Naplouse - 3 décembre 2003

Faire la guerre à des enfants de 14-15 ans

Par Silvia Cattori

> silviacattori@yahoo.it

Nous sommes atterrés de ce que nous avons vu alors. Les militaires ont pris positions au pied de notre immeuble. Ils ont fait la guerre aux enfants qui voulaient les empêcher d'entrer dans leur camp. Ils ont lancé tout ce qu'ils pouvaient durant deux heures. Ils ont laissé derrière eux un camp qui n'est plus que ruine et désesperance.

Vers midi, quand nous avons vu les tanks et les jeeps s'éloigner, disparaitre, nous étions soulagés.

Mais, à notre surprise, ils sont revenus peu après.

Nous sommes atterrés de ce que nous avons vu alors. Les militaires ont pris positions au pied de notre immeuble.

Ils ont fait la guerre aux enfants qui voulaient les empêcher d'entrer dans leur camp. Ils ont lancé tout ce qu'ils pouvaient durant deux heures. Ils ont laissé derrière eux un camp qui n'est plus que ruine et désesperance.

Plus de vingt enfants blessés en quelques heures.Trois d'entre eux gisent à l'hopital de Rafidia. L'un d'eux, touché près de l'oeil, est dans un état critique. Il s'appelle Rami Abu Wanden. Il a 14 ans.

Michael, un britannique de 22 ans, s'est mis devant un tank pour tenter de dissuader les soldats qui le conduisait de s'en prendre à des enfants.

Sans la présence généreuse d'une poignée d'internationaux de l'ISM, il y aurait eu, sans doute, plus de blessés. Et personne n'aurait pu témoigner de ces crimes odieux commis par les soldats d'Israël contre des enfants, des innocents. Ces crimes ne peuvent pas rester impunis.

Sont-ils devenus fous ? Sont-ils encore des humains ?

Dans quelle démocratie a-t-on jamais fait la guerre avec des armes concues pour combattre des bataillons, contre des enfants qui ont entre 5 et 14 ans ?

Dans quel pays envoie-t-on des soldats - qui demeurent invisibles - aux portes des maisons pour noyer les petites filles qui reviennent gentiment de l'école dans des nuages de gaz asphyxiant ou leur rompre les tympans avec des grenades assourdissantes ?

Dans quel pays tire-t’on sur des enfants qui croupissent dans des camps de misère, depuis des tanks ?

Il y avait là, devant leurs portes, des vieillards qui se tenaient à peine sur leurs cannes. Des hommes qui ont survécu aux pires horreurs assurément et qui regardaient les soldats faire la guerre à ces enfants, les forces vives du camp, avec une infinie tristesse.

Silvia