Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 2155 fois

Gaza -

A Gaza, les poissons brisent le blocus

Par

> ydamadan@hotmail.com

Yousef Alhelou est un journaliste indépendant de Gaza, et il travaille pour plusieurs organes d'information. Il présente également une émission de radio en anglais.

On pouvait voir la joie de centaines de pêcheurs palestiniens, cette semaine, dans la Bande de Gaza, car cette saison de pêche a été la plus fructueuse de ces 40 dernières années.
La nouvelle est d'autant plus agréable, si l'on considère les restrictions de pêche imposées par la marine israélienne sur la côte.

A Gaza, les poissons brisent le blocus


Le premier ministre palestinien Ismail Haniyeh partage la joie des pêcheurs, le 8 mai 2007 (Photo Mohammad Al-Oztaz / MaanImages / POOL/PPMO)

433 bateaux sont enregistrés dans la port de Gaza, mais seul un petit nombre d'entre eux est en état de prendre la mer ; et un nombre encore plus faible peut prendre le risque de se confronter aux interdictions imposées par Israël sur les pêcheurs de Gaza.

Globalement, les pêcheurs palestiniens ont vu leurs prises mensuelles tomber de 823 tonnes en juin 2000 à 50 tonnes en 2006.

Le nombre de pêcheurs inscrits a lui aussi chuté de façon significative, puisqu'il était dans les années 1980 de 5.000, et aujourd'hui moins de 3.000, selon les Nations Unies.

Les moyens de subsistance d'au moins 35.000 Gazans dépendent directement de l'industrie de la pêche, et le pourcentage de pauvres est estimé par les Nations Unies à plus de 80% à Gaza.

En 2000, le Bureau central palestinien des statistiques évaluait l'industrie à 10 millions de dollars. Aujourd'hui, la productivité n'est plus que l'ombre d'elle-même.

La Banque Mondiale rend les fermetures, les restrictions et les interdictions israéliennes "principalement" responsables de la crise économique.

Le Centre palestinien pour les Droits de l'Homme à Gaza observe continuellement le régime de fermeture, et ces comptes rendus hebdomadaires rapportent invariablement des attaques sur les pêcheurs et leur équipement par les forces israéliennes. Selon l'un de leur récent rapport, "Les pêcheurs sont soumis à une surveillance intensive par les forces israéliennes d'occupation, qui utilisent les hélicoptères et des navires de combat" contre la flotte de petits bateaux.

Des pêcheurs palestiniens sont quotidiennement arrêtés et blessés par les navires israéliens. L'année passée, quatre pêcheurs ont été tués après avoir été attaqués par les forces israéliennes. Des douzaines ont été arrêtés.

Les palestiniens sont souvent contraints de pêchers à quelques centaines de mètres de la plage, ou même lancent leurs filets artisanaux depuis la côte.

En vertu des restrictions actuelles, les Palestiniens ne sont autorisés à pêcher qu'à 6 miles nautiques de la côte (11kms), bien qu'un accord de 2002 entre les Nations Unies et Israël les autorisent à aller à 12 miles nautiques (22kms), et que les Accords d'Oslo de 1993 leur donne le droit d'aller à 20 miles (37kms).

Ce printemps a été une surprise pour les pêcheurs et leur a redonné le sourire, alors que leurs filets regorgent de sardines, dont les Gazans sont très friands.

Habituellement, ils achètent du poisson congelé, parce que l'industrie de la pêche a été détruite et parce que Gaza n'a pas de port sur la mer. C'est pourquoi le poisson est très cher et de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre d'en acheter, à cause du manque de salaire et d'argent.

Rami Abu Hasirah, pêcheur, dit : "Grâce à Dieu, aujourd'hui les pêcheurs ont ramené des tonnes de sardines, ce qui compensera un peu les pertes de ces derniers mois."

Munir Al-Hessi, pêcheur lui aussi, dit : "Je suis très content. Cette saison est une surprise pour nous tous. Les autres pêcheurs, comme moi, sommes confrontés tous les jours aux tirs des navires de guerre israéliens, et nous risquons nos vies pour nourrir nos familles. Mais aujourd'hui, j'ai gagné 500 dollars ! Je vais pouvoir aider ma famille."

Hani Gandil, 48 ans, dit en achetant des sardines : "D'habitude, j'achète du poisson congelé mais les sardines, je les achète fraîches. Cette saison, on dirait qu'elles sont plus grosses et plus nombreuses. Que Dieu protège les pêcheurs, qui risquent leur vie pour nourrir leurs enfants et nous ramener ces sardines."

Hamdi Baker, 42 ans, pêcheur, dit : "Aujourd'hui, les sardines ont brisé le blocus !"

Le Premier Ministre Ismail Haniyeh, qui vit dans le camp d'Ash-Shati', à l'ouest de Gaza ville, près de la mer, a partagé la joie des pêcheurs.


Source : Electronic Intifada

Traduction : MR pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Gaza

Même sujet

Résistances

Même auteur

Yousef Al Hilou

Même date

14 mai 2007