Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 3209 fois

Gaza -

Gaza : Une lueur d’électricité

Par

Eva-Bartlett est une militante canadienne des droits de l'homme qui a passé huit mois en Cisjordanie en 2007 et quatre mois au Caire et au point de passage de Rafah. Elle est actuellement basée à Gaza, après être arrivée avec le troisième voyage réussi du Free Gaza Movement

Gaza est à nouveau victime d'une nouvelle panne de courant.
C’est arrivé le soir où une délégation de 11 députés européens visitait la seule centrale électrique de Gaza qui fournit environ 1/3 de l'électricité utilisée dans la bande de Gaza (la quantité utilisée, et non pas la quantité nécessaire. Les gens ont régulièrement droit à des coupures d'électricité, en particulier dans les régions du nord de la bande de Gaza).

Gaza : Une lueur d’électricité


Photo : Gaza encore dans l'obscurité

La centrale électrique fournissait 50% des besoins de la bande de Gaza quand Israël l’a bombardée en Juin 2006, détruisant les 6 gros transformateurs de la centrale. Depuis, dix petits transformateurs temporaires fonctionnent comme remplacement permanent inadapté. Avec le blocus imposé à Gaza, l'importation de nouveaux transformateurs, ou même de pièces de remplacement, est devenue impossible.

Au cours de cette visite, M. Rafik Maliha, le directeur de projet de l'usine, nous a prévenus qu'une coupure de courant était imminente, puisque la centrale n'avait pas reçu de carburant en provenance d'Israël depuis 6 jours et qu’elle n'avait pas de réserves. Israël a fermé tous les passages de frontières commerciaux et humanitaires le 5 Novembre après le tir d’une salve de roquettes artisanales sur Israël, sans faire de blessés.

Le tir de ces roquettes était des représailles à l'assassinat ciblé de 7 Palestiniens dans la bande de Gaza le 4 Novembre ; une violation majeure, mais pas la première, de la trêve entre le Hamas et Israël.

Lors de sa récente visite avec la délégation de députés européens, l'ancien ministre, Clare Short, a dénoncé la fermeture de la frontière qui entraine des coupures d'électricité et des pénuries de nourriture ainsi que les 18 mois de siège, en le qualifiant d’«actes de punition collective illégaux et immoraux imposés à la population civile de la bande de Gaza pour le "crime" d’avoir voté aux élections sous supervision internationale pour un parti qui n’était pas soutenu par les puissances occidentales».

Elle a répété ce que les organisations des droits de l'homme comme Human Rights Watch, Amnesty International et beaucoup d'autres, ainsi que les organismes d’aide comme l'Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) disent depuis longtemps sur le blocus imposé à la Bande de Gaza par Israël : un acte de punition collective contre les 1,5 millions de civils à Gaza.

En Janvier de cette année, Ehud Olmert a lui-même qualifié le siège de punition collective: «Il n'y a pas de justifications pour nous demander de permettre aux habitants de la Bande de Gaza de vivre une vie normale alors que des obus et des roquettes sont tirées depuis leurs rues et leurs cours sur Sderot et d'autres communautés dans le sud», a rappelé un rapport d’Human Rights Watch.

Sachant que je n'aurai bientôt plus d’électricité pour écrire quoi que ce soit, je suis encore plus réceptive au fait que les hôpitaux seront à la merci de leurs chers générateurs à moteur diesel, que l'eau continuera d’être non traitée dans de nombreuses régions, ou, si elle est traitée, qu'elle ne pourra pas être distribuée à ceux qui ont besoin, et que beaucoup de Palestiniens, si ce n’est tous, vont se retrouver dans l'obscurité.

Cette nuit, d’autres et moi avons assisté à une veillée aux chandelles mettant en évidence la panne d'électricité et ses graves répercussions. La veillée a été largement diffusée. Beaucoup disent que la veillée et les paroles des députés européens, dont le britannique Lord Ahmed, font la différence.

Pourtant, bien qu’aujourd’hui il y ait eu un ravitaillement en carburant et que l'électricité soit revenue, ce fût pour une courte période, ce qui aboutira à une autre panne d’électricité d’ici 30 heures, ont déclaré mardi les autorités

L'UNRWA s'inquiète bien au-delà des implications des pannes d’électricité. Comme il fournit de l’aide alimentaire à 80% de la population de Gaza, l'ONU a mis en garde les autorités que sauf si le point de passage de Karni, où entrent les denrées alimentaires, ré-ouvre d’ici la fin de semaine, il devra cesser ses distributions de nourriture dans les 48 heures.

Ces quelques jours ont été très intéressants et m’ont donné à réfléchir depuis mon arrivée avec le quatrième bateau du Free Gaza, pour son troisième voyage. J'ai rejoint des gens très forts, très terre à terre, et très, très alarmés par l’état des équipements sanitaires dans la bande de Gaza et des installations d’eaux usées qui ont déjà débordé cette année.

En Mars 2007, dans le village d’Oum El-Nasser, à proximité de la ville du nord de Beit Lahia, 5 personnes ont été noyées, dont 2 bébés, lorsque les digues de terre d'un bassin d’eaux usées ont lâché sous la pression des quantités excessives d’eaux usées submergées par les fortes pluies.

Ce matin, en profitant d’un bref retour de l’électricité, j'ai pris le temps de faire quelques écrits dans la matinée, consciente que, dans peu de temps, cela sera à nouveau impossible.

Source : http://palestinechronicle.com

Traduction : MG pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Gaza

Même sujet

Blocus

Même auteur

Eva Bartlett

Même date

14 novembre 2008