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Hébron -

Hébron : l’armée viole une nouvelle fois la décision de la haute cour israélienne

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La famille Hani Abu Haykal, qui vit juste en face de la colonie Tel Rumeida, près d’Al-Khalil (Hébron), a reçu un ordre militaire écrit déclarant que la rue en face de leur maison devenait « zone militaire fermée » jusqu’au 3 novembre, a dit Abu Haykal aux militants des droits de l’homme aujourd’hui.
L’ordre interdit à Abu Haykal et aux neuf autres membres de sa famille d’entrer chez lui par la porte principale et les oblige à passer par un chemin pierreux à travers l’oliveraie pour se rendre à leur travail, faire leurs courses ou tout autre chose.

Hébron : l’armée viole une nouvelle fois la décision de la haute cour israélienne

L’ordre est en parfaite contradiction avec la décision émise auparavant par la Haute Cour israélienne, qui autorisait Hani Abu Haykal et sa famille à passer par la rue.

L’avocat de la famille a porté l’affaire au tribunal pour faire annuler la nouvelle décision. Hani a dit qu’il a également demandé au ICRC (Comité international de la Croix-Rouge) de l’aider et des militants du TIPH (Présence internationale temporaire à Hébron) ont déclaré qu’eux aussi travaillaient à la suppression de cet ordre. Pour l’instant, la famille s’y conforme.

D’après Hani Abu Haykal, l’ordre, écrit en hébreu et en arabe, est accompagné d’une carte et leur a été remis le jeudi 6 juillet vers 18h, par un officier de l’administration civile israélienne qui s’est présenté sous le nom de Hamoudeh.

L’ordre ne concerne que les Palestiniens, pas les personnes qui ont des papiers d’identité israéliens.


Lorsque Abu Haykal a demandé pourquoi cet ordre était émis, Hamoudeh a répondu que l’armée voulait anticiper des problèmes qui pourraient survenir dans cette zone dans les prochains mois.

Lorsque Abu Haykal a fait remarquer que le chemin derrière la maison n’était pas praticable pour les activités quotidiennes de la famille, au sein de laquelle il y a une vieille dame et une autre personne qui souffre de problèmes cardiaques, ainsi que plusieurs enfants, l’officier a regardé le chemin et a prononcé : « il est pas mal », nous a dit Abu Haykal.


L’émission de l’ordre fermant la rue à Hani Abu Haykal et à sa famille suit d’environ trois semaines un incident au cours duquel Hani et son fils Jamil, 13 ans, ont été attaqués et battus par un soldat et environ 20 colons alors qu’ils tentaient d’entrer chez eux par la porte principale en revenant du magasin familial dans la partie d’Al-Khalil sous contrôle palestinien (H1).

Tous les deux avaient déjà traversé trois checkpoints israéliens, mais les soldats stationnés devant leur maison avaient demandé à voir les papiers d’identité et ensuite déclaré qu’ils n’étaient pas autorisé à passer la grille de leur maison.

Hani avait alors expliqué qu’il avait une décision de la Haute Cour israélienne lui garantissant le droit de passer par la rue pour rentrer chez lui, mais le soldat avait refusé de l’écouter, et avait levé son fusil vers eux et l’avait armé.


Pendant ce temps, des colons s’étaient rassemblés dans la rue et avaient commencé à jeter des pierres. Abu Haykal et son fils avaient été obligés par le soldat à faire demi-tour et reprendre la rue dans l’autre sens au milieu de la foule des colons qui leur jetaient des pierres et avaient parcouru environ 400 mètres autour de la colline de Tel Rumeida pour rejoindre le chemin qui mène à l’entrée arrière de leur maison.

Les militant des droits de l’homme habitent en bas de la rue d’Abu Haykal mais ne sont pas autorisés, eux non plus, à l’utiliser. Lorsqu’ils veulent rendre visite à la famille, ils doivent aussi faire le même détour.

Abu Haykal a aussi raconté que sa famille a essayé d’obtenir une nouvelle ligne téléphonique, mais n’a pu obtenir l’autorisation qu’un employé de la compagnie téléphonique vienne chez lui pour l’installer.

Autre fait de très mauvais augure, Hani Abu Haykal a dit que récemment, les soldats sont allés voir les commerçants dans le quartier commercial de Baab al-Zawiyee, zone H1 près du checkpoint 56 à l’entrée du district Tel Rumeida. Après avoir vérifié leurs identités, ils ont déclaré aux commerçants que leurs magasins pourraient être fermés et la zone déclarée « zone militaire fermée » à l’avenir.

La mère d’Abu Haykal a des problèmes cardiaques et a récemment été gravement malade. Comme les voitures palestiniennes, ambulances comprises, ne sont pas autorisées à Tel Rumeida, Abu Haykal a dû négocier pendant deux jours avec la Croix Rouge et le DCO (bureau de commandement militaire du district) pour permettre à l’ambulance de venir chercher sa mère malade.

Quand il a enfin obtenu l’autorisation, l’ambulance a été retenue à un checkpoint près de la colonie Beit Romano pendant sept heures parce que les soldats insistaient pour qu’elle attende l’arrivée d’une Jeep de l’armée pour l’escorter à Tel Rumeida.

Quand l’ambulance est finalement arrivée chez Abu Haykal, les soldats ont imposé de l’examiner. Ils ont enlevé tout le matériel et vérifié sous le capot.
Ca a pris une demi-heure.

Lorsque la mère d’Abu Haykal a été transportée de la maison à l’ambulance, les colons ont commencé à lui jeter des pierres. Les soldats n’ont rien fait pour les en empêcher.

La mère d’Abu Haykal était tellement mal qu’elle a dû rester cinq jours en soins intensifs et dix jours au total à l’hôpital.

A sa sortie, l’ambulance a attendu cinq heures au barrage routier avant de pouvoir entrer à Tel Rumeida.

La famille souffre d’isolement parce que leurs parents et amis ont peur de venir les voir. Ceci est particulièrement douloureux pour les enfants, lors de leurs anniversaires.

Lorsqu’il y a école, Abu Haykal quitte son travail pour emmener les enfants et les protéger des attaques des colons.

Le samedi, jour du sabbat juif, alors que de nombreux colons sont dans la rue, les enfants d’Abu Haykal vont directement de l’école au travail de leur père, et attendent qu’il ait fini pour rentrer avec lui à la maison car c’est beaucoup trop dangereux ces jours-là.

Récemment, la voiture d’Abu Haykal a été incendiée par des colons. Des témoins disent que les soldats présents n’ont rien fait pour l’arrêter.

Les soldats ont dit un jour à Abu Haykal qu’ils étaient là pour protéger les colons. Ce qui signifie qu’ils n’interviennent pas lorsqu’ils voient les colons attaquer les Palestiniens.

Par contre, s’ils voient des Palestiniens attaquer des colons, ils tirent sur les Palestiniens.

En plus, des soldats ont dit que l’armée et la police ne sont pas autorisés à tirer ou à blesser les colons, même s’ils tirent sur des Palestiniens.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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