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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

"Partez et ne revenez pas"

Par

Vendredi matin, j'ai quitté Ramallah pour l'Egypte, pour voir Jonas dans le Sinaï et lui donner ses affaires.
J'ai pris à Jérusalem un bus allant à Eilat, pour passer la passer la frontière d'Eilat, Israël, à Taba, Egypte.
J'avais donné à Jonas une estimation large de mon heure d'arrivée, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver à ces postes frontières.

La première fois que j'ai passé la frontière d'Israël à la Jordanie, j'ai attendu trois heures à cause d'une alerte à la bombe. C'était en 2001, ma première expérience de la "sécurité" israélienne. J'avais été en même temps effrayée et intriguée : "Qu'est-ce que c'est que cet endroit perdu ?", m'étais-je demandé, du haut de mes 25 ans.

Donc là, j'étais à la frontière d'Eilat, me demandant combien de temps je serais retenue, cette fois. La policière de la frontière a rentré mon numéro de passeport dans l'ordinateur et j'ai vu son visage passé de presque agréable à suspicieux et hostile. Elle a donné un coup de téléphone et j'ai attendu les gars de la sécurité, au visage fermé, arriver et me dire : "Veuillez venir avec nous."

"Veuillez venir avec nous", m'ont-ils demandé.

Je les ai suivi jusqu'au détecteur de métal où ils ont passé mes deux sacs à la machine aux rayons X, et ils m'ont fait passer deux fois au détecteur.

De l'autre côté de la machine aux rayons X, ils ont commencé à ouvrir un de mes sacs. Il y avait dedans mon carnet de croquis, avec les caricatures et les dessins. Je m'étais demandée si je devais ou non le prendre, sachant qu'il pourrait poser problème. Mais bon, Israël garantit la liberté d'expression, non ? Je devrais pouvoir dessiner ce que je veux sans être une menace pour la sécurité, non ? Donc je l'ai emporté, et maintenant, une bande de policiers des frontières chiants jetait des coups d'œil sur mes dessins et me demandait pourquoi je dessinais comme ça.

Après avoir consciencieusement fouillé un de mes sacs, ils m'ont demandé si tout était à moi. "Certaines affaires sont à un ami, et je les lui ramène en Egypte." Les policiers des frontières se sont regardés en levant les sourcils. "Mais ne vous inquiétez pas, les affaires sont restées chez moi, pendant ces 3 derniers mois. Je sais tout ce qu'il y a et je peux vous le montrer. Mon ami est resté chez moi, il a laissé quelques affaires et je les lui ramène."

A ce moment-là, ils m'ont emmenée dans la pièce de fouille à corps. J'ai été soigneusement fouillée et quand je suis revenue, j'ai commencé à réaliser que quelque chose n'allait pas du tout. Tout d'un coup, après avoir été alertés pour quelque chose, environ 8 personnes de la sécurité se sont mises à paniquer et à courir je ne sais où, c'était assez perturbant. J'ai demandé à un gars qui était là ce qui se passait. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, que tout était ok. "Comment pouvez-vous me dire de ne pas m'inquiéter quand 8 de vos gars se mettent à paniquer comme ça ?". Pas de réponse. J'ai attendu un moment et ensuite on m'a rendu mon sac à dos et mon passeport. A ce moment là, si j'avais voulu, j'aurais pu simplement quitter le terminal et passer en Egypte. Rien ni personne ne m'en empêchait. Mais ils avaient toujours mon autre sac et je voulais bien sûr attendre pour le récupérer.

On m'a fait attendre dans l'entrée du côté israélien du terminal. 8 policiers des frontières bloquaient la porte. Ils ne laissent personne entrer ou sortir. J'ai demandé à l'un d'entre eux où était mon sac, il a dit que la police avait dû venir le vérifier, et que je le récupèrerais après.

J'ai attendu. D'autres personnes passant d'Egypte en Israël attendaient, en file, pour passer. La police des frontières ne voulait pas les laisser partir. J'ai vu un fourgon de la police dehors. D'abord, il y avait environ 15 personnes à l'intérieur. Puis 30, puis 100. Il y a eu une annonce en hébreu et en anglais disant qu'il y avait un bagage suspect que la police était en train de vérifier, et que c'était la raison du retard. J'ai entendu une explosion et j'ai commencé à me sentir mal à l'aise. Puis j'en ai entendue une autre.

Neta m'a appelé. Je lui ai dit : "Neta, la police a un de mes sacs. Ils ne laissent personne quitter le terminal, un fourgon de police est garé dehors et je viens d'entendre deux explosions, j'ai peur qu'ils aient fait exploser mon sac."

"Ne t'inquiète pas", m'a-t-elle rassuré, "s'ils pensaient réellement que tu avais une bombe, tu serais déjà arrêtée." Elle a raison, me suis-je dit. J'ai mon passeport, je pourrais partir si je voulais. Personne ne m'a parlé, on ne m'a posé aucune question sur où j'allais, et ce qu'il y avait dans le sac.

Une heure après, un officier de police est venu me dire qu'ils avaient explosé mon sac.

Je me suis mise à crier :

"Vous avez fait quoi ? Vous ne m'avez rien demandé, j'aurais ouvert le sac et je vous aurais montré tout ce qu'il contenait, vous n'aviez qu'à me le demander. Au lieu de ça, vous gaspillez des milliers de dollars des impôts américains pour exploser mon foutu sac sans même me demander ce qu'il y a dedans. Vous l'avez passé aux rayons X, vous avez pu voir exactement ce qu'il y avait dedans."

Une des policières des frontières a commencé à se moquer de moi.

L'officier m'a dit qu'on me rembourserait le coût des affaires explosées.

"Comment savez-vous combien ça vaut ??? Vous l'avez explosé avant même de regarder dedans ! "

"Ne vous inquiétez pas", m'a-t-il dit. "Vous n'avez qu'à aller au poste de police d'Eilat, ils feront un rapport et vous serez remboursée."

Bon, je ne pouvais plus rien faire. Il y avait mes affaires avec celles de Jonas dans le sac. Quelques-uns de mes originaux de dessins aussi, que je voulais lui offrir.

J'ai fait la liste :
Ordinateur portable
Laptop
Ipod
Originaux de dessins
Keffieh arc-en-ciel
Montre
3 livres
Thé
Boules de feu pour jongler
Lumière pour vélo
3 t-shirts
Cds
Cache-lentille pour caméra
Sandales

Je suis sûre qu'ils pensent avoir déjoué un complot terroriste. Ils n'ont fait que gâcher du temps et de l'argent. Ou alors, c'est parce qu'ils n'ont pas aimé mes caricatures ? Je ne sais pas.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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