dans leur maison familiale de Bethléem. Ils ont entendu des coups violents à la porte. Le mari de Sara a ouvert la porte pour trouver des soldats et l'ISA. Ils ont envahi la maison et une femme soldat a crié à Sara de s'habiller. Elle a été traînée jusqu'à une jeep militaire.

Les deux jeunes femmes sont cousines et Salwa est en dernière année d'études secondaires. Elle doit passer son "tawjihi" (examen d'entrée à l'université) cette année ; cependant, les écoles ayant commencé les cours dans les Territoires Occupés, elle devra refaire son année lorsqu'elle sera libérée.

Après leur arrestation, Salwa et Sara ont été brièvement emmenées à la prison de Telmond, puis à celle d'Ofer, où elles ont été interrogées pendant une heure. Pendant l'interrogatoire, on leur a demandé ce qu'elles faisaient et si elles avaient des liens avec des groupes politiques. Elles n'ont fait aucun aveu. Une heure après, elles ont été ramenées à la prison Telmond où elles ont passé quelques jours. Elles ont ensuite été transférées à la prison Addamoun.

Depuis leurs arrestations, Salwa et Sara ont été soumises à plusieurs violations de leurs droits de l'homme. En plus de l'usage d'une force excessive pendant leurs arrestations, les jeunes filles ont raconté que pendant le transfert d'Addamoun à la prison d'Al Ramle le 15 juillet, la femme officier de police qui les escortait a eu un comportement très brutal. L'officier les a en particulier poussées de force et leur a crié dessus.

Lorsqu'elles sont arrivées à la prison d'Al Ramle, selon la procédure, Salwa et Sara ont été fouillées : on leur a demandé de se dévêtir totalement pendant qu'une femme officier cherchait dans leurs cheveux, leur corps et leur bouche avec des gants. Elles ont considéré que la fouille était humiliante.

De plus, depuis le jour de leur arrestation jusqu'au 21 juillet, aucune des jeunes filles n'a été autorisée à entrer en contact avec sa famille. Entre temps, elles ont pu au moins rencontrer et parler avec leur avocat, envoyé par Addameer.

Addameer exprime sa profonde inquiétude sur la situation de Salwa Sala et Sara Siureh et, en particulier, sur le fait que leur détention administrative ne respecte pas les normes internationales des droits de l'homme. Ni Salwa ni Sara n'ont été informées des charges portées contre elles, ni des raisons de leur arrestation et de leur détention, ce qui est une violation du processus juridique fondamental et rend leur détention illégale et arbitraire selon la législation internationale.

Le double principe de proportionnalité et de devoir d'un Etat à prendre en considération le bien-être des enfants souligne la plupart des détails de la législation internationale concernant les objectifs, les restrictions et les interdictions des condamnations d'enfants.

Les Règles Minima des Nations Unies sur l’Administration de la Justice pour Mineurs stipule que toute action vis-à-vis de délinquants juvéniles doit toujours être proportionnelle aux circonstances du délinquant et du délit. Un autre principe fondamental de la condamnation est que la privation de liberté, s'il y a lieu, ne peut être utilisée qu'en dernier ressort et pour la durée appropriée la plus courte (Art. 37 (b), CRC).
Ce n'est à l'évidence pas le cas de ces deux jeunes filles. Le tribunal n'a pas appliqué ces standards légaux établis pour tous les mineurs détenus. C'est la première fois que ces deux jeunes filles sont en prison. Il y a actuellement près de 750 palestiniens en détention administrative. Parmi eux, 13 palestiniens ont moins de 18 ans.


AGISSEZ MAINTENANT POUR SOUTENIR SALWA ET SARAH

Exprimez votre indignation vis-à-vis de l'emprisonnement sans procès. S'il vous plaît, écrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et juridiques pour demander la libération immédiate de tous les détenus administratifs en l'absence d'accusations légales et valides, ou, si de telles accusations existent, qu'ils soient traduits devant un tribunal juste, compétent, indépendant et impartial et que leurs droits de procédure soient garantis.

Adressez vos lettres au : Major General Gadi Shamni. Central Commander. Office 64. Military Mail 02367. IDF, Israël.

Mr Daniel Friedmann
Minister of Justice
Fax: + 972 2 628 7757; + 972 2 628 8618

Mr Menachem Mazuz
Attorney General
Fax: + 972 2 627 4481; + 972 2 628 5438; +972 2 530 3367

Mr Ehud Barak
Minister of Defense
Fax: +972 3 697 6218
sar@mod.gov.il


ECRIVEZ à l'Association internationale des Avocats (International Bar Association - IBA) pour demander à ses membres, et à l'Institut pour les Droits de l'homme, de faire pression sur l'Association israélienne des Avocats israéliens pour que tous les sujets sous juridiction israélienne bénéficient des principes de base de la primauté de la loi – des processus transparents qui n'autorisent pas la justice ou la gouvernance arbitraire – auxquels l'Institut pour les Droits de l'Homme de l'Association Internationale des Avocats prétend être dédié : "L'Institut pour les Droits de l'Homme est maintenant une voix de premier ordre pour la promotion de la primauté de la loi dans le monde entier."

Merci d'envoyer vos lettres faisant part de vos préoccupations au Directeur de l'Institut des Droits de l'Homme de l'Association Internationale des Avocats, Fiona Paterson, avec copie aux Présidents du Conseil, l'Ambassadeur Emilio Cardenas (Argentine) et le Juge Richard Goldstone (Afrique du Sud).


Fiona Paterson
Director of Human Rights Institute
International Bar Association
10th Floor
1Stephen St
London, W1T 1AT
United Kingdom
Tel: +44 (0)20 7691 6868
Fax: +44 (0)20 7691 6544


Merci d'écrire également à l'Union Européenne, l'exhortant à faire pression sur Israël pour libérer ou accuser tous les prisonniers en Détention Administrative, et mettre fin à un tel système injuste, arbitraire et barbare d'incarcération sans procès.

Merci d'envoyer vos lettres d'appel à :

Représentant personnel pour les Droits de l'Homme (CFSP) du Secrétaire général de l'Union Européenne
High Representative Javier Solana
Ms. Riina Kionka
175 Rue de la Loi BE 1048 Brussels, Belgium
Fax. : +32 2 281 61 90
Email : riina.kionka@consilium.europa.eu

The Commissioner for External Affairs and European Neighbourhood Policy
HE Ms. Benita Ferrero- Waldner
Email: relex-enpinfo@ec.europa.eu

ou envoyez un commentaire à l'adresse suivante :
ec.europa.eu/external_relations/feedback/question2.htm


Merci d'écrire aux Ambassades et Consulats israéliens dans votre propre pays :

Vous trouverez leurs adresses sur le site web du ministère israélien des Affaires Etrangères : http://www.mfa.gov.il/MFA/Sherut/IsraëliAbroad/Continents/

Merci de nous informer de toute action en adressant une copie à Addameer à : addameer@p-ol.com de manière à ce que nous gardions la trace des lettres de soutien.

Source : http://www.addameer.org/index.html

Traduction : MR pour ISM

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7 octobre 2008